Chaos au Stade de France: les autorités françaises auraient censuré la communication de l'UEFA le soir de la finale

L'UEFA a-t-elle été censurée? Le Daily Mail affirme que les autorités françaises ont fait pression sur l'instance dirigeante du football européen pour que celle-ci, le soir de la finale de la Ligue des champions, ne fasse aucune mention des faits de délinquance survenus autour du Stade de France.
D'après le média britannique, l'UEFA voulait évoquer ce sujet dans son communiqué diffusé le soir du fiasco, afin de décrire au mieux les graves incidents et d'expliquer la décision de retarder le coup d'envoi. Le texte qui aurait été imaginé devait alors préciser que la présence de délinquants avait aggravé le chaos autour du stade et conduit à l'utilisation de gaz lacrymogène.
Dans le communiqué finalement publié, et désormais indisponible sur le site de l'UEFA, le retard du coup d'envoi est simplement attribué à l'afflux de "milliers de fans qui avaient acheté de faux billets". "Comme le nombre de supporters à l'extérieur du stade continuait à augmenter après le coup d'envoi, la police les a dispersés à l'aide de gaz lacrymogène et les a forcés à quitter le stade", ajoutait aussi l'instance présidée par Aleksander Čeferin.
Une communication raccord avec les premières prises de position des autorités et du gouvernement, mettant l'accent sur le comportement des supporters de Liverpool et la fraude aux faux billets. Depuis, le ton vis-à-vis des fans anglais s'est adouci. La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a notamment présenté ses excuses auprès de Liverpool.
Les forces de l'ordre débordées
La "délinquance d'opportunisme", commise par "300 à 400 individus très mobiles", est mise en exergue par le rapport gouvernemental rendu vendredi sur les incidents. L'enquête menée par Michel Cadot, le délégué interministériel aux Jeux olympiques et aux grands évènements, révèle que l'afflux non maîtrisé des supporters de Liverpool et la levée du dispositif de pré-filtrage a permis aux délinquants d'occuper le terrain. Il est aussi souligné le manque de réactivité des forces de l'ordre, qui n'ont pas su "suffisamment" traiter directement les faits de vols et d'agressions.
La Fédération française de football (FFF), qui était en charge de la sécurité privée de l'événement, a également pointé la délinquance pour expliquer le chaos du 28 mai. "Nous n'étions pas préparés à un tel afflux de délinquants", a expliqué le directeur des affaires institutionnelles Erwan Le Prévost face au Sénat.