Ligue 2: à Sochaux, la situation est plus que tendue

En 2014, année de la descente du club en Ligue 2, Peugeot, investisseur unique et historique dont l'usine se situe tout près du stade Bonal, lâche le club et le revend pour la modique somme de 50.000 euros à Wing Sang Li, propriétaire chinois de TechPro, groupe qui détient Ledus. Aujourd'hui 16e de Ligue 2, le FC Sochaux-Montbéliard peine sur le plan sportif comme financier. On parle d'un déficit de 5 à 6 millions d'euros. Jusqu'ici, Wing Sang Li a toujours su répondre à la DNCG qui observe attentivement la situation du club franc-comtois.
Mais ses affaires sur le marché de la bourse à Hong-Kong ne seraient pas fructueuses et la menace de relégation n'est pas prise à la légère. Wing Sang Li, qui devrait communiquer sur la situation du club, se montrant dernièrement étonnamment serein malgré la situation de son club, ne dévoile aucun compte. Ni même à Jean-Claude Viénot, directeur de l'association FC Sochaux-Montbéliard, en contact direct avec la DNCG et connaisseur des chiffres donc. A l'inverse, Jean-Claude Viénot expose les finances de l'association au propriétaire chinois.
Bonal sonne creux
Cet été, le groupe basque Baskonia Alaves, propriétaire du club de Liga Alaves, a rejoint le capital du FC Sochaux installant des dirigeants dont un entraîneur (Jose Manuel Aira) un directeur sportif (David Vizcaino qui devrait rester jusqu'à la fin de la saison) et quelques joueurs venus en prêt. Baskonia a déjà investi en Croatie, dans le club de Rudes (Croatie) aujourd'hui en ruines. Il détient toujours des clubs satellitaires au Japon (D3, Kagoshima United) et toujours en Croatie, à Istra, club qui a déjà changé trois fois de coach cette saison et où l'effectif se trouve sans cesse chamboulé.
Suite à de mauvais résultats sportifs et sentant que Wing Sang Li n'était pas vendeur, du moins pas tout de suite (l'objectif du groupe espagnol était de racheter les parts de Li et devenir investisseur prioritaire voire intégral), les Basques ont décidé de se retirer au début de l'hiver après avoir semé la pagaille au sein du club. Les supporteurs du FC Sochaux n'ont, de leur côté, plus la force d'aller au stade. Ils disent avoir perdu l'identité de leur club qu'ils chérissent depuis tant d'années.
Bonal sonne creux, de 4 à 5.000 spectateurs par match, certainement les pires affluences de l'histoire du club. Les supporteurs sont en grève depuis cet été. Ils ne veulent plus de ces investisseurs "qui ne connaissent rien au foot, qui détruisent un club sans connaître son histoire". Unis contre les propriétaires, ils préfèrent supporter les U19 même si, depuis ce week-end, la jeune garde sochalienne devra se passer de ses supporteurs (5 matchs à huis clos pour les U19 pour des jets de fumigènes.) Pour eux, le problème est bien plus que sportif.
Objectif maintien
De leur côté, les élus sont montés au créneau pour critiquer la gestion de Wing Sang Li, à l'image d'un communiqué du sénateur du Territoire de Belfort Cédric Perrin intitulé "Monsieur Li tue le club". Depuis des mois, en revanche, alors que le flou persiste, ils ne se montrent plus. Les supporteurs sochaliens, de Montbéliard à Belfort, sont las de la situation, prêts à redescendre au plus bas à condition que de nouveaux propriétaires, connaisseurs, amoureux de foot et de Sochaux, prennent les rênes, ce qui n'est pas prévu de suite.
Omar Daf, l'entraîneur actuel appelé pour remplacer Aira, ex joueur de Sochaux lors des grandes heures du club préfère se concentrer sur le sportif, regrettant le manque d'ambiance dans ce stade Bonal qu'il a vu si plein quand le FC Sochaux était soutenu par tous ses supporteurs, employés de Peugeot en tête, dans la lutte pour l'Europe. Plus jeune équipe de Ligue 2, Sochaux se rabat sur son centre de formation, la seule fierté restante selon les fans des Lionceaux.
"L'objectif est avant tout d'assurer le maintien et le plus vite possible", explique Daf. Ça ne suffirait même pas si la DNCG observe un déficit en fin de saison et que cette fois, Li ne pourra pas le combler.