Manchester City: la charge de Petit contre Guardiola après l'élimination face au Real

Encore raté pour Manchester City et Pep Guardiola. Malgré sa victoire à l’aller en Angleterre (4-3), et l’ouverture du score lors du match retour de Riyad Mahrez (73e), Manchester City a pris la porte en demi-finale de la Ligue des champions. Renversés par le Real Madrid (3-1 après la prolongation), les Skyblues sont à nouveau tombés de haut. Un sixième échec en autant de saisons sous les ordres de Guardiola, désormais maudit dans la compétition qu’il dominait autrefois. Vainqueur de la C1 en 2009 et 2011 avec le FC Barcelone, le technicien catalan a depuis connu de sacrés ratés auxquels il faut aujourd’hui ajouter la désillusion de Santiago-Bernabéu.
>> Les podcasts de l'émission "Rothen s'enflamme"
Pour Emmanuel Petit, membre de la Dream Team RMC Sport, le nouvel échec de City est avant tout celui de son entraîneur. Il lui reproche notamment son attitude toujours très démonstrative au bord du terrain, cette faculté à s’agiter en tous sens à des moments où ses joueurs pourraient avoir besoin de calme. "C’était une pile électrique, il s’est pris la tête avec Mahrez et Foden, a-t-il souligné ce jeudi dans l’émission "Rothen s’enflamme". Il faut qu’il laisse ses joueurs se concentrer sur leur match. C’est fou, il était énervé tout le match. On a même vu que ses adjoints n’osaient pas lui répondre parfois. Il était surexcité alors que son équipe était qualifiée pendant une très grande partie du match. Sans être flamboyant, Manchester City contrôlait. On a pu voir le contraste avec Jürgen Klopp la veille lors de Villarreal-Liverpool. Même quand son équipe s’est retrouvée menée 2-0, Klopp est resté dans le self control."
"C’est un problème psychologique"
"Même chose pour Carlo Ancelotti contre Manchester City. Une grande dimension humaine se dégage de cet entraîneur. Il n’y a rien de feinté. J’ai énormément de respect pour Guardiola et ce qu’il a mis en place. Mais à trop vouloir ramener la lumière et se faire passer pour un génie… Si demain il fait ça avec une équipe lambda, sans avoir un budget de trois milliards, je lui dis que c’est le meilleur entraîneur du monde. Là ce n’est pas le cas. Le résultat est implacable. Ça fait onze ans qu’il n’a plus gagné la Ligue des champions, depuis qu’il n’a plus Lionel Messi dans son équipe", a insisté le champion du monde 1998. A ses yeux, une remise en question est nécessaire pour Guardiola.
"On s’aperçoit sur la scène européenne que les principes de jeu de Guardiola ont une certaine limite, a poursuivi Petit. Ce n’est pas un problème de bien jouer ou d’avoir de l’argent. C’est souvent un problème psychologique. L’histoire se répète. Regardez à chaque fois comment ils se font sortir de la Ligue des champions. Guardiola n’arrive pas à trouver le remède. Il est tellement obnubilé par ses principes de jeu qu’il en oublie que le libre arbitre des joueurs sur le terrain est important. Dès qu’on arrive dans le money time, il a envie qu’on dise qu’il est génial. Et il est génial ! Mais il faut donner le libre arbitre aux joueurs, ce qu’il ne sait pas faire."
Après cette nouvelle contre-performance en C1, Guardiola a reconnu s'être pris "une grande claque". Sans se chercher d'excuse. Et sans remettre en question son avenir chez les Cityzens, lui qui est sous contrat jusqu'en 2023. "Je suis très heureux ici, a-t-il assuré à la télévision espagnole. Il nous manque encore quelque chose pour aller en finale, mais on est encore là." Il va maintenant se concentrer sur la Premier League, où City est en tête avec un point d’avance sur Liverpool à quatre journées de la fin.