Evra : "Cette équipe du Barça est moins forte"

Patrice Evra (Juventus) - AFP
Patrice Evra, la Juve a déjoué tous les pronostics en se qualifiant pour la finale de la Ligue des champions aux dépens du Real Madrid…
C’est clair. Mais je pense que pour tous les connaisseurs du football, pour moi, le match le plus difficile était contre Monaco. C’est là qu’il y avait le plus de pression. Tout le monde nous voyait favoris, nous voyait gagner. Et à l’arrivée, cette équipe de Monaco, il faut la féliciter. On n’a pas été beaux, mais on a été solides, à l’italienne. Moi, avant ce match, je me mettais dans la peau des joueurs de Monaco. Comme quand on avait battu le Real Madrid (en 2004, ndlr). C’était quand même contre les vrais Galactiques. Il y avait plus de Ballons d’or dans cette équipe-là que dans celle d’aujourd’hui. Beaucoup de gens nous voyaient perdre, mais j’étais vraiment confiant. Je suis vraiment fier de tous mes coéquipiers.
Votre choix de rejoindre la Juve a été bon…
Ça tombe bien, mais ça n’a pas été un choix naturel. C’était pour des raisons personnelles. Manchester me manquera toujours. Mais aujourd’hui, je suis à la Juve. Je suis content d’être en finale. Il n’y avait pas de revanche à prendre ou quoi que ce soit. Les dirigeants de la Juve m’ont appelé, m’ont dit qu’ils voulaient faire une meilleure prestation en Ligue des champions et qu’ils avaient besoin de mon expérience… Je les remercie sur le terrain, j’apporte tout ce que je peux, pour aller le plus loin possible.
Comment allez-vous aborder la finale ?
Il faut rester en mode outsiders. Cette finale, c’est David vs Goliath. C’est comme ça qu’on va l’aborder. C’est comme ça que la Juve est la plus dangereuse. Quand personne ne nous donne favoris, on peut sortir quelque chose de gros. J’ai confiance en tous ces joueurs qui jouent dans mon équipe. Ce n’est pas impossible. J’ai joué contre Barcelone, j’ai perdu des finales contre une équipe de Barcelone où la star, c’était l’équipe (2009, 2011). Ce n’était pas qu’un seul joueur, même s’il y avait Messi. Là, aujourd’hui, c’est une grosse équipe, mais c’est trois individualités devant : Neymar, Messi, Suarez. Ils peuvent faire la différence à n’importe quel moment. Mais comme équipe, elle est moins forte que celle que j’ai rencontrée avec Manchester.
Que ressentez-vous personnellement, avec cette cinquième qualification pour la finale de la Ligue des champions ?
Je ne réalise pas. Je pense que c’est à la fin de ma carrière que je réaliserai, quand je parlerai avec mes enfants… Je suis quelqu’un qui vit au jour le jour. Quand je jouais une finale avec Manchester United, je me disais qu’il fallait que je sois en finale l’année suivante. Même là, je suis en finale, mais je pense déjà à la saison d’après. Il faut être en finale aussi. Bon, je pense aussi à préparer ce match (rires). Mais je suis comme ça. Quand je joue cette compétition, je suis vraiment confiant. Ce n’est pas pour être arrogant, mais je la sens bien. A l’arrivée, cinq finales, c’est beau. (Paul Pogba arrive et crie : « C’est mon Tonton Pat’ ! Il nous emmène en finale ! »)