Toulouse: "Je ne pensais pas atteindre ce niveau", confie Van den Boomen, la révélation qui a affolé la Ligue 2 cette saison

Il y a eu des résultats exceptionnels cette saison, mais aussi beaucoup d'émotions, n'est-ce pas ?
Oui c’est un sentiment incroyable de gagner un titre et d’être promu. C’est la première fois de ma carrière que je suis champion et c’est une émotion intense.
Peut-on construire quelque chose de fort sur les émotions dans un club ?
Bien sûr. Pour les personnes autour du club, maintenant on voit ce que ça représente pour eux. Parce qu’au début tu joues un match et gagne mais peu de personnes en parle et à la fin l'intérêt grimpe. Je vois ce que ça signifie pour le club, la ville et c’est incroyable.
Avez-vous l’impression d’avoir redonné de la fierté aux gens ici ?
Oui je pense, parce que si vous regardez le nombre de spectateurs au début de la saison et les personnes qui sont venues après, on a toujours eu cette base depuis le début, ce qui est incroyable pour un club de Ligue 2. On leur a montré à quel point on était bon et de quoi on était capable. Et plus de personnes sont venues, avec beaucoup d'enthousiasme. C’est aussi une super chose d’avoir ramené le football dans la ville.
Ça a été un traumatisme ici la relégation il y a deux ans ?
Je n’étais pas là donc c’est différent. Mais quand je suis arrivé, j’ai vu que pour les gars qui étaient ici, c’était dur. Sylla a eu un discours avant un match et ça m’a vraiment touché. Il disait “vous n’avez pas idée à quel point c’était mauvais il y a deux ans, comment on se sentait sur le terrain” J’ai dit que non, c’était complètement différent et j’ai profité du moment. Donc oui, parfois tu ressens que ça ne se passait pas si bien il y a deux ans.
Les nouveaux dirigeants ont beaucoup communiqué sur l'identité du club. Que pensez-vous de cette identité ? Comment la percevez-vous ?
Je pense que c’est intelligent, c’est pour celà que j’ai signé. Quand on voit les sommes investis pour signer certains joueurs et ce qu’ils ont apporté au final, je pense que c’est intelligent. Ils ont fait la fierté de la ville et du club. On entre dans une nouvelle ère.
Qu’as-tu pensé des fans, ça ressemblait au type de support que l’on peut voir au rugby? Vous êtes allé voir un match du Stade Toulousain d’ailleurs.
Honnêtement, je me suis dit qu’au rugby les gens sont là pour apprécier le match alors qu’au football, c’est plus émotionnel. Nos supporters mettent plus d'énergie, c’est la seule différence que je peux voir. Pour moi les supporters de football sont plus importants (Rires).
Votre saison personnelle a été extraordinaire, vous êtes-vous surpris sur le terrain?
Je pense que c’est ma meilleure saison de ma carrière, je ne pensais pas atteindre ce niveau. Mais après quelques matchs, j’ai senti que je ne faisais rien d’extraordinaire, je jouais simplement mon jeu, pour mon équipe. J’ai un sentiment fantastique quand je repense à cette saison.
Vingt passes décisives c’est normal ?
Non ce n’est pas normal mais mes coéquipiers me donnaient juste le ballon et ils étaient dans de bonnes positions. C’est mon rôle de leur donner le ballon.
Peut-être est-ce important pour vous d'avoir une passe décisive de plus ce samedi?
Oui ca serait bien mais je suis déjà à vingt. L’équipe est incroyable et ça serait super de partager ce record avec Ferhat. Mais si je peux en donner une de plus, ça serait encore plus beau.
Qu'est-ce que ça fait d'être un joueur "data" ? Vous avez été recruté comme ça.
Je pense que c’est normal parce que tout le monde se développe via les datas, dans tous les sports, il y en a de plus en plus. C’est malin je trouve.
Il y a beaucoup de nationalités différentes dans l'équipe mais vous formez un vrai collectif.
Si vous voyez toutes les nationalités dans l’équipe, on peut penser que ça va être compliqué sur le terrain à cause de la barrière de la langue mais on a des jeunes joueurs qui parlent français et anglais, comme Diakite, Diarra, Ngoumou et ils sont importants pour l’équipe . Pour les joueurs venant d’un autre pays c’est aussi une grosse opportunité et on s’est battu pour avoir cette chance ensemble. On a construit ça parce qu'on a aussi des bonnes personnes, pas seulement des bons joueurs. Des personnes qui sont prêtes à rendre service à d’autres. C’est la force de l’équipe. Quand on voit Denis (Genreau) et Ado (Onaiwu) qui sont parfois sur le banc, ils jouent bien et sont prêts à rejouer après. C’est ce qui rend l’équipe forte.
La question qui vous sera probablement posée dans les prochains jours est : Serez-vous un joueur du TFC l'année prochaine ?
Je ne sais pas. Je ne veux pas dire oui ou non parce que je veux vraiment rester mais ce n’est pas honnête de dire “oui je serai un joueur de Toulouse la saison prochaine” et que je parte dans un ou deux mois. La seule chose que je peux dire, c’est qu’on va commencer à parler avec le club cette semaine ou celle d’après et on verra où ça nous mène.
Quel est votre souhait personnel?
Je pense que les fans peuvent voir quel genre de personne je suis et ce que je veux pour ma carrière. Je ne partirais pas pour l’argent, ça sera parce que il y a une grosse étape à franchir sportivement. Il y a de gros défis à venir, comme jouer en Ligue 1 pour la première fois de ma carrière. Le challenge a besoin d’être énorme pour que je parte.
De quoi êtes-vous le plus fier?
De remplir le stade et y voir beaucoup d’enfants. Ce qui me rend le plus fier c'est de voir des enfants porter mon maillot. C’est vraiment ce qui me rend le plus fier en ce moment.
Découvrir la Ligue 1 avec le TFC et ses supporters, est-ce une bonne raison de rester?
Le sentiment qui domine est que je veux rester mais on verra où ça me mène.
Quel est votre rêve ? Quelle est votre ambition aujourd'hui?
Je ne sais pas. Je veux juste profiter du moment. Dans le football tu ne peux pas rêver, tu dois être réaliste. Je rêve de jouer au Real Madrid un jour mais ce n’est pas réaliste. Je veux juste passer de bonnes vacances et voir ce qu’il se passe ensuite.