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Ligue 2: "C’est hypant de voir une famille française reprendre un club français", savoure Krasso, le buteur du Paris FC

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Avec Maxime Lopez, il incarne l’ambition du Paris FC. International Ivoirien et vainqueur de la CAN en 2024, Jean-Philippe Krasso est arrivé dans la capitale avec le statut de joueur de Ligue des champions, qu’il a disputée avec son club précédent, l’Etoile Rouge de Belgrade. Avant d’aller affronter Dunkerque dans le choc de la 23e journée de Ligue 2, Krasso est en train de réussir son pari puisqu’avec 10 buts, il est le deuxième meilleur buteur du championnat.

Jean-Philippe Krasso, pour l’instant, votre choix de revenir en Ligue 2, au Paris FC, paraît être le bon?

Je me sens bien, on a un très bon vestiaire qui m’a bien accueilli. Sur le terrain, ça travaille dans la bonne humeur et sérieusement. Je prends beaucoup de plaisir à être là. C’est important pour un attaquant de marquer, et être dans la course au titre de meilleur buteur, c’est une motivation supplémentaire. Je fais passer l’équipe en premier mais mon boulot c’est de marquer ou de faire marquer.

Quand on parle du nouveau Paris FC et de la pression qui va avec, on met en avant Maxime Lopez et vous. C’est une situation que vous vivez bien?

Sur le terrain, j’ai d’autres choses à penser (rires). Quand j’entre sur la pelouse, je suis concentré pour marquer, pour aider mon équipe au mieux. A mon niveau, j’essaie de donner le meilleur de moi-même.

Vous arrivez au Paris FC au meilleur des moments avec le rachat par la famille Arnault. Etiez-vous dans la confidence avant de signer au club?

Je n’étais pas au courant avant d’avoir signé. C’est hypant quand même car c’est une famille française qui reprend un club français avec l’ambition de faire grandir le club. Mais foncièrement l’objectif n’a pas changé puisqu’avant le rachat, le but était déjà de monter en Ligue 1. Je le prends comme une aide de poids simplement pour atteindre nos objectifs. L’essentiel du combat, c’est sur les pelouses de Ligue 2.

Vous comptez 10 buts en Ligue 2. Selon le coach Stéphane Gilli, vous auriez dû en marquer quatre ou cinq de plus…

Je revois les matches et les occasions et certains j’aurais dû les mettre au fond. Parfois ce n’est pas trop grave car on a quand même gagné mais parfois ça aurait changé le cours d’un match comme à Lorient. Il faut se remettre en question à chaque fois mais c’est le job qui veut ça. Et on la chance ou la malchance d’enchaîner les matchs toutes les semaines. Donc quand on rate, on peut se rattraper vite mais après une bonne performance, on a aussi la pression de devoir confirmer. C’est un éternel recommencement.

Vous ne devrez pas vous louper justement à Dunkerque, 4e de L2 car comme à Lorient, c’est un choc du haut de tableau...

C’est clair. Dans ce début de sprint final, chaque match va être important. Les trois points il faut les prendre samedi à Dunkerque, mais il faudra les prendre aussi le weekend d’après. C’est un choc, clairement, contre un concurrent direct mais il ne faut pas mettre ce match à part. La pression doit être la même que d’habitude.

"Remporter la CAN à domicile avec le numéro 11 […], j’ai fini le jeu!"

Vous venez de fêter un anniversaire spécial: la victoire de la Côte d’Ivoire à la Coupe d’Afrique des Nations 2024. Vous en gardez quel souvenir?

C’est incroyable, pff…en plus je viens de revoir plein de vidéos de la CAN grâce à l’anniversaire (la finale s’est déroulée le 11 février). C’était l‘aventure d’une vie. Il n’y a pas de mot. C’était par moment catastrophique, par moment extraordinaire. On a vécu tellement de choses... Jusqu’à la fin de ma vie, ce sera une fierté immense. C’est plus qu’un rêve car je rêvais juste de porter le maillot de la Côte d’Ivoire. Donc remporter une CAN à domicile avec le numéro 11, sachant que mes idoles de jeunesse sont Didier Drogba et Arjen Robben… j’ai fini le jeu (rires)! Puis voir le bonheur dans les yeux des Ivoiriens… dans la rue, on sentait la joie des gens de nous voir. C’est clair que c’est le plus grand moment de ma carrière. Il y avait l’épopée avec Epinal en Coupe de France aussi (quart de finale en 2020 contre Saint-Etienne) mais c’est deux poids deux mesures.

Si vous deviez retenir un moment particulier de cette CAN?

Le moment où je marque mon but contre la Guinée-Bissau, le premier en CAN. C’était un accomplissement incroyable. Après, c’est le match contre le Mali, j’étais en tribunes. Mais c’était à la fois le pire match et le meilleur. On a souffert tout le temps mais on arrive à gagner avant les tirs au but. Cette CAN nous a uni avec les joueurs. Tout le monde reste en contact, quand on se croise en match, on est heureux de se revoir, avec le petit surnom, la petite anecdote qui fuse. C’est à vie.

Propos recueillis par Aurélien Tiercin