Les chaussures de Ronaldinho, des records de précocité…: cinq choses à savoir sur le phénomène de Lens, John Bostock

John Bostock - AFP
Courtisé par les grands d’Europe à l’adolescence
Au milieu des années 2000, les scouts des plus grands clubs européens avaient tous coché le nom de John Bostock, alors à Crystal Palace, sur leurs tablettes. Chelsea a formulé une offre alors qu’il n’avait que 14 ans. Arsenal a essayé de le charmer en lui offrant un maillot de Cesc Fabregas. Le FC Barcelone ira plus loin, en lui envoyant les chaussures de Ronaldinho. Mais le gaucher, capitaine de l’Angleterre U17, débutera sa carrière dans son club formateur, dont il deviendra le plus jeune joueur à porter le maillot de l’équipe première, en 2007, à 15 ans et 287 jours.
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La Ligue Europa avec Tottenham… puis un parcours très sinueux
En 2008, Bostock quitte finalement Palace mais reste à Londres, puisqu’il s’engage avec Tottenham. Il débute en Ligue Europa face au Dinamo Zagreb et devient, là encore, le plus jeune joueur de l’histoire du club (16 ans et 295 jours). Mais barré par une énorme concurrence (Modric, Van der Vaart,…) et pénalisé par les multiples changements d’entraîneurs, il enchaîne ensuite les prêts (Brentford, Hull City, Sheffield Wednesday, Toronto FC). C’est finalement en Belgique, au Royal Antwerp puis à Louvain, que le joueur d’origine trinidadienne pose ses valises.
Touché « en plein cœur » par le RC Lens
Enorme en deuxième division belge, Bostock tape dans l’œil des recruteurs lensois, qui traversent régulièrement la frontière pour le voir à l’œuvre. Et c’est le club nordiste qui empoche la mise, pour environ 150 000 euros. « Lorsque je revois des personnes qui le voulaient et qui ont hésité, j’aime autant vous dire qu’ils se mordent les doigts lorsqu’ils voient ce qu’il produit chez nous », raconte Didier Sénac, recruteur lensois, dans La Voix du Nord.
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Bostock lui-même avoue avoir été surpris lorsque le RCL s’est rapproché de lui : « Au mercato, j’avais différentes propositions mais rien qui ne m’ait vraiment plu. J’aurais pu retourner en Angleterre, chez moi. Surtout avec l’arrivée du bébé, j’aurais pu être tenté de retourner près de ma famille. Mais je suis à un stade de ma carrière où je dois faire des choix sportifs et ne penser qu’au meilleur club pour ma progression. Quand j’ai reçu la proposition de Lens, pour être honnête, j’ai été surpris. Cela faisait trois ans que j’évoluais au plus haut niveau en Belgique, je voulais continuer dans l’élite. Quand je suis arrivé à Lens, j’ai senti que c’était ici que je devais être. J’ai vu le stade, découvert le projet. Tout me plaisait. Le RC Lens m’a touché en plein cœur ! »
Sans doute le meilleur joueur de Ligue 2
Avec Bostock, Lens dispose sans doute du meilleur joueur de Ligue 2. Le milieu « box to box » lensois a d’ailleurs raflé le trophée de joueur du mois deux fois d’affilée, en septembre et octobre. Il faut dire que lorsque Lens joue, on ne voit quasiment que lui. Et pas uniquement à cause de son look de combattant de MMA, sport dont il est fan. En plus de son influence sur le jeu, de son impact physique et d’une qualité technique largement au-dessus de la moyenne, Bostock, dont le duo avec Benjamin Bourigeaud fait des merveilles, y ajoute une belle faculté à être décisif. En 18 matchs de championnat, il totalise cinq buts et quatre passes décisives.
« Il fait un bon début de saison mais le football est tellement éphémère, tempère toutefois Alain Casanova. Il le sait lui-même, ça demandera confirmation sur la deuxième partie de saison. C’est un leader par l’exemple, par la personnalité. Ce n’est pas quelqu’un qui laisse indifférent, sur et en dehors du terrain. Ce qui est important dans le jeu, c’est qu’il démontre cette personnalité. » « C’est un très bon professionnel, toujours en train de travailler, poursuit Nicolas Douchez. Je n’ai pas de choses négatives à dire sur lui. Il a un parcours assez surprenant à 24 ans. C’est un joueur que je ne connaissais pas et je suis content de l’avoir dans mon équipe. » Didier Sénac, lui, s’enflamme beaucoup plus : « Si John était au PSG, il jouerait à la place de Motta, j’en suis persuadé ! ».
La religion est omniprésente dans sa vie
Bostock l’avoue lui-même, il est « chrétien avant d’être footballeur. » Une foi qui rythme la vie du jeune homme, très sérieux hors des terrains et qui assure n’avoir jamais bu une goutte d’alcool. Un style de vie débuté sur les conseils de sa sœur et qui a parfois dénoté dans le milieu du foot. « A l’âge de 17 ans, j’ai dû prendre position face aux pressions de joueurs qui voulaient que je regarde des films pornos dans le car lors des déplacements, expliquait-il. Certains se moquaient de mon style de vie "façon Jésus", ce qui n’était pas toujours évident, dans une atmosphère parfois hostile. Etre chrétien, ce n’est pas lever les mains au ciel après avoir marqué, c’est suivre Jésus tous les jours de la vie en obéissant à sa parole et en aimant les autres ! » « Si ça l’aide dans sa vie perso à se sentir bien et que ça peut l’aider sur le terrain, qu’il continue, tant mieux », lâche Douchez. Vu ses performances sous le maillot lensois, Bostock n’a aucune raison de changer.
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