PSG : une avalanche de blessures qui pose question

Laurent Blanc et Yohan Cabaye (PSG) - AFP
Loi des séries diront les plus pragmatiques, malchance diront les fatalistes. Quelle que soit la terminologie qu’on lui attribue, la cascade de blessures qui frappe le PSG est bel et bien réelle. Dans une saison, les impondérables que sont les pépins physiques existent toujours. On dit d’ailleurs qu’ils s’équilibrent au cours de l’année. Mais pour Paris, ce n’est pas le cas puisque depuis le 14 février dernier et la 25e journée, qui l’a vu concéder un nul à domicile contre Caen et perdre quatre éléments sur blessure (Aurier, Marquinhos, Lucas et Cabaye), les tuiles semblent être devenues la règle. Comme si cette journée de Ligue 1 avait sonné comme une sorte de tournant pour le PSG.
Les blessures musculaires vont alors se propager dans l’effectif parisien. Telle une maladie contagieuse devant laquelle kinés, physiothérapeutes et préparateurs physiques sont impuissants. Une curiosité en Europe. Car comme si ce n’était pas suffisant, David Luiz (ischio-jambiers) et Thiago Motta (cuisse) se blessent ensuite lors du choc face à l’OM lors de la 31e journée (victoire 3-2). Avant que Thiago Silva, touché à la cuisse, ne cède sa place contraint et forcé, hier soir face au Barça.
A qui la faute ?
Dans ce contexte on ne peut plus morose, les interrogations fusent de part et d’autre. Jean-Michel Larqué, membre de la Dream Team RMC Sport, ne passe d’ailleurs pas par quatre chemins. Pour lui, il s’agit tout simplement d’un manque de travail, avec des séances d’entraînement trop légères. « La grande mode, ce sont les entraînements à huis clos (…) Mais je me demande si les bâches autour des stades, et notamment les huis clos du PSG, ne sont pas faits pour protéger une équipe qui ne s’entraîne pas beaucoup ». Ca a le mérite d’être clair.
Le staff médical dépassé, les séances d’entraînement pas assez poussées. Peut-être. Mais les joueurs n’ont-ils pas aussi une part de responsabilité ? L’attrait pour la vie nocturne parisienne, notamment, a fait dévier pas mal de grands talents. Et ce ne sont pas Okocha ou Ronaldinho qui diront le contraire. Laurent Blanc n’ignore donc pas cet aspect. Alors même si l’effectif semble assez professionnel pour se prémunir des nuits de la capitale, l’entraineur n’hésite pas à rappeler ses joueurs à l’ordre quand il en a l’occasion. Le 7 mars dernier, entre le huitième de finale retour contre Chelsea et une éclatante victoire sur Lens (4-1), il avait d’ailleurs prévenu : « même si on est samedi soir et qu’il y a beaucoup de choses à faire à Paris, un petit restaurant et puis voilà… ».
La seule exception notable en Europe
C’est aussi à l’aune de ces détails de taille que se mesure la grandeur d’un club. Or, du point de vue des blessures, le PSG semble être une exception parmi les autres grands d’Europe. Certes, après sa victoire 2-1 en finale de Coupe de la Ligue contre Bastia, le club est encore engagé sur trois tableaux (L1, Coupe de France, Ligue des champions). Mais en faisant un tour du continent et des principaux championnats, on s’aperçoit que les cadors n’ont pas beaucoup moins de compétitions à leur programme. Et pourtant, tous gèrent les situations sans que cela n’ampute son effectif.