Sampaoli, Fofana, le mercato... Une semaine décisive et sous haute tension au Stade Rennais

Les inondations historiques – du jamais vu depuis plus de quarante ans - qui touchent actuellement la Vilaine montrent des images d’un Roazhon Park menacé par les eaux. La comparaison est facile avec la situation sportive du club, qui semble ne pas vouloir arrêter d'empirer. Battu à nouveau logiquement à Monaco ce week-end (3-2), le Stade Rennais ne gagne plus un match et n’en a gagné que deux sur huit en Ligue 1 depuis qu’elle a sur le banc Jorge Sampaoli (sans compter l’élimination piteuse en Coupe de France à Troyes, pensionnaire de Ligue 2). Non, l’Argentin n’a pas réveillé l’équipe. Son schéma tactique (3-4-3 ou 5-2-3) est tout aussi restrictif que celui que mettait en place son prédécesseur Julien Stephan, qui présente un meilleur bilan comptable que lui (1,1 pt/match contre 0,75 pt/match). Avec seulement trois joueurs véritablement offensifs alignés. Voire que deux depuis l’arrivée de Seko Fofana, titularisé offensif gauche.
Ce dogmatisme qui ressemble à de l’entêtement de Sampaoli n’est pas surprenant. L’Argentin a ses idées, n’en démord pas et ne considère pas avoir les joueurs suffisamment adaptés pour faire autrement. La sortie en zone mixte de Seko Fofana a été un marqueur fort après la défaite à Louis-II. Certains y voient un discours de patron. D’autres des mots maladroits. "Bien sûr que si j’avais été coach, certains choix auraient peut-être été différents", a notamment lancé l’Ivoirien, évoquant notamment son positionnement où, une fois replacé dans les deux du milieu en cours de match - une évidence pour tous – son impact a été immédiat que ce soit face à Brest (défaite 1-2) ou à Monaco. "Parfois, je pense que la meilleure défense, c’est l’attaque", a aussi lancé le nouveau Rennais. Pas vraiment sur la même longueur d’ondes que son coach, obsédé avant tout par la maitrise du terrain.
Furuhashi seul joueur que Sampaoli avait ciblé
Sampaoli est-il fragilisé? Les résultats parlent pour lui. Les doutes existent et sont légitimes. À sa décharge, les carences individuelles de l’équipe rennaise sont énormes. C’est évidemment pour cette raison que l’Argentin compte beaucoup sur le mercato hivernal pour avoir des joueurs comprenant sa philosophie de jeu. Il en demande beaucoup. Encore un défenseur, un milieu et un ailier offensif pour le moins.
Pour le moment, Seko Fofana et Brice Samba sont arrivés, deux grosses opportunités dénichées directement par Arnaud Pouille, le président. Deux joueurs que Sampaoli n’avaient pas ciblé, mais le gain en qualité pour l’équipe est évident. Le mode de fonctionnement de Sampaoli a toujours été de donner une liste de joueurs qui lui correspondent. Faisables ou non. Le coach vient d’en obtenir un avec l’attaquant du Celtic Kyogo Furuhashi. Dans l’entourage de l’Argentin, on se satisfait de cette arrivée mais on juge aussi que c’est encore trop peu alors que le 3 février avance à grands pas.
Les signes de crispation en interne sont prégnants. Toutes les parties ne sont pas d’accord sur les profils et leur faisabilité, pendant que le club s’échine aussi à exfiltrer les recrues manquées de l’été faites par un directeur sportif Frederic Massara à l’aura très diminuée (Gronbaek, Meister, Jota, en attendant Kamara et d’autres).
Sampaoli, qui se veut encore combatif, avait assuré qu’à 64 ans, il avait muri et allait revoir ses exigences parfois démesurées envers ses dirigeants à la baisse. Le bilan du mercato du 4 février et la réaction qui en découle sera à scruter. En attendant se présente la réception de Strasbourg dimanche (17h15) avec un Stade Rennais apeuré, et un Montpellier 17e revenu à seulement deux points.