Sedan, la taupe, Blayau…. le Top 5 des crises du PSG

Philippe Bergeroo - AFP
La tempête de novembre 2006
C’est l’une des pages les plus sombres de l’histoire du PSG. En octobre, fait très rare en France, un joueur, Vikash Dhorasoo, a été licencié. L'ancien Lyonnais était en conflit ouvert avec l’entraîneur, Guy Lacombe. En Ligue 1, le club végète péniblement quelques points au-dessus de la zone de relégation. L’équipe touche le fond en Coupe de l’UEFA le 23 novembre en s’inclinant à domicile contre l’Hapoel Tel-Aviv (2-4). Ce soir-là, un drame survient à l’issue du match. Au cours d’une rixe, un policier, Antoine Granomort, fait usage de son arme à feu aux abords du Parc des Princes et touche mortellement un supporter, Julien Quemener. La France est sous le choc, plusieurs matchs sont reportés et le président parisien Alain Cayzac tente de maintenir à flots un club à la dérive. Le limogeage de Guy Lacombe et l’arrivée de Paul Le Guen en janvier 2007 ramèneront un peu de calme. Paris bouclera cette saison à la 15e place (48 points), non sans avoir tremblé.
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Décembre 2000 : l’effondrement et le cauchemar des Ardennes
Avec ses gros investissements estivaux (Anelka, Dalmat, Luccin, Letizi, Distin, Déhu…), le PSG visait très haut dans cette saison 2000-2001. Mi-octobre, le club de la capitale virait en tête du championnat et brillait en Ligue des champions en battant au Parc le Bayern Munich (futur vainqueur) et en corrigeant Rosenborg (7-2). C’est alors que tout part en vrille : un nul et six revers entre le 29 octobre et le 2 décembre, avec pour point d'orgue ce funeste Sedan-PSG resté dans les mémoires. Ce soir-là, les Sangliers ridiculisent des Parisiens au fond du trou (5-1, avec un triplé notamment de Pius N’Diefi). Sur le terrain, Christian, Eric Rabesandratana & cie abandonnent sans combattre. Philippe Bergeroo, sur la sellette, est lâché par ses joueurs. Le président Laurent Perpère, marqué par cette déroute, annonce le limogeage de l’entraîneur, remplacé par un historique, Luis Fernandez. L’arrivée programmée du prodige Ronaldinho pour la saison suivante ramène un peu d’espoir.
L’angoisse de décembre 2007
Paris croyait avoir vécu sa pire saison quelques mois plus tôt. Sur le plan strictement sportif, l’exercice 2007-2008 s’avère plus terrible encore. Le 15 décembre, les Parisiens s’inclinent au Parc contre Toulouse (1-2). Johan Elmander s’offre un doublé, dont un but entaché d’une erreur terrible entre Mickaël Landreau et Zoumana Camara. Le PSG est premier relégable avec un point de retard sur le 17e. A domicile, les hommes de Paul Le Guen affichent un bilan désastreux avec quatre nuls et six défaites pour aucun succès. Paris ne peut plus se voiler la face : la menace de la relégation est concrète, et la survie du club est en jeu. L’espoir de Caen, Yoan Gouffran, revient sur sa parole et refuse de rejoindre la capitale. La cellule de recrutement se tourne alors vers… Williamis Souza et Everton Santos. Encore relégable à la 36e journée, Paris ne se sauvera qu’à l’ultime journée sur le terrain de Sochaux (1-2) grâce à Amara Diané.
Décembre 2005, de l’art de se créer une crise
Le 17 décembre 2005, le PSG conclut sa phase aller du championnat par un nul à Ajaccio (1-1). Le début de saison en fanfare est retombé, d’autant que l’Olympique lyonnais s’est envolé en tête de la Ligue 1. Mais Paris est encore bien placé : il n’est que 6e, à seulement un point du dauphin lensois. Pourtant, Pierre Blayau, le président, estime que Laurent Fournier n’est pas l’entraîneur qu’il faut pour mener les Franciliens au sommet. Le 27 décembre, le dirigeant officialise son licenciement et nomme Guy Lacombe. Le PSG terminera finalement à la 9e place (pire classement sous l’ère Canal+ qui s’achève), à 17 points de Bordeaux, vice-champion de France, et 32 sur l'OL, sacré champion. Deux ans plus tard, Laurent Fournier confiera à L’Equipe : « Blayau, je ne le déteste pas, je le hais ».
Septembre 2004, la chasse à la taupe
En ce mois de septembre 2004, le vice-champion de France en titre fait grise mine. Ça va mal en championnat : Paris est 18e le 25 septembre avec sept journées et ne compte toujours aucune victoire. En Ligue des champions, le PSG a été humilié par Chelsea (0-3, avec un doublé de Didier Drogba) et a perdu à Moscou contre le CSKA (0-2). En interne, la crise éclate. Vahid Halilodzic, pas épargné par son ancien capitaine, Frédéric Déhu, et celui qui était encore son vice-capitaine quelques jours plus tôt, Fabrice Fiorèse (tous deux partis à Marseille), divise. On l’accuse d’autoritarisme. L’entraîneur bosnien entre en guerre avec la presse qui obtient des informations d’un joueur anonyme. C’est la fameuse « taupe du PSG » qu’Halilodzic traquera sans parvenir à l’identifier formellement. A la crise sportive s’ajoute une crise avec les supporters : ces derniers s’opposent à Jean-Pierre Larrue, qui était alors directeur de la sécurité du PSG, et voient rouge quand Vahid Halilodzic, menacé, se défend en déclarant que « le bifteck est bon » à Paris. Il sera remplacé par Laurent Fournier en février 2005.
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