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Nîmes: la réunion entre le président et les supporters tourne au fiasco, rien ne va plus chez les Crocodiles

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La situation est chaotique entre certains supporters de Nîmes, notamment le groupe "Gladiators 1991", et le président du club Rani Assaf. Les deux parties sont en conflit depuis plusieurs mois, avec une dégradation des relations depuis une dizaine de jours. Une réunion était organisée ce samedi pour essayer d'apaiser les tensions, elle a viré au fiasco.

La descente aux enfers s'accentue pour le Nîmes Olympique. Neuvièmes de Ligue 1 en 2018-2019, juste après leur remontée dans l'élite, les Crocos sont actuellement 17es de Ligue 2. En coulisses, le torchon brûle et la relation entre le président du club, Rani Assaf, et certains supporters - dont le groupe "Gladiators 1991" - vient peut-être d'atteindre un point de non-retour. Après des mois de tensions, la bataille que se livrent les deux camps a pris une nouvelle dimension il y a une dizaine de jours. Et la réunion organisée ce samedi pour apaiser les tensions n'a fait qu'enpirer les choses.

Un conflit qui dure depuis plusieurs mois

La querelle qui oppose certains supporters du Nîmes Olympique et le président du club ne date pas d'hier. Cela fait plus d'un an désormais que la situation ne cesse de se dégrader. Tout a commencé en août 2021. Rani Assaf, le président du club gardois a décidé d'augmenter le tarif des billets de match en tribune populaire, sans tarif réduit, comme le rappelait le Midi Libre. 15 euros la place, soit une augmentation significative de 78% par rapport à la saison précédente, durant laquelle le club évoluait pourtant en Ligue 1. Cette décision n'est pas du tout passée du côté des fans.

Quelques mois plus tard, en novembre 2021, alors qu'une partie des supporters venait de boycotter un match face à Quevilly-Rouen, le président a cherché à faire un pas vers ses supporters, en leur proposant d'adhérer à une charte "sur les valeurs du club, la fraternité, l'accès des jeunes au football". Il espèrait aussi les convaincre d'adhérer à une "supra association". En plus des fumigènes, l'homme d'affaires libanais reprochait aux supporters les insultes qu'ils auraient proféré en tribune :"Les insultes, les chants homophobes, il faut que ça change, témoignait-il pour L'Equipe. Ces comportements, la société ne les accepte plus."

Cette intervention n'avait pas connu un franc succès et les joutes verbales ont continué en tribunes et par médias interposés. En février dernier, l'affaire a connu un nouveau rebondissement.

Le club et les Gladiators 1991 se livrent une véritable guerre

Le samedi 5 février, une banderole installée en tribune envoyait un message explicite à la direction: "Assaf casse-toi". En réaction à la fronde des supporters, le club du sud de la France avait décidé de contre-attaquer.

Un communiqué a été publié, condamnant les "chants insultants, xénophobes, homophobes et inacceptables" dont avait fait l’objet Rani Assaf. Le club avait également indiqué qu’il allait "entamer les démarches nécessaires auprès des autorités compétentes afin de dissoudre l’association". "Beaucoup nous ont vu naître, personne ne nous verra mourir", avait réagi le groupe de supporters.

La situation ne semble pas prête de s'arranger. Le 10 septembre dernier, à l'occasion du match Nîmes-Bastia, le club a décidé de frapper fort. Le groupe de supporters des "Gladiators Nîmes 1991" s’est vu refuser l’entrée de ses tambours, mégaphones et bâches dans son stade des Costières, comme le montre une vidéo partagée par La Gazette de Nîmes. Dimitri Pialat, le président du groupe avait parlé à SoFoot de "dictature Rani Assaf."

"Il y aura des poursuites. L’Association nationale des supporters nous a conseillé de prendre un avocat. C’est une privation de liberté fondamentale, tout simplement. On avait nos billets, on respectait le règlement intérieur et on nous a refusé l’entrée" a déclaré Dimitri Pialat. L'affaire devrait donc se régler devant la justice.

La réunion de la dernière chance a viré au fiasco

Ce samedi 24 septembre, une réunion était organisée entre le club nîmois et les supporters qui le souhaitaient (entrée libre). Le président Rani Assaf était présent, tout comme les "Gladiators 1991".

Le Midi Libre raconte que la réunion devait durer une heure et demie (10h30-12h), et les supporters ont été conviés en tribune Nord des Costières, à l'abri de la pluie qui menaçait de tomber sur le stade. Les parties se sont livrées à un questions-réponses ouvert, où le micro a circulé parmi les supporters.

Environ 300 personnes se sont rendues sur le lieu du rendez-vous, selon la Gazette de Nîmes. Le sujet des Gladiators 1991 et des fumigènes n'a pas tardé à être mis sur la table, provoquant des premières tensions. La réunion serait rapidement devenue inaudible, les supporters s'agaçant de l'attitude "arrogante" et "provocatrice" de Rani Assaf. Après une première interruption, la réunion a repris sur les thématiques qui posent problème.

Rapidement, l'atmosphère est devenu invivable et les supporters ont fait le choix de quitter de manière définitive les travées des Costières. La réunion a tourné à la catastrophe et la discorde semble avoir atteint un point de non-retour. Désormais, seule la justice semble être en mesure de donner le fin mot de cette histoire.

Praslin Bonnet