Blanc : « Ça prendra du temps, mais Paris y arrivera »

Conscient de la supériorité du Barça dans ces quarts de finale de la Ligue des champions (3-1, 2-0), Laurent Blanc regrette simplement le manque d’efficacité de son équipe, notamment lors du match aller. Et demande de la patience dans la construction du projet parisien.

Laurent Blanc, comment expliquez-vous cette élimination et ce match retour complétement dominé par le Barça ?

C’est l’adversaire qui ne nous a pas permis de faire un meilleur match ce soir, comme il ne nous avait pas permis de le faire au match aller. La qualité individuelle et collective de cette équipe fait que tu donnes le maximum de ce que tu peux, mais défensivement, ça n’a pas suffi sur les deux matchs puisqu’ils nous ont marqué des buts. Ce que je regrette, c’est qu’on aurait pu leur marquer des buts aussi mais qu’on n’a pas été efficaces offensivement. Même s’il y a beaucoup de choses à analyser, si tu ne marques pas c’est difficile de pouvoir espérer se qualifier. Le Barça mérite sa qualification, sur les deux matchs, ils nous ont posé énormément de problèmes. On leur en a posés aussi mais on n’a pas su les concrétiser au tableau d’affichage.

N’avez-vous pas trop respecté le Barça ?

Non, on respecte tous nos adversaires de la même manière. Quand on vient jouer à Barcelone, bien sûr qu’on respecte le club mais on a envie de gagner aussi parce qu’on est des compétiteurs. Le staff technique prépare ces matchs pour les gagner. On a respecté ce club comme on a l’habitude de respecter tous les autres, mais il faut constater que sur les deux rencontres, le FC Barcelone mérite sa qualification. On a fait ce qu’on pouvait faire, avec nos moyens actuels. Et force est de constater que par rapport à Barcelone, cela ne suffit pas pour pouvoir même espérer se qualifier. Il faut reconnaître la qualité supérieure individuellement et collectivement de cette équipe.

Votre équipe a-t-elle progressé par rapport à l’an dernier ?

Je dirais comme ça, sans y avoir trop réfléchi, qu’on a quand même fait quelque chose d’important, c’est-à-dire qu’on a battu une grosse équipe européenne qu’est Chelsea, dans des circonstances qui sont vraiment importantes pour se prouver qu’on pouvait le faire, à dix contre onze à Stamford Bridge (1-1 et 2-2 ap, en 8es de finale, ndlr). Certes, ça ne suffit pas pour continuer l’aventure mais quand on parle d’expérience, on peut s’apercevoir sur ce match-là que c’était peut-être la seule fois où on en avait plus que l’équipe adverse. Alors que ce soir, on est retombé face à une équipe qui a beaucoup plus d’expérience que nous en Ligue des champions. Ça nous fait progresser. On a l’habitude de dire qu’il faut être patient en Ligue des champions et je sais que ce n’est pas la vertu de beaucoup de consultants, mais il faut l’être. Créer une grosse identité ou un gros club, ça prend du temps aussi. On veut des résultats nationaux et européens tout de suite. Ça prendra du temps, mais Paris y arrivera s’il continue d’avoir cette mentalité, cette volonté et cet investissement. Mais ça prendra un peu de temps.

Que manque-t-il au PSG pour franchir un cap ?

Vous savez la patience qu’il faut pour gagner la Ligue des champions ? Combien de temps le Barça a mis pour la gagner ? C’est un grand club mais il lui a fallu de la patience avant de la gagner. C’est vrai que depuis leur première (en 1992, ndlr), ils ont gagné plusieurs fois après (en 2006, 2009 et 2011). Mais ils ont mis beaucoup de temps puisque leur première est en 1992. J’espère que Paris n’attendra pas aussi longtemps. C’est vrai que des moyens, il en faut, mais il faut aussi de la patience parce que les autres clubs européens ont aussi une puissance financière. Ce soir, dans les demi-finales de la Ligue des champions, il y a le Barça et le Bayern. Ces clubs ont mis du temps pour arriver dans ce gotha européen. Paris y sera certainement un jour. Il faut être patient et comprendre que ça peut prendre un certain temps.