Société commerciale de la LFP: une pré-sélection de fonds au 13 décembre

Ce n’est plus un projet, c’est une réalité. Le processus de création de la société commerciale, sur laquelle travaille la Ligue de football professionnel depuis de long mois, rentre dans une phase opérationnelle. A date, la Ligue n’a pas encore créé sa fameuse société pour une raison simple : elle n’en a pas encore légalement la possibilité. La loi qui interdit aujourd’hui l’entrée d’investisseurs minoritaires doit être modifiée. La nouvelle proposition de loi a été adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale le 19 mars 2021. Le Sénat devait se prononcer en décembre mais le calendrier législatif était trop chargé. Il s’en chargera finalement le 17 janvier.
La LFP veut un partenaire stratégique
Une commission mixte paritaire devrait pouvoir adopter définitivement la nouvelle loi à la mi-février s’il n’y a pas d’obstacle politique. Mais cela n’empêche pas la LFP de travailler et d’avancer en se basant sur un processus en plusieurs phases. Mi-octobre, les dirigeants de la LFP avaient présenté en détail aux clubs ce processus avec un objectif clair : faire rentrer au capital de la future société un fond d’investissement capable d’apporter 1,5 milliard d’euros pour la part qui lui reviendra (dans la limite de 20%), vraisemblablement autour de 10%. Grâce à ses partenaires (le cabinet CenterView Partners, la Banque Lazard et le cabinet Darrois), la LFP est rentrée en contact, depuis plusieurs mois, avec de nombreux fonds susceptibles d’être intéressés.
Suite à ces discussions préliminaires, l’instance du foot pro a présélectionné environ 25 fonds sur les 60 avec qui elle était en contact. Selon nos informations, cette pré-sélection s’est opérée selon deux critères essentiels aux yeux de la LFP : leur surface financière et leur expertise dans l’univers du sort ou des médias. La LFP ne voulant pas uniquement un partenaire financier mais bien un partenaire stratégique qui l’aidera à développer ses revenus (sur lesquels il sera intéressé) notamment à l’international. Ces fonds intéressés ont tous signé un accord de confidentialité, préalable indispensable à la suite du processus.
Des défis encore nombreux
Ils vont désormais recevoir de la LFP un document très fourni d’environ 130 pages qui présente l’activité de la Ligue, sa stratégie, son ambition, sa vision… Un document qui, en quelque sorte, "vend" le produit Ligue 1 pour inciter les candidats à investir. Une fois ce document analysé, les fonds ont jusqu’au 13 décembre pour revenir vers la Ligue avec des offres indicatives. A ce moment-là, les dirigeants de la Ligue ont prévu de faire un point formel avec les clubs. Débutera ensuite la phase 2 du processus avec la sélection des meilleurs fonds qui devront d’ici fin-janvier environ formuler une offre ferme qui les engagera. Les négociations finales se tiendront durant le premier trimestre 2022, parallèlement à la création effective de la société.
Les points chauds des futures discussions porteront sur la répartition entre les clubs des fonds apportés et sur la future gouvernance de la structure dans laquelle le fond aura évidemment son mot à dire. Les défis sont donc encore nombreux mais le train est lancé. L’objectif de Vincent Labrune est que d’ici la fin de saison, la société commerciale soit opérationnelle adossée à de l’argent frais issu du fond retenu.