Riolo : "Pauvre Monaco-OL, pauvre Ligue 1…"

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Cet ASM-OL sonnait comme un sacré tournant. Un repositionnement clair de Monaco était, en effet, possible. Avec Gourcuff en leader offensif plutôt que Lacazette, l’OL prend vite le match en main. Fekir et Benzia sont devant le meneur lyonnais et ce début de rencontre a de l’allure. Monaco s’accommode parfaitement de cette configuration. Avec de l’espace, l’ASM a de quoi faire mal. Techniquement cette équipe est très forte, loin des standards de la L1.
En ratant une énorme occasion à la 16e minute, Berbatov manque l’opportunité de mettre son équipe dans un schéma de jeu encore plus favorable. Au fil de cette première période, non seulement le jeu s’équilibre, mais on sent vite que le leader a face à lui une équipe faite de gros joueurs d’expérience. Des joueurs qui dégagent pas mal de sérénité. Monaco termine la première période en pressant de plus en plus haut. Mais au final, et même si elle fut parfois plaisante, cette première période a aussi déçu. La peur de perdre, de se découvrir a pris le dessus.
Dans la continuité de la fin de première période, l’ASM s’installe dans le camp lyonnais. Le leader ne sort plus un ballon, le trio offensif est inexistant et c’est le milieu qui se bat en subissant la supériorité monégasque. Le souci pour l’ASM, c’est que même s’il domine, ça manque de tranchant, d’initiative. De son côté, l’OL ne peut rien faire d’autre qu’attendre un contre. Et un nul lui irait bien, ça se sent. L’ASM passe en 4-4-2. Faire le jeu est inhabituel et ça se voit. Ferreira Carrasco dans l’axe, sans espace, est nettement moins bon. L’ASM doit gagner pour revenir au classement, mais pour ça, il faudrait faire plus ! Jardim a beau mettre beaucoup de joueurs offensifs, ça reste mou. Ça se termine par un triste 0-0. Je note tout de même que face à une vraie équipe, l’OL n’a rien fait. Un signe envoyé à ceux qui pensent qu’on peut aller jouer la Ligue des champions avec son centre de formation...
Le PSG et l’OM se sont donc rapprochés au classement. Les deux équipes ont gagné mais sans, loin de là, régaler leur public. Je dis ça parce qu’il paraît que le public n’a pas le droit de siffler, d’être content ou pas, exigeant ou non. Le public du Parc est footix parce qu’il siffle un Cavani transparent et irrespectueux du club il y a un mois à peine. Pour ceux qui remettent les diplômes de bon public, les gens doivent aller au stade pour soutenir et fermer leur gueule.
Pourtant, le public du Parc a de quoi être mécontent. Gagner en jouant aussi mal depuis presque un an, quand on a autant de stars, autant de bons joueurs, dans un tel championnat, c’est décevant. Un titre obtenu de cette façon, ça n’est rien d’autre qu’une ligne au palmarès. Un titre vite oublié. A ce rythme pourtant peu enthousiasmant, le PSG enchaîne les bons résultats. Thiago Silva affiche un bon niveau. Pastore aussi. L’ensemble est globalement moyen.
Les prestations moyennes, l’OM est en train de nous y habituer. Face à Evian, Marseille a dominé le plus clair du temps, mais cette supériorité est intermittente. Elle fait surtout moins mal qu’avant. Encore une fois, l’efficacité offensive a fait défaut. Les choix sont trop souvent médiocres. Imbula doit mieux orienter le jeu et donner le ballon plus justement. Encore une fois, à mes yeux, c’est devant, dans l’utilisation du ballon, que l’OM a régressé. Il n’y a plus cet entrain, ce pressing ordonné. On le voit encore mais c’est moins bien fait. La saison est encore longue pour s’affirmer sur le podium. L’OM est encore dans le ton, mais tout en restant focalisé sur l’objectif, le club doit penser au futur. Avec ses joueurs, la saison pro, l’OM n’ira nulle part. Bielsa tire le maximum d’un effectif qui n’acceptera certainement pas plus longtemps son exigence. Bielsa va s’épuiser sur la L1, son système, ses joueurs, ses observateurs, son univers médiocre.
En L1, on critique Mourinho, Bielsa (le seul coach de L1 connu dans le monde du foot). Un Caen-Sainté suffit aussi à comprendre. C’est terne, ça ne sait pas attaquer. Le meilleur joueur est Féret. Beau joueur, élégant. Totalement original, anachronique en L1. Sainté qui sera Top 5 au final, n’a pas la moitié d’un joueur aussi fort que Féret. Sur le banc, dans le staff des Normands, il y a Gravelaine. Quand le réalisateur le cadrait, à chaque fois, je pensais : mais un joueur comme lui, aujourd’hui, ça ne serait pas un énorme cador dans ce championnat ?
Sinon cette J23 et ses pauvres 10 buts, on en dit quoi ? On oublie ? Oui, c’est ça, oublions, c’est mieux.