Barça-Bayern : Guardiola, prophète qu’en son pays

A la tête du Bayern Munich, Pep Guardiola va affronter le FC Barcelone pour la première fois depuis son départ en 2012, ce mercredi au Camp Nou (20h45) en demi-finale aller de la Ligue des champions. Un retour aux sources pour le technicien catalan, qui jouit toujours d’une cote de popularité intacte au Barça. Ce qui n’est pas vraiment le cas en Bavière.

Ce mercredi soir, à partir de 20h45, le monde entier aura les yeux rivés sur le Camp Nou, qui sera le théâtre du choc entre le FC Barcelone et le Bayern Munich. Une affiche de rêve, quasiment une finale avant l’heure, dont Pep Guardiola sera un acteur majeur mais aussi un spectateur. Car le technicien de 44 ans aura devant lui le monstre qu’il a créé et son équipe actuelle, qu’il essaie de mener vers les sommets.

Opposé pour la première fois à un club qu’il a dirigé entre 2008 et 2012 et avec lequel il a gagné 14 trophées, dont deux Ligue des champions (2009 et 2011), l’entraîneur catalan aura forcément droit à tous les honneurs… avant le coup d’envoi du match. « C’est fantastique de revenir, j’ai beaucoup de souvenirs, admet Guardiola. C’est très spécial parce que j’ai passé beaucoup d’années dans cette maison. Mais maintenant je suis l’entraîneur du Bayern. Et je dois donner le meilleur. La première fois est la première fois, mais je ne suis pas ici pour les hommages mais pour emmener le Bayern en finale. »

Messi : « C’est normal qu’il y ait un hommage »

Dès sa première apparition publique dans la capitale catalane ce mardi, Guardiola a été acclamé par des supporters du Barça venus l’attendre devant l’hôtel où loge le Bayern. L’ovation sera encore plus forte au Camp Nou, qui lui réservera à n’en pas douter un très bel accueil. « C’est normal qu’il y ait un hommage, explique Lionel Messi. Pour ce qu’il signifie comme entraîneur, parce qu’il a tout gagné ici, pour ce qu’il a donné au club. Mais quand commencera le match, les supporters encourageront leur équipe. »

L’hommage du Barça à Guardiola ne s’arrête pas à une ovation, même monstre, des supporters blaugrana. Depuis que le tirage au sort a opposé Barcelone au Bayern pour ces demi-finales de la Ligue des champions, c’est toute l’institution catalane qui a dressé des louanges à son ex-coach, signe de la trace indélébile qu’il a laissée, au-delà des trophées remportés. « Pendant le passage de Pep Guardiola, au-delà des titres, j’ai grandi et beaucoup appris comme joueur », a déclaré Lionel Messi ce mardi. « Pep est le numéro un, parce que je le pense et que c’est mon ami », a même lancé Luis Enrique, l’actuel entraîneur barcelonais.

Des détracteurs au sein même du Bayern

Ce climat serein et cette aura, Guardiola pensait sans doute en retrouver une très grande partie à Munich. Mais loin de ses terres, dans un club qui ne l’a pas attendu pour régner sur l’Europe, le tableau n’est pas si idyllique. Malgré deux Bundesliga, une Coupe d’Allemagne, une Supercoupe d’Europe et une Coupe du monde des clubs gagnées en moins de deux ans, l’Espagnol peine à convaincre tout le monde. Et quand le Barça était à l’unisson derrière lui, Guardiola voit aujourd’hui les critiques les plus acerbes venir directement… de son propre club.

La saison dernière, Matthias Sammer, le directeur sportif du Bayern, avait déclaré que le jeu proposé était « ennuyeux et sans émotions ». Et cette semaine, c’est Stefan Effenberg, l’ancien capitaine bavarois, qui s’en est pris à la méthode Guardiola : « Actuellement, le Bayern a toujours entre 65% et 70% de possession de balle et veut à tout prix jouer de manière trop offensive. C'est à cause de ça qu'il s'est fait sortir l'année dernière contre le Real Madrid (en demi-finale, ndlr) ». Une qualification face au Barça, là où tout a commencé (il y a débuté comme juniors en 1984), aiderait sans doute beaucoup l’ancien international espagnol à faire taire les sceptiques au Bayern. Et tant pis si elle écorne un peu son image parfaite à Barcelone…

Alexandre Alain Journaliste RMC Sport