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Chaos au Stade de France: Macron et le gouvernement "tristes et désolés", Darmanin conforté

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La porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a partagé la tristesse du président de la République et du gouvernement suite au chaos du Stade de France samedi, évoqué lors du conseil des Ministres, ce mercredi.

Le sujet a été officiellement évoqué "très rapidement" en conseil des ministres, ce mercredi. Les incidents autour du Stade de France, lors la finale de la Ligue des champions samedi, ont pourtant concentré la majorité des questions auprès de la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire.

"Nous n'avons pas passé le Conseil des ministres à détailler ce qu'il s'est passé au Stade de France mais le sujet a été rapidement abordé", a-t-elle confié en soulignant que le Président de la République, Emmanuel Macron, ne s’était pas exprimé sur ce sujet en raison de ses obligations denses (sanctions contre l’Ukraine, déplacement à l’hôpital de Cherbourg, puis à Marseille). Mais elle a diffusé son avis sur le sujet, partagé avec celui de ses ministres.

"Aurait-on pu faire les choses mieux?, a-t-elle enchaîné. Est-ce que cela aurait pu être mieux géré? Oui. Y a-t-il eu un drame ou des blessés? Non. Peut-on améliorer les choses en vue des prochaines compétitions sportives? Certainement. Est-ce que la France est un grand pays capable d’accueillir des grandes compétitions internationales? Oui et quatre fois oui. Est-ce qu’un arrêt sur image sur le Stade de France raconte tout le fil de l’expertise de la France en matière d’accueil de grandes compétitions sportives? Non. Je ne tire pas de conclusion sur un film à l’aulne d’une image. Est-ce qu’en ce moment il y a Roland-Garros qui accueille 40.000 personnes? Oui. A-t-on su organiser au Stade de France la finale de la Coupe de France qui a vu la victoire des Canaris sans drame, ni incident? Oui avec à peu près 80.000 personnes. A-t-on pu, il y a trois ans, accueillir la Coupe du monde de football féminin? Oui."

Après cette longue liste de questions/réponses, elle a réitéré ses regrets auprès des supporters munis de billets n’ayant pas pu assister à la rencontre. Mais pas expréssément au club de Liverpool, très remonté par les nombreuses accusations dont il fait l’objet de la part des autorités françaises depuis samedi. "Ce qui a été partagé ce (mercredi) matin, c'est qu'il faut garder un peu de sang-froid, même si les choses sont à améliorer, poursuit-elle. Il ne faut pas oublier ceux qui, avant le gouvernement, ont passé une mauvaise soirée, c'est à dire les supporters, les familles, les 2.700 spectateurs munis de billets qui n'ont pas pu voir le match. Les images de ces papas ou ces mamans avec leurs fistons dégoûtés de ne pas assister à une compétition qu’ils attendaient. Le président de la République et l’ensemble du gouvernement étaient tristes et désolés pour ces personnes qui s'étaient déplacées et ont tout simplement été privées de match."

Olivia Grégoire maintient la ligne de défense de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, depuis samedi en rappelant le contexte de cette finale relocalisée à Paris en raison de la guerre en Ukraine. Elle maintient aussi le chiffre des 35.000 supporters sans billet aux alentours du stade.

35.000 personnes sans billet autour du stade: des faits "intangibles" selon le gouvernement

"Tout en disant qu’on aurait pu faire mieux, dans des circonstances assez difficiles parce que la finale ne devait pas se tenir à Paris mais à Saint-Pétersbourg en Russie, la France, par le biais de son président de la République, a montré son envie d’accueillir cette compétition importante, rappelle-t-elle. Ce sont des compétitions à forts enjeux dont on sait qu’il y a - parfois voire souvent – des supporters agités pour des raisons d’importance du match. Il y a eu un enchaînement, une accumulation de faits sur lesquels il va falloir faire la transparence - le président de la République a été très clair - pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé et surtout améliorer la procédure."

"Nous sommes à peu près tous d’accord pour dire qu’il y a eu, semble-t-il, beaucoup trop de personnes qui se sont présentées à ce match - je fais référence au communiqué de presse de la Fédération française de football avec à peu près 75.000 personnes attendues, 110.000 présentes, ajoute-t-elle. Ce qui nous fait 35.000 personnes qui se sont présentées soit sans avoir de billets, soit avec des billets qui n’étaient pas valides. C’est un des faits intangibles et tout le monde s’accorde dessus: les ministres de l’Intérieur, des Sports, la FFF, la Préfecture de police et l’UEFA. Deuxièmement, il y a un engorgement, une surpopulation autour du stade concomitante avec une grève du RER B qui a entraîné un report de beaucoup de supporters du RER B vers le RER D. L’accès au stade a été plus compliqué. C’est avec l’accumulation de ces faits qu’un certain nombre de personnes ont profité de la situation pour pratiquer des vols et des agressions. Ce sont - au moment où je vous parle, à ma connaissance - les éléments tangibles."

Macron soutient "totalement" Darmanin

La porte-parole du gouvernement souligne les nombreuses actions menées par les autorités et les prises de paroles répétées des ministres concernés depuis les faits. Elle insiste sur la préoccupation d’Emmanuel Macron sur le sujet. "L’importance qu’accorde le président de la République à cet évènement est certaine et son obsession est qu’on soit très clair et transparent, promet-elle. Les ministres des Sports et de l’Intérieur ont tenu dès lundi une conférence de presse en présence du préfet de police de Paris. Il ne vous a pas échappés que, dès 17h ce mercredi soir en audition en présence des sénateurs, les deux ministres sont aussi convoqués et, connaissant les sénateurs, seront sous le feu de questions nourries et précises. Ils prendront le temps d’expliquer - chiffres, faits et cartes à l’appui – ce qu’il s’est concrètement passé samedi soir. Il ne me revient pas de détailler ce qu’il va vous être dit à 17h."

Autre enseignement: la polémique ne fragilise pas Gérald Darmanin, assailli de critiques, aux yeux du chef de l’Etat. "Le président de la République n’a même pas eu besoin de rappeler qu’il soutenait totalement son ministre de l’Intérieur, explique Grégoire. Gérald Darmanin était à nos côtés comme chaque mercredi, il a toute la confiance du président de la République. J’essaie de ne pas mettre trop de lumière sur un sujet qui a été abordé très rapidement. J’essaie d’être aussi fidèle que possible au contenu du conseil des ministres. Cet évènement a été mentionné par le président de la République, rapidement. Il a été mentionné dans l’esprit de la réponse que je viens de faire. Il veut que la lumière soit faite sur ce qu’il s’est réellement passé en toute transparence et très rapidement. Il attend de son gouvernement la lumière sur les faits, des pistes pour que ça ne se reproduise plus et de la réactivité." Elle a conclu en refusant d’instrumentaliser l’environnement du Stade de France et en promettant l’annonce de mesures par Gérald Darmanin, ce mercredi lors de son audition devant les sénateurs.

NC