PSG: cinq raisons de s’inquiéter à deux semaines du choc face au Real Madrid

Une attaque sans idées
Lorsque Kylian Mbappé manque à l’appel, le PSG semble assez inoffensif cette saison. Le constat s’est confirmé face à Nice, ce lundi, en 8e de finale de la Coupe de France (5 tab à 6). L’attaquant des Bleus a été laissé sur le banc en raison d’une "gêne physique", selon Mauricio Pochettino. Et ses partenaires d’attaque n’ont pas su prendre le relai. Le trident composé de Julian Draxler, Lionel Messi et Mauro Icardi n’a rien proposé d’intéressant sur la pelouse du Parc des Princes. L’ancien capitaine de l’Inter a même livré une prestation indigente, avec seulement huit ballons touchés en plus d’une heure passée sur le terrain.
Alors que Neymar poursuit sa convalescence et qu’Angel Di Maria était en sélection, Paris a pu mesurer les carences de son secteur offensif, pourtant bien fourni sur le papier. L’entrée de Mbappé a tout de même reboosté un peu les troupes en fin de rencontre. Mais pas assez pour transcender une attaque molle et sans idée. Pas vraiment rassurant à deux semaines d’accueillir le Real Madrid, le 15 février, en 8e de finale aller de la Ligue des champions (21h sur RMC Sport 1).
Messi toujours méconnaissable
Il sera particulièrement attendu lors de ce choc face au club merengue, qu’il a si souvent martyrisé avec le Barça. Mais Lionel Messi devra montrer autre chose pour faire peur à son ancien rival en Espagne. Face au Gym, le septuple Ballon d’or (qui portait le n°10) a une nouvelle fois déçu. Peut-être pas encore totalement rétabli après avoir contracté le Covid-19 durant les fêtes de fin d’année, la star de 34 ans a semblé à la peine contre des Niçois recroquevillés dans leur moitié de terrain. Ses dribbles ont rarement surpris les coéquipiers de Jean-Clair Todibo. Ses passes n’ont pas créé beaucoup plus de danger.
Qu’il soit excentré sur son aile droite ou replacé dans le cœur de jeu, la Pulga a du mal à retrouver sa magie depuis qu’il a signé au PSG l’été dernier. Avec 6 buts et 6 passes en 17 apparitions, son bilan comptable n’a rien d’infamant. Mais l’impression générale est clairement négative. Paris peut toujours se rassurer en regardant ses 5 buts inscrits en 5 matchs lors de la phase de poules de la C1. Contre le Real de Karim Benzema, ce ne sera sans doute pas suffisant si le génie argentin n’élève pas son niveau d'un cran. Voire deux.
Un entrejeu limité
C’est un problème qui n’a rien de nouveau. Mais il s’est confirmé dans les grandes largeurs face aux Aiglons. A l’exception de Marco Verratti, une des rares satisfactions de la rencontre, le PSG ne dispose d’aucun autre milieu de terrain de très haut niveau. Ander Herrera enchaîne les courses et les grands gestes théâtraux sans peser sur les débats. Leandro Paredes semble en slow motion depuis plusieurs mois et Danilo Pereira n’a pas le bagage technique nécessaire pour évoluer dans cette zone.
Sachant que Georgino Wijnaldum est touché à la cheville et qu’Idrissa Gueye dispute la CAN 2022 avec le Sénégal (avec une demi-finale ce mercredi contre le Burkina Faso), l’entrejeu apparaît dangereusement dépeuplé à l’heure de préparer le sommet face aux leaders de Liga. Edouard Michut et Xavi Simons (qui a manqué le tir au but décisif contre Nice) sont sans doute encore un peu tendres pour une affiche d’un tel niveau. Mauricio Pochettino a désormais deux semaines pour trouver la meilleure formule dans l’entrejeu. Ou la moins mauvaise. Le chantier est de taille.
Un spectacle ennuyeux
C’est le gros point noir de cet exercice 2021-2022. Malgré un recrutement clinquant et un effectif aux allures galactiques, le PSG enchaîne les sorties sans saveur. Regarder les matchs de cette équipe est même devenu pénible par moments. Sans les fulgurances de Kylian Mbappé ou la vista de Marco Verratti, il ne passe quasiment rien sur le pré. Au point de créer une frustration énorme pour les supporters parisiens, et, plus largement, pour les passionnés de football. Avec tous les talents dont il dispose, Paris peut difficilement se contenter d’afficher un tel visage.
Après la triste partition de Nice, Presnel Kimpembe a mis en avant "le bon match" de son équipe "avec beaucoup de qualité" au micro de France 3. Ander Herrera a également joué la carte du déni ces dernières semaines. Tout comme Mauricio Pochettino, qui ne parvient pas à sublimer son groupe d’artistes pour en faire un collectif solide et redouté. Un peu plus d’un an après son arrivée, le coach argentin donne l’impression d’être à court de solutions. Le club de la capitale occupe la tête de la L1, mais gagne le plus souvent sans convaincre. Au point de faire regretter Thomas Tuchel, pourtant très critiqué avant son éviction fin 2020. Après avoir perdu le dernier titre, le Trophée des champions et cette Coupe de France, l’ancien entraîneur de Tottenham sera attendu au tournant contre le Real Madrid. D’autant que le nom de Zinedine Zidane circule pour prendre sa succession…
Un manque de grinta
Ne pas bien jouer est une chose. S’en contenter en est une autre. Dans un match où Marquinhos (en sélection) et Sergio Ramos (à nouveau blessé) étaient absents, le PSG ne s’est pas vraiment arraché pour tenter de renverser Nice. Les leaders de L1 ont attendu le temps additionnel pour se décider à pousser. Bien trop tard. Avant cela, ils ont donné la sensation de satisfaire du minimum durant cette énième rencontre soporifique. Sans accélérer, sans bousculer leurs adversaires, sans hausser le ton. Un problème d’attitude qui ne leur a pas trop coûté jusqu’ici en championnat. Ils sont même parvenus plusieurs fois à arracher des points dans le money-time. Mais sur la scène européenne, ce manque de personnalité pourrait leur être préjudiciable. Il faudra plus de caractère pour faire trembler les Madrilènes de Carlo Ancelotti. Reste à savoir si Paris peut changer de braquet en si peu de temps.