Rennes-PSG: pour chasser les doutes, Paris doit triompher de sa bête noire

"Historiquement, c'est une équipe avec laquelle on a un peu de difficultés, surtout là-bas", a relevé Luis Enrique samedi, dans un euphémisme habile, à la veille d’un périlleux déplacement à Rennes (ce dimanche à 20h45) en clôture de la huitième journée de Ligue 1. Ce troisième match consécutif hors de ses bases, toutes compétitions confondues, le PSG, accroché (0-0) à Clermont en Ligue 1, puis humilié (1-4) à Newcastle dans la foulée en C1, aurait tout intérêt à bien le négocier, pour éviter que les deux semaines de la trêve internationale ne lui paraissent très longues.
Une victoire avec la manière atténuerait la sévérité des critiques assénées par les suiveurs du club. Seulement, aucune équipe n’a battu Paris aussi souvent (sept fois) que le Stade Rennais sous l’ère QSI (devant Monaco à 6, et Lyon à 5). Vainqueur des deux dernières confrontations, Rennes est la seule équipe à avoir dompté le Paris Saint-Germain à l’aller comme au retour la saison dernière (victoire 1-0 au Roazhon Park en janvier, 2-0 en mars au Parc des Princes), ce qu n'était arrivé que deux fois depuis l'arrivée de QSI. Mieux, dans son antre, le Stade Rennais est invaincu lors de ses quatre dernières réceptions du PSG.
"Le pressing haut ? C'est une des clés"
Vainqueur de la Coupe de France en 2019, le Stade Rennais a soulevé le 3e trophée de son histoire dans la compétition en venant à bout des Parisiens, qui restaient sur quatre succès de rang dans l’épreuve, en finale. Tourmenter le Paris Saint-Germain, le Stade Rennais sait y faire, il connaît la recette. A sa tête, Bruno Genesio en a fait sa marque de fabrique. L’ancien coach de l’OL a connu la victoire face au PSG à six reprises (pour cinq défaites) en championnat de France, un bilan qui fait de lui la bête noire du PSG en Ligue 1. Après avoir gagné à trois reprises avec l’OL, Genesio a réalisé la passe de trois en cinq matches de championnat avec Rennes la saison passée, confirmant une réussite exceptionnelle qu’il ne s’explique pas lui-même.
"Je n’ai pas de secret, et les victoires sont collectives, comme les autres résultats. Je n’ai pas trop l’habitude de m’attribuer les victoires personnellement, a-t-il déclaré samedi, en conférence de presse. J’y participe, heureusement, sinon il n’y a pas d'intérêt d'avoir un entraîneur, mais j’y participe avec un staff qui prépare les matches. Mais j’y arrive aussi parce que j’ai les joueurs pour faire des résultats face aux grosses équipes. Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est une stat qui me fait plaisir mais je n’ai pas la réponse." Une partie de la réponse a peut-être été offerte mercredi par les Magpies, qui ont mis en lumière les lacunes parisiennes entrevues depuis le début de la saison. Les joueurs de Luis Enrique ont explosé face au pressing de Newcastle, dans une ambiance assourdissante.
"Il faut beaucoup de choses pour gagner un match contre Paris"
"C’est une des clés, mais vous ne pouvez pas tout le temps le faire, a estimé Bruno Genesio. Et même quand vous le faites bien, ils ont aussi la capacité technique de ressortir sous pression sous le pressing. Mais c'est une des conditions nécessaires. Vous avez des moments dans le match où vous ne pouvez pas le faire, il faudra être très solide aussi pour fermer les espaces. Ils ont des talents de partout, des joueurs capables de réaliser des exploits pratiquement à tous les postes. Il faut beaucoup de choses pour gagner un match contre Paris. De la réussite un grand gardien être efficace être à fond physiquement, à fond tactiquement. C’est ce qu’on a réussi à faire l’année dernière sur les deux matches."
Frustré de la première défaite de son équipe cette saison, concédée à Villarreal dans des circonstances qui ne lui ont pas plu du tout, Bruno Genesio attend de ses joueurs une réaction forte à la hauteur de l'enjeu. "En colère", le coach breton a haussé le ton avant de défier le PSG. "On a besoin de progresser dans la manière dont on se prépare pour nos matches. On est beaucoup trop souvent en réaction, c’est peut-être là-dessus où on doit s’améliorer en priorité." Contre Paris, ses joueurs ne se sont jamais dérobés: "J’ai toujours essayé de transmettre à mes joueurs l’ambition de jouer le match pour le gagner, on a toujours abordé les matches avec l’ambition de les gagner, face au PSG." Et jusqu'à maintenant, ses joueurs l'ont plutôt écouté.