Liverpool-Lille: "Mythique", "historique", "à l'ancienne"... Le Losc va fouler le jardin d'Anfield, les anciens racontent

Steven Gerrard lors de Liverpool-Lille en 2010 - Camera / Icon Sport
Mathieu Valbuena n’est pas près d’oublier le 3 octobre 2007 à Anfield. Le milieu marseillais avait marqué d’une magnifique frappe en pleine lucarne de Pepe Reina, l’unique but du match donnant la première victoire française sur la pelouse de Liverpool.
"C’est quelque chose de mythique et d’historique, que l’on garde dans sa tête à jamais", explique le principal intéressé. "Mais c’est surtout l’ambiance qui règne à Anfield... Tu fais ce métier pour vivre des émotions comme celles-là. Tu joues sur une galette et je pense que ça n’a pas dû changer. 'You’ll never walk alone', ça donne des frissons et l’envie de tout donner, de pouvoir t’éclater parce qu’avant tout c’est un plaisir de faire ces matchs-là."
Deux ans plus tard, l’Olympique Lyonnais remet ça en s’imposant 2-1 sur la pelouse des Reds grâce à Gonalons et Delgado. Mais on en restera là pour les victoires françaises. En dehors de ça, il n’y a eu qu’un seul match nul obtenu par l’OM en 2004, avec un but de Didier Drogba.
"Ça donne des frissons"
Même si les clubs français ont souvent connu la défaite (PSG, Toulouse, Lille), le fait d’avoir foulé la pelouse d’Anfield et d’avoir entendu le célèbre chant "You’ll never walk alone" est une fierté. "Ça donne des frissons, comme la première fois que j’ai entendu la musique de la Ligue des champions", explique Florent Balmont, qui a affronté les coéquipiers de Steven Gerrard en mars 2010, pour une défaite 3-0.
"En tant que joueur, c’est beau de participer à des matchs comme ça, même si on a perdu", reprend Balmont. "En plus, le LOSC avait affrété un avion pour les femmes et la famille, tout avait été mis en œuvre pour que l’on se souvienne de ça. Pour moi au niveau de l’ambiance, c’est l’un de mes meilleurs déplacements européens."
Son coéquipier de l’époque Franck Béria, aujourd’hui dans la cellule de recrutement du LOSC, est plus mesuré sur son passage à Anfield. "Les images qu’on a vues avant d’y aller, c'est à la télé et ça sacralise beaucoup les choses. En arrivant dans le vestiaire, on était plutôt surpris car les espaces étaient plus petits que ce que je croyais. C’est un stade qui a une histoire et qui est encore dans son jus."
Béria complète: "En France, on a l’habitude maintenant d’avoir des stades d’envergurs et on n’a pas à rougir de l’ambiance et des infrastructures. Mise à part le 'You’ll never walk alone' qui est propre à leur histoire, l’ambiance ne m’a pas perturbé, je ne me suis pas senti menacé. Mais j’étais ravi d’être dans cette enceinte car on sait qu’il y a de belles choses qui se sont passées là."
Anfield a grandi depuis la dernière visite du LOSC
L’ancien latéral gauche du LOSC était surpris par l’accès à la pelouse. "Le couloir était très étroit et je ne suis pas sûr qu’on ait pu entrer sur la pelouse les deux équipes côte-à-côte, je crois qu’il fallait être en quinconce ou l’un derrière l’autre. Ça m’avait paru très petit. Encore une fois c’est un stade qui est dans son jus, je ne sais pas si ça a changé depuis."
Il se trouve que depuis la visite du LOSC, Anfield a subi plusieurs rénovations et augmenté sa capacité. En 2015, le stade passe de 45.000 à 54.000 places. Aujourd’hui l’enceinte de Liverpool peut accueillir plus de 61.000 supporters. Le latéral droit du LOSC Thomas Meunier, qui a joué et marqué dans ce stade avec le PSG en 2018 (défaite 3-2), adore les stades anciens chargés d’histoire.
"Pour avoir fait plusieurs clubs en Angleterre comme Manchester, Chelsea, Birmingham, franchement, j'aime ce côté un peu traditionnel", explique le Belge. "Par exemple, jouer à Arsenal dans le nouveau stade, ce n'est pas pareil que jouer à Higbury. C’est pareil pour Tottenham. Mais à Anfield, j’aime bien cette modernité. On garde le côté ancien, on le met à jour et on fait ressentir aux équipes adverses que c'est le foot anglais, surtout pour les matchs en Coupe d’Europe parce que tout ça ne représente pas seulement un club, c'est une culture du football et elle est encore belle et bien présente en Premier League. C'est ce côté un petit peu à l'ancienne qui fait qu'on se souvient de ce genre de moment."
Mais mardi soir, le LOSC espère ne pas revenir avec uniquement des bons souvenirs. A Anfield, les hommes de Bruno Genesio visent un troisième exploit dans cette Ligue des champions, après avoir fait tomber le Real Madrid et l'Atlético. Le défi est immense compte tenu du statut de Liverpool, peut-être la meilleure équipe d'Europe à l'heure actuelle.