Ligue 2: Saint-Etienne, l’enfer du décor

À Saint-Etienne, rien ne va. L’équipe ne prend pas (assez) de points, la défense est la pire de Ligue 2, le sentiment de défiance des supporters ne semble pas s’être éteint, la vente est toujours au point mort et pèse sur le fonctionnement d'un club où le salut ne semblerait passer que par un grand ménage. Mais en attendant, la direction exécutive tente de sauver les meubles. Après avoir échoué dans cette tâche de peu (match de barrage face à Auxerre) en Ligue 1 la saison passée, le triumvirat Soucasse-Perrin-Rustem se débat pour éviter une nouvelle relégation.
Sportivement, l’ASSE paie indiscutablement deux mercatos ratés. Encore en phase d’apprentissage, Loïc Perrin s’est sans doute trompé l’hiver dernier en tentant de jouer le maintien avec des profils comme Crivelli, Mangala ou Sakho. Cette saison, le bilan du mercato estival semble une nouvelle fois mitigé: si le milieu de terrain donne satisfaction avec les arrivés de Lobry, Monconduit, Bouchouari ou encore Cafaro, la défense, elle, est un naufrage. Pire défense de Ligue 2, l’ASSE a encaissé 23 buts en 12 rencontres, une fragilité qui plombe l’ASSE. Petrot ne convainc pas, Briançon semble être lourd, Giraudon présenté comme un maître relanceur n’a pas l’engagement requis pour une équipe dans sa situation.
Green ne sera plus titulaire
Mais tout ne réside pas dans le recrutement. La faiblesse de la défense en place plombe aussi les Verts. Nade et Sow sont de bien moins bons jeunes joueurs qu’évalués dans un premier temps, Maçon est irrégulier et Gabriel Silva semble se contenter de son salaire XXL sans forcer son talent ! La direction ne s’en cache plus, le mercato de cet hiver sera l’occasion de faire des ajustements dans ce secteur de jeu et possiblement au poste de gardien de but.
Annoncé comme le futur gardien de la maison verte, Etienne Green à multiplié les contre-performances et la confiance du club s’est tarie. Dès samedi, à Amiens, Dreyer prendra sa place. Invaincu jusqu’à présent quoique pas forcément brillant, Dreyer aura trois matchs pour convaincre qu’il à la carrure d’un numéro 1.
Les Verts jouent officiellement le maintien
Plombé par un début de saison où le mercato aura été trop tardif dans le sens des départs, par trois points de pénalité à cause des incidents du match de barrage et au huis clos de Geoffroy-Guichard, Saint-Etienne est en mauvaise posture. Après la 5ème défaite de la saison face au PFC, Jean François Soucasse est entré dans le vestiaire pour mettre les joueurs face à leur responsabilité, mais aussi pour définir un nouvel objectif: le maintien ! Une façon comme une autre de désacraliser l’idée d’une montée en Ligue 1 devenue illusoire et une posture désormais assumée publiquement par la direction.
Jeudi, c’est Loïc Perrin qui a rejoint un vestiaire qu’il connaît par cœur pour remonter le moral des troupes et les assurer de la confiance du club. Quant à Batlles, son cas ne fait pas débat, il est l’homme de la situation pour la direction verte.
La confiance ou le déni?
"Batlles est l’homme de la situation", la direction l’affirme avec force. Elle croit au leadership de l’ex Troyen. Batlles, qui sait qu’un entraîneur 19ème est toujours un entraîneur sous pression, le répète avec force et conviction: statistiquement, son équipe n’est pas à sa place. "Mon équipe met nos adversaires en difficulté, quand on regarde les datas, on s’aperçoit qu’il y a un déséquilibre entre ce qu’elles reflètent et le classement." Il est vrai qu’avec la 3ème meilleure attaque de Ligue 2, l’ASSE ne doit sa place qu'à sa porosité défensive. Chaque occasion fait mouche dans la surface des Verts ou presque et cela ne vient que corroborer la médiocrité défensive de l’ASSE.
Les statistiques ne sauraient masquer la réalité mathématique et l’état déliquescent du club. Reste que Soucasse, Perrin, Rustem et Battles doivent se serrer les coudes dans un club toujours sclérosé administrativement, où les attaques les plus tranchantes viennent parfois de l’intérieur par certains qui voient dans leur avenir personnel le salut du club. Et au-dessus ? La double direction du club 10 fois champion de France est muette. Roland Romeyer est las et affligé par la récente relégation, Bernard Caïazzo est loin et obnubilé par d’autres occupations.
Vendredi, les supporters ont paraphrasé la phrase inaugurale du film La Haine, et semblent résumer avec justesse la situation: "C’est l’histoire d’un club mythique qui tombe d’une division, les dirigeants au fur et à mesure se répètent sans cesse pour rassurer, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage!"