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La nouvelle formule de la Ligue des champions a un gros problème et Arne Slot l'a bien vu

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La phase de poule de la Ligue des champions new look a rendu son verdict et mis en lumière les améliorations possibles.

Des buts en pagaille, un multiplex en apnée pendant deux heures, du suspense un peu partout, avec des conséquences imprévisibles, comme cette avalanche de buts lillois qui condamne le PSG, Brest et Monaco à un barrage franco-français... La nouvelle formule de la Ligue des champions a donné le résultat attendu : plus de matchs, plus de spectacles et plus d'argent. Comme attendu aussi, Manchester City a réussi à se sauver in extremis et aucun gros n'est passé à la trappe, ce qui promet quelques beaux affrontements en barrage, dont un alléchant City contre le Real Madrid ou le Bayern Munich, et un beaucoup moins alléchant PSG contre Brest ou Monaco.

"Pour l'heure, la Ligue des champions semble suffisamment revigorée pour être considérée comme un succès", explique Sky Sports. "Et comme les meilleures équipes d'Europe continuent de croire en février qu'elles pourront mettre la main sur la 'Coupe aux grandes oreilles' en mai, l'UEFA considérera cela comme une mission accomplie."

Le tableau de la phase finale de la Ligue des champions 2024-2025 - le 29/01/2025
Le tableau de la phase finale de la Ligue des champions 2024-2025 - le 29/01/2025 © UEFA

"Cela n'a pas d'importance si nous finissons premier ou deuxième "

"La couverture simultanée en direct de 18 matchs a tué la vision d'un seul match : c'était comme regarder les moments forts en continu. Un plaisir du ciel", a jugé de son côté le Corriere dello Sport.

Notre revue de presse européenne l'illustre, les observateurs tirent leur chapeau aux concepteurs de ce nouveau format. Il y a quand même un écueil qui va apparaître un peu plus tard, mais qu'Arne Slot, le nouvel entraîneur de Liverpool a déjà repéré : "Je peux dire que je suis sûr à 100 % que cela n'a pas d'importance si nous finissons premier ou deuxième parce que nous jouerons le 15e, 16e, 17e, 18e et, à la fin, c'est un tirage au sort pour les équipes que nous allons affronter", expliquait le technicien néerlandais avant le match face au PSV, justifiant ainsi sa décision de laisser ses cadres à la maison.

Car dans ce nouveau format, les huitièmes de finale sont déjà presque connus : premier/deuxième contre 15e/16e/17e/18e donc puis 3e/4e contre 13e/14e/19e/20e, 5e/6e contre 11e/12e/21e/22e et 7e/8e contre 9e/10e/23e/24e. Lille, qui a fini 7e, affrontera donc en barrage l'Atalanta, le Borussia, le Sporting ou Bruges, des clubs a priori plus prenables que le PSG ou Monaco, promis à Liverpool et au FC Barcelone. Dans ce système, la 15e place apparaît un peu comme la "place du con", puisque destiné aux cadors en huitième, et il peut paraître plus intéressant de finir 23e ou 24e mais c'est quand même assez compliqué à viser.

S'inspirer (un peu plus encore) de la NFL

Une solution existe, et elle vient de l'autre côté de l'Atlantique, plus précisément de la NFL, dont s'est déjà assez fortement inspiré l'UEFA dans la conception de ce nouveau format, mais sans doute pas assez encore.

Que se passe t-il en NFL : pour schématiser, les 32 équipes sont réparties en deux conférences. Le premier de chaque conférence est exempté de premier tour de play-offs tandis que le deuxième rencontre le septième, le troisième accueille le sixième et le quatrième est opposé au cinquième. A chaque fois, l'équipe la mieux classée à l'avantage de recevoir le match, ce qui ressemble au système européen des barrages.

C'est ensuite que le système diverge, puisqu'en NFL, le premier de la saison régulière est assuré pour son premier tour de play-off de recevoir l'équipe restante la moins bien classée. Par exemple, début janvier, les Lions de Détroit qui ont fini premier de la NFC, ont reçu les Washington Commanders, sixièmes parce que ceux-ci avaient sorti les Buccaneers, troisièmes, lors du premier tour. Si jamais les Buccaneers avaient gagné, alors les Lions auraient eu un autre adversaire, le moins bien classé.

Ramené à la Ligue des champions, Liverpool aurait eu un intérêt à finir premier : cela aurait garanti aux Reds de prendre l'équipe la moins bien classée de la phase régulière sortie des barrages (peut-être Bruges, le Sporting ou... City) et aurait pu conduire Slot à aligner une équipe un peu plus expérimentée, qui n'aurait peut-être pas perdu contre le PSV. Ironie de l'histoire, cela aurait permis au PSG de passer devant les Néerlandais et à Liverpool de les éviter en huitième en cas de qualification face à Monaco ou Brest.

https://twitter.com/pierrekoetschet Pierre Koetschet Journaliste RMC Sport