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Saint-Etienne - Marseille: le coup de Bielsa était presque parfait (2-2)

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- - AFP

L’Olympique de Marseille a signé ce dimanche à Saint-Etienne un neuvième match à l’extérieur sans victoire (2-2). Et ce malgré un doublé de Batshuayi, entré en jeu lors d’un triple changement de Marcelo Bielsa. Les Marseillais pointent désormais à deux longueurs du Paris Saint-Germain, à quatre du leader lyonnais.

La glacière de Marcelo Bielsa s’en était même renversée d’incompréhension. Comment l’Olympique de Marseille, si flamboyant en début de saison, pouvait se diriger vers un troisième match d’affilée sans victoire pour la première fois de la saison ? Vers une neuvième rencontre consécutive sans succès à l’extérieur ? Dans un contexte compliqué, aussi bien sur et en dehors du terrain, c’est la tête embrumée que les Marseillais espéraient se relancer en championnat et éteindre le début d’incendie.

En première période, hormis cinq premières minutes plutôt plaisante, on a surtout retrouvé les Olympiens empruntés de ces dernières semaines. « L’OM montre qu’il n’y a plus du tout cette union collective à laquelle on était habitués défensivement ou offensivement, estime Ali Benarbia, membre de la Dream Team RMC Sport. On sent que la machine est grippée, que le message ne passe pas si bien que ça. La preuve : un jeune comme Ocampos (titulaire à la place de Thauvin, malade, ndlr), qui vient d’arriver plein d’enthousiasme cherche lui aussi sa place. »

Du pain béni pour Saint-Etienne, séduisant dans le jeu à défaut d’être efficace devant le but. Comme si la Coupe d’Afrique des nations remportée avec la Côte d’Ivoire lui avait redonné des ailes, Max-Alain Gradel a fait vivre un enfer à Dja Djédjé et Romao, auteurs de fautes à répétition. La frustration sans doute. L’Ivoirien leur a tout fait : dribbles en séries, services cinq étoiles pour van Wolfswinkel, combinaisons avec Hamouma… Intenable. C’est même lui qui transforme le penalty obtenu par Hamouma sur une faute grossière de Morel (54e).

Bielsa ne voulait pas faire sortir Dja Djedje

Marcelo Bielsa rongeait alors son frein : contesté pour ses méthodes et ses relations avec ses joueurs, le technicien argentin a alors choisi de faire tapis et de miser le tout pour le tout : 62e minute, trois changements simultanés pour faire entrer Batshuayi, Aloé et Alessandrini à la place de Gignac, muet devant le but mais disons-le peu servi, Dja Djédjé et Romao. Pari risqué quand on se souvient du scénario catastrophe qu’avait essuyé le Paris Saint-Germain face à Caen, forcé de jouer à 9 après une série de blessures en fin de match. Même si, comme l'a confié l'entraineur, ce n'était pas vraiment dans ses plans : « Je n’avais pas l’intention de faire entrer Baptiste Aloé, a expliqué l’entraîneur de l’OM en conférence de presse. J’ai interprété de manière erronée le message que nous a envoyé Brice Dja Djédjé. Lui avait dit qu’il pouvait continuer et moi j’ai interprété le contraire. C’est pour cela que j’ai fait ce changement que j’interprète comme une erreur très sérieuse de ma part. »

Mais au final, le pari s'est avéré gagnant. Sur son premier ballon, Batshuayi enrhume la défense stéphanoise, crochète et trompe Ruffier pour égaliser (64e). Avant de s’offrir un doublé trois minutes plus tard (67e). A l’envie, à la rage, l’OM retrouve de la fluidité avec un André Ayew passé milieu défensif. « Il a cette maturité au milieu de terrain que Romao ou Imbula n’ont peut-être pas », reconnait Ali Benarbia, sous le charme d’un joueur aussi créatif sur le terrain que source de motivation pour ses coéquipiers. Comme un symbole d’abnégation.

Sauf que Saint-Etienne a des ressources. Christophe Galtier, dont le nom circule pour entrainer l’OM la saison prochaine, répond à son homologue par trois changements…. là aussi gagnants. Devant des Olympiens qui contrôlent un match qui leur semblait désormais promis, Erding, entré en jeu à la place de van Wolfswinkel, profite de la confusion dans la surface pour reprendre un tir contré de Perrin et égaliser dans le temps additionnel (91e). Deux entraineurs au coaching gagnant pour un partage des points finalement logique (2-2). Un coup de massue pour Marseille, troisième du classement mais désormais distancé de quatre points par Lyon, de deux par le PSG.