OM: choix critiqués, nervosité, mauvaise série de résultats… Tudor a-t-il perdu la recette du bon début de saison?

L’euphorie du début de saison est clairement retombée. Au crépuscule d’un mois d’octobre particulièrement décevant, l’OM a besoin d’un nouveau souffle. A l’image de son entraîneur. Après avoir réussi un baptême prometteur (neuf matchs invaincus en Ligue 1), Igor Tudor semble plus en difficulté ces dernières semaines. Son équipe reste sur trois défaites consécutives en championnat et vient de concéder un revers frustrant sur la pelouse de l’Eintracht Francfort, mercredi en Ligue des champions (2-1).
Un match durant lequel le coach croate est apparu particulièrement nerveux dans sa zone technique. Au point de recevoir un carton jaune pour contestation en seconde période. Une sanction à l’image de ses dernières sorties médiatiques, où il est apparu nettement plus froid face aux journalistes.
Sa gestion de Guendouzi étonne
Au fil des revers encaissés par les Marseillais, ses choix tactiques font débat. Le fait d’aligner Mattéo Guendouzi un cran plus haut sur le terrain ne convainc pas grand monde. Le milieu de terrain des Bleus, buteur à Francfort d’une belle reprise de volée, a eu un déchet assez inhabituel au Deutsche Bank Park, à l’image de sa perte de balle amenant le but de Randal Kolo Muani. Mais sa combativité, son pressing et son goût pour le duel restent indispensables à l’OM. Sa sortie prématurée à l’heure de jeu a d’ailleurs surpris beaucoup de monde. A commencer par Eric Di Meco, qui n’a pas caché son agacement en commentant la rencontre sur RMC Sport 1.
"Je n’aurais pas fait ça", a appuyé notre consultant Mamadou Niang dans l’After sur RMC. Guendouzi a lui-même semblé énervé de quitter le terrain aussi tôt, alors que Jordan Veretout et Valentin Rongier ne livraient pas un très grand match dans l’ouest de l’Allemagne. Plusieurs observateurs réclament aujourd'hui un repositionnement de Guendouzi dans le cœur du jeu, à son poste de prédilection. "Il va falloir revenir aux fondamentaux, essayer de refaire ce qui a marché depuis le début de saison et qui a permis à l’OM d’avoir des résultats", résume Niang.
"Amener plus de poids devant"
L’ancien buteur du club phocéen souhaite également que Tudor densifie son secteur offensif, pour mieux entourer Alexis Sanchez, trop souvent esseulé. "Il faut amener un peu plus de poids devant, réclame l’ex-international sénégalais. Quand tu as la maîtrise du jeu mais qu’elle est stérile, ça ne sert à rien parce que tu ne pèses pas assez sur la défense. Il faut prendre plus de risques offensivement. L’OM a une bonne maîtrise du ballon et n’arrive pas à se créer assez d’occasions".
Plus globalement, Tudor a du mal à mettre en place une rotation compétitive au sein de son effectif. Résultat: les organismes des titulaires sont soumis à rude épreuve. Et les fins de match paraissent de plus en plus longues. "Jouer tous les trois jours et appliquer un pressing comme celui qu’il demande, c’est très compliqué. Au bout d’un moment, les joueurs fatiguent", observe Niang.
Une "finale" à venir contre Tottenham
Dans ces conditions, le faible de temps de jeu de Dimitri Payet et la mise à l’écart de Gerson, dont le père a réclamé le départ dès cet hiver, peuvent poser question. Sans parler des errements coupables et répétés de la défense. D’autant que l’OM va devoir composer avec un calendrier extrêmement copieux jusqu’à la Coupe du monde 2022. Restés en Allemagne pour s’éviter de trop longs trajets, les Marseillais se rendront directement à Strasbourg, samedi, lors de la 13e journée de Ligue 1 (21h). Pour défier un Racing déterminé à prendre des points afin de s’éloigner de la zone de relégation.
Ils recevront ensuite l’OL pour le choc des Olympiques (le 6 novembre), avant de conclure leur première phase de championnat à Monaco (le 13 novembre). Entre-temps, les coéquipiers de Pau Lopez disputeront une "finale" face à Tottenham pour se qualifier en 8es de finale de la Ligue des champions, mardi prochain au Vélodrome (21h sur RMC Sport 1). "Ce sera le match de l’année, promet Tudor, qui sera attendu au tournant lors de ce rendez-vous sans filet. On est suffisamment bons pour le faire. Il y a de quoi être fier vu la façon dont on a joué dans cette Ligue des champions, avec le cœur, et la manière dont on a bousculé de grosses équipes. Les joueurs aussi peuvent être fiers. Ils méritent cette finale." Reste à bien la négocier maintenant. Pour espérer ouvrir un nouveau un cercle vertueux. Et retrouver le sourire.