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PSG : Adrien Rabiot, le nouveau maillon fort de Paris ?

Adrien Rabiot

Adrien Rabiot - AFP

Étincelant et meilleur joueur du PSG mercredi soir contre le FC Bâle (3-0), Adrien Rabiot a confirmé son très bon début de saison. À vingt-et-un ans, celui qui a été formé au club de la capitale semble même être en passe de confirmer toutes les immenses attentes placées en lui.

Son aventure parisienne a longtemps ressemblé à un long chemin escarpé. Entre de l’impatience, de la frustration et des états d’âme régulièrement étalés dans la presse, Adrien Rabiot a toujours entretenu des rapports tumultueux depuis qu’il a accédé au groupe professionnel du Paris Saint-Germain. Mais après sa prestation majuscule mercredi soir en Ligue des champions, face au FC Bâle (3-0), le natif de Saint-Maurice est peut-être en passe de prendre une toute nouvelle dimension au sein du club de la capitale. Si le champion en titre hexagonal est apparu souvent emprunté et sans inspiration, notamment lors d’une première demi-heure plus que poussive, le jeune milieu de terrain, lui, a rayonné comme jamais. Les chiffres traduisent d’ailleurs en profondeur la copie rendue dans l’écrin du Parc des Princes : 92% de passes réussies, 12 ballons récupérés, 88,8% de duels gagnés et 100% de dribbles réussis.

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« Ce sera l’un des meilleurs milieux au monde »

Une performance faisant de lui le meilleur Parisien sur la pelouse face à la formation suisse. Et, forcément, cela n’est pas passé inaperçu puisqu’il a reçu une pluie d’éloges au sortir de la rencontre. « Il a une facilité dans les courses que je n’avais jamais vue chez un joueur. À la fin, il faisait des sprints et rien qu’en le regardant, moi j’étais fatigué, a confié Marco Verratti, large sourire aux lèvres. C’est une force qu’il a au milieu, comme Blaise (Matuidi). Adrien est très fort techniquement et tactiquement. À l’avenir, ce sera l’un des meilleurs milieux au monde. » Même son de cloche de la part de son partenaire Blaise Matuidi, titulaire à ses côtés mercredi soir : « Oui il a été bon, il a été très bon même. C’est un joueur qui commence à avoir de l’expérience aussi avec le nombre de matches. Techniquement, il a une grande qualité. C’est un élément en plus pour l’équipe et ça nous aide aussi à obtenir des résultats. On est content au PSG d'avoir un jeune joueur comme ça, avec beaucoup, beaucoup de talent ».

Le futur patron du milieu du PSG ?

Les hommages ne se sont toutefois pas seulement cantonnés qu’à ses coéquipiers. Pour son activité incessante à la fois défensivement offensivement, Rabiot a ravi au plus haut point son président Nasser Al-Khelaïfi. « C’est notre meilleur joueur sur ce match, a-t-il soufflé, lui qui n’a jamais caché être un grand fan du Français. Il a réussi beaucoup de choses. Il travaille pour l’équipe, il a une grande qualité. Je suis très heureux qu’il ne soit pas parti. Merci à sa famille qui lui a conseillé de rester ici. Adrien croit en notre projet et je crois en lui ». Dans les faits, sa prestation a également eu de quoi satisfaire son entraîneur Unai Emery. Auteur de bonnes frappes (28e, 36e), de jolies incursions dans le camp adverse et impliqué sur l’ouverture du score de Di Maria, il a donné l’impulsion afin que son équipe sorte de sa torpeur. « C’est un bon joueur et il a la capacité pour devenir un top joueur », l’a ainsi encensé le coach espagnol en conférence de presse.

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Contre Bâle, l’international espoirs tricolore (19 sélections) a également pu prouver qu’il savait s’adapter aux besoins de sa formation au cours d’un match. Peu à l’aise en tant que sentinelle, un poste où sont d’habitude alignés Motta ou Krychowiak, Verratti a interverti avant la pause avec Rabiot qui évoluait à droite dans le milieu à droit composé avec Matuidi. « Le coach m’a demandé de passer devant la défense et ça a permis de rééquilibrer le milieu. Ça ne me dérange pas d’y jouer, mais ce n’est pas mon poste de prédilection, je préfère jouer plus haut, a-t-il toutefois nuancé en zone mixte J’avais déjà eu des discussions avec le coach à ce niveau-là, il m’avait dit que je pourrais y évoluer dans le courant de la saison. Quand il faut le faire, il n’y a pas de souci ». Si le longiligne milieu de terrain (1m89) paraît aussi épanoui, cela découle aussi sans doute d’une relation plus étroite qu’il a avec le nouveau coach, alors que celle avec son prédécesseur Laurent Blanc était apparue bien plus distendue : « Il me parle, on échange beaucoup sur ce que je peux faire de plus pour évoluer. Ce sont des petits conseils tactiques, techniques ou de placement. Ils peuvent m’aider au quotidien, aux entraînements. C’est une bonne chose d’avoir une telle relation avec son coach ». 

« Il faut compter sur moi, ça fait longtemps que je le dis »

Pour sa cinquième saison à Paris, l’heure semble être venue pour Adrien Rabiot de franchir un palier. À vingt-et-un ans, il aspire désormais à devenir un titulaire à part entière. Toujours considéré comme un second choix derrière le trio Motta-Matuidi-Rabiot sous Laurent Blanc, le Parisien a démarré tous les matches de cette saison en L1, à l’exception de Saint-Étienne (1-1, 9 septembre) où il est resté sur le banc et des deux dernières journées où il a dû se contenter d’entrées en jeu. Preuve qu’il ne s’est pas encore rendu véritablement incontournable aux yeux d’Emery « De saison en saison, j’ai progressé depuis que je suis passé professionnel ici. Il y a une vraie évolution, je me sens mieux physiquement, a-t-il détaillé encore hier soir. Ça vient aussi avec les matchs, j’en ai joué pas mal en Ligue des Champions. Ça donne de la confiance ».

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Tellement que la suite voudrait que le joueur accède bientôt aux Bleus. Toujours présent dans les rangs des Espoirs, il avait déjà été appelé par Didier Deschamps pour faire partie des réservistes tricolores de l’Euro 2016. Et, à ce rythme-là, il pourrait très certainement être du prochain rassemblement des Bleus pour le match de qualification du Mondial 2018, contre la Suède (11 novembre). « Il a déjà été sélectionné en équipe de France et j’espère le voir revenir, a lâché Blaise Matuidi. Après je ne veux pas faire le sélectionneur aujourd’hui, coach Deschamps va me donner des coups de bâton sinon. » Adrien Rabiot, lui, se tient en tout cas prêt. « Il faut compter sur moi, ça fait longtemps que je le dis », a-t-il martelé hier au micro de Canal Plus, l’assurance et l’ambition à peine voilées. Le message est passé. Pour être bientôt entendu ?

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