RMC Sport

PSG: la grosse fête peut-elle contribuer à souder le groupe?

placeholder video
La fête d’anniversaire des Parisiens jeudi, deux jours après la défaite à Dortmund en Ligue des champions (2-1), agace le club et divise les supporters. Entre les bienfaits escomptés d’une communion entre joueurs et le tollé suscité par de telles scènes dans une période délicate, l’issue de la polémique apparaît incertaine.

On est en février, et comme souvent depuis deux ans, le PSG n’est pas à la fête. Neymar a bien célébré son 28e anniversaire un peu plus discrètement qu’en 2018 et 2019. Mais ce vendredi, c’est une autre fête d’anniversaire qui agite le quotidien du navire parisien: celle organisée jeudi pour Edinson Cavani (33 ans), Angel Di Maria (32 ans) et Mauro Icardi (27 ans).

Contrairement à l’anniversaire de Neymar, les téléphones portables n’étaient pas proscrits lors de la fiesta organisée en l’honneur des trois Sud-Américains. Du coup, les images et vidéos sont vite apparues sur les réseaux sociaux: certains Parisiens présents apparaissent torses nus, hilares, joyeux… Le tout seulement deux jours après la défaite claire subie à Dortmund face au Borussia (2-1) en Ligue des champions. Ce qui fait un peu désordre pour certains supporters.

Objectif souhaité: resserrer les liens du groupe

Comme indiqué par RMC Sport, le club n’a pas apprécié de voir toutes ces images atterrir sur le web. Une plus grande discrétion aurait été appréciée. Pour l’heure, cette fête suscite surtout des commentaires négatifs, voire outrés. Mais si cette soirée était ce dont les Parisiens avaient besoin pour se ressouder? C’est l’objectif secondaire qui transparaît en filigrane. Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, on voit Neymar et ses coéquipiers déchaînés chantant et dansant ensemble, et on entend une voix dire en espagnol: "Allez, c’est comme ça qu’on gagne la Ligue des champions!" 

Qui a prononcé ces mots? Mystère. Mais faire la fête pour fédérer un groupe, ce n’est pas inédit dans le sport. En 2007, lors de la Coupe du monde de rugby, les joueurs du XV de France, battus dès leur premier match, s’étaient retrouvés dans un bar pour crever l’abcès, évacuer ce qui avait besoin d’être évacué et repartir sur de bonnes bases.

En 2008, alors que le PSG se battait pour ne pas descendre en Ligue 2, l’entraîneur de l’époque Paul Le Guen avait emmené ses joueurs pour une session karting. L’ambiance était moins folle, moins alcoolisée aussi, mais l’objectif était le même: redonner du peps au moral d’une équipe atteinte et resserrer les liens entre Parisiens lancés dans un défi.

"Dramatique", "pas du meilleur goût"… Le timing fait scandale

La fête des Parisiens jeudi n’en reste pas moins très critiquée. Peut-être qu’elle permettra aux hommes de Thomas Tuchel de se construire un capital confiance. Mais pour Vincent Moscato, ce n’est "pas du meilleur goût". L’ancien rugbyman, membre de la Dream Team RMC Sport, sait combien ce genre d’événement peut faire du bien. Mais d’après lui, les joueurs du PSG "n’ont pas besoin de ça". "Ils veulent décompresser, mais de quoi? Ils ont juste attaqué les matchs éliminatoires !", s’exclame-t-il.

Eric Di Meco est aussi circonspect. "Il y a des moments, dans la saison, pour faire la fête. La fête peut être très bénéfique, notamment pour la cohésion du groupe", note-t-il. Mais 48 heures après une défaite, cela semble très maladroit, notamment vis-à-vis des supporters déçus. "Peut-être que voir Cavani et Neymar se faire des bisous, ça va faire du bien. Je pense que ça ne les empêchera pas de sortir Dortmund, car pour moi, ils sont favoris et en ballottage favorable. Mais je ne suis pas sûr que ça le fasse pour aller chercher le titre suprême", analyse-t-il.

Mais le plus mordant est un amoureux du PSG: Jérome Rothen. Pour l’ex-milieu de terrain, "c’est dramatique". D’autant plus que cette fête en grandes pompes arrive après un match complètement raté en Allemagne, les insultes du frère de Presnel Kimpembe, les mots de Neymar à l’encontre du staff médical, l’affaire Thomas Meunier qui ignorait qu’il serait suspendu en cas de carton jaune… "Je n’en reviens toujours pas. Vraiment, ils se foutent de la gueule du monde. (…) Quand tu perds de cette façon-là, si tu as un minimum de conscience professionnelle, comment peux-tu avoir dans la tête l’envie de faire la fête?", se demande Jérôme Rothen.

N.B