Cavani, le maudit de Chelsea

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Il va finir par détester Chelsea. Par ne plus vouloir remporter 3-1 un match aller face aux Blues avant de se déplacer à Stamford Bridge pour le retour. Comme son coéquipier Ezequiel Lavezzi, Edinson Cavani avait déjà connu un retournement de situation tout à fait similaire. C’était avec Naples, en huitième de finale de l’édition 2011-2012 de la Ligue des champions. Cette fois, c’est avec le PSG. A l’époque, les Blues avait infligé un 4-1 aux Italiens pour se qualifier. Ce mardi soir, un 2-0 leur a suffi. La faute, notamment, à l’absence de but côté parisien. Un rôle dévolu à l’Uruguayen. A vrai dire, l’ancien du Napoli avait même une opportunité parfaite à Londres en l’absence de Zlatan Ibrahimovic : évoluer en pointe, pur buteur, et démontrer sur le pré que sa volonté affichée dans la presse ces derniers jours de suppléer le Suédois à ce poste se révélait légitime.
Résultat ? Acte(s) manqué(s). Peu dangereux en première période, à l’image de toute son équipe, Cavani a agrémenté ces 45 premières minutes où il s’est un peu trop baladé à droite à gauche pour un avant-centre d’un geste tout sauf malin avec un carton jaune infligé pour avoir…. empêché David Luiz de jouer rapidement un coup franc. On ne savait alors pas que la chose n’allait pas avoir d’importance mais la biscotte privait l’Uruguayen d’une éventuelle demi-finale aller, symbole d’une soirée où rien n’a marché à l’endroit pour lui.
Leboeuf : « Il a fait les appels qu'il faut »
En fin de match, à 1-0 pour Chelsea, « Edi » aura deux ballons pour inscrire le but libérateur, ses deux seules occasions. Lancé en profondeur par Matuidi puis Cabaye, il décrochera deux belles frappes du gauche mais chaque fois au-dessus (72e, 77e). Si aucun joueur n’apporte la garantie de marquer, même Messi ou Ronaldo, on peut tout de même regretter le manque d’efficacité du transfert le plus cher de l’histoire de la L1 – 64 millions d’euros l’été dernier – dans un gros match comme ce quart retour. Mais au-delà des questions sur l’éventualité de l’installer en pointe à terme, auxquelles on ne peut pas répondre par la négative en se basant sur sa seule mauvaise performance à Chelsea, peut-être conséquence d'un manque de repères et d'habitudes à ce poste ces derniers mois, c’est toute l’organisation du PSG sans Zlatan qui a donné matière à réflexion ce mardi.
« Sans Ibrahimovic, c’est tout le PSG qui est déséquilibré », estime Jean-Michel Larqué. Autre membre de la Dream Team RMC Sport, Rolland Courbis abonde dans ce sens : « Il manquait Zlatan mais il manquait aussi le mécanisme qui va avec. La relation avec le milieu de terrain a été coupée parce qu’il n’y avait pas Zlatan et ses décrochements. Cavani qui remplace Zlatan, ce n’est pas poste pour poste. Le mécanisme, les joueurs ne l’ont plus. Et le jeu du PSG se lit avec facilité. » Et Frank Leboeuf d’appuyer pour nuancer la déception Cavani : « On se sert de ses déclarations pour trouver qu’il est pourri. Mais qui lui a filé des ballons ? Il a deux occasions. Sur l’une d’elles, son contrôle est magnifique et si ça finit en lucarne, c’est pareil. Il a fait les appels qu’il faut. Lavezzi et Lucas ne jouent pas pour servir Cavani. C’est pour ça que, d’habitude, Ibrahimovic redescend chercher les ballons, sinon il n’en touche pas un. Ce n’est pas le jeu de Cavani. » Si le PSG veut éviter de futures désillusions, il devra peut-être trouver celui qui lui convient le mieux.
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