Red Star: Roxana Maracineanu dénonce "une manifestation de violence"

Soirée très agitée pour Roxana Maracineanu. Vendredi soir, la ministre des Sports était à Saint-Ouen pour assister, à titre privé, au match de la 16e journée de National opposant le Red Star à Quevilly. La membre du gouvernement n’a pas pu rester jusqu’au coup de sifflet final. A la mi-temps, l’ancienne nageuse a été prise à partie par une vingtaine de supporters. Sur fond de grogne en pleine réforme des retraites, ces fans ont scandé des "Macron démission" avant d'invectiver violemment Roxana Maracineanu, au point de l'obliger à quitter le stade de Seine Saint-Denis. "T'as rien à faire là", "casse-toi la ministre" a-t-on pu entendre au stade Bauer.
"Quand ils ont vu que j’étais là, ils se sont positionnés de manière beaucoup plus violente"
Ce samedi, sur BFMTV, Roxana Maracineanu a raconté sa triste soirée à Saint-Ouen. "Je suis allée voir un match de foot au Red Star qui va sans doute monter en Ligue 2. Lorsqu’à la mi-temps je suis allée boire un coup avec des amis, j’ai d'abord été interrogé sur mes prises de position sur le supportérisme. Derrière, par quelqu’un qui est venu me dire : "Nous sommes en grève, si vous pouvez passer ce message au gouvernement et au ministre." C’était une discussion plutôt calme et intéressante. Un attroupement d’une dizaine de personnes est venu autour. Quand ils ont vu que j’étais là, ils se sont positionnés de manière beaucoup plus violente. Avec des bandanas sur le visage, ils ont commencé à entonner ces cris qui étaient plus une manifestation de violence qu’une expression de ce qu’ils avaient à faire passer comme message."
"C’est juste incroyable"
Et la ministre des Sports d’ajouter au sujet de la grogne générale dans le pays et de la fonction de ministre en cette période de réforme des retraites: "C’est compliqué car on se rend compte que ce sont des moments exutoires d’une certaine violence latente chez certaines personnes. C’est clairement ce qu’il s’est passé hier (vendredi). Quatre, cinq personnes sont venues parler avec moi calmement. Et puis une dizaine d’autres qui sont tout de suite passées à des intimidations verbales et physiques. Pour moi, c’est très surprenant parce que je suis dans une enceinte que je connais bien pour avoir été sportive avant d’avoir été ministre des Sports. Je ne me sens chez moi dans une enceinte de foot. Entendre "tu n’as rien à faire ici, va-t’en, on est chez nous, t’a pas à venir chez nous", c’est juste incroyable." Un peu plus tôt ce samedi matin, le Red Star s’est désolidarisé de ces supporters.