Paris FC: Ferracci rejette les chiffres d'Aulas sur les pertes du foot français

"Mes combats sont d'intérêt général, même si d'autres s'amusent à les présenter autrement. Nous verrons, d'ici cinq ans, d'ici dix ans, ce sur quoi aura débouché cet arrêt prématuré du championnat. Le déficit d'exploitation du foot français va être d'1,2 milliard d'euros."
En conférence de presse le 10 juin dernier, Jean-Michel Aulas exprimait une nouvelle fois son inquiétude face aux pertes financières qui attendent le football français après l’arrêt de la saison de Ligue 1 et Ligue 2. Mais pour Pierre Ferracci, président du Paris FC, ses chiffres sont inexacts.
"La France a pris la bonne décision"
"On en rajoute. Les pertes de chiffre d’affaire et d’exploitation peuvent être importantes. Mais j’ai dit que je ne comprenais pas le chiffre qui était arrivé sur le bureau de la ministre des Sports. Le chiffre de 1,2 milliard pour le football professionnel pour la saison en cours n’a aucun sens. Ça peut avoir du sens si on résonne sur trois ou quatre saisons. Jean-Michel défend parfaitement son club, et parfois l’intérêt général du football, mais il donne des chiffres qui pour la saison en cours ne correspondent pas à ceux de la DNCG, qui sait quelles seront les répercussions précises sur la saison en cours", a-t-il réagi ce samedi sur RTL.
Pour lui, "la France a pris la bonne décision" en actant la fin de la saison dès le 30 avril, suivant ainsi les consignes gouvernementales. "Le prêt garanti par l’Etat va renforcer le chiffre d’affaire et le compte d’exploitation des clubs. On ne va pas le rembourser, mais prendre sur les futurs droits TV. Il y a un moment difficile à passer, qui va se traduire par quelques centaines de millions de pertes. Les gros clubs vont notamment trinquer. Mais il ne faut pas tout mélanger et ajouter des choses qui n’ont aucun sens", a-t-il insisté, convaincu que le football français peut surmonter cette épreuve, même si "l’avenir va être sombre".
"On a passé un moment difficile"
"Il y a un manque à gagner considérable pour le football. Les prix des transferts, qui sont une ressource importante, peuvent baisser. Les sponsors vont gérer leur propre crise. Les droits TV peuvent baisser. Ça peut aussi se ressentir sur la billetterie. Les supporters ne vont peut-être pas se précipiter dans les stades. Il fallait passer le cap difficile de cette fin de saison. Avec le prêt garanti par l’Etat et souscrit par les clubs, on a passé un moment difficile. Mais d’autres moments difficiles attendent l’ensemble demain l’ensemble du football", a-t-il souligné.
Si la Ligue 1 est le seul parmi les cinq grands championnats à avoir mis un terme à saison, il estime qu’ils "peuvent se tromper". "Et je pense qu’ils ont tort", a même affirmé le patron du Paris FC, dont l’équipe a terminé cette saison à la 17e place de la Ligue 2.