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Riolo : "Monaco tout proche de la sortie…"

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Retour sur la défaite de Monaco face à la Juventus (1-0) en quart de finale aller de la Ligue des champions.

Contrairement à ce qu’on pouvait attendre, la Juve ne met pas le feu d’entrée. Elle semble même d’abord un peu timide. Monaco en profite pour s’installer dans son match défensif. Moutinho œuvre dans la zone de Pirlo, Kondogbia gêne Marchisio. Devant, Ferreira Carrasco et Martial doivent quand ils peuvent tenter de troubler la défense juventina. Tout est clair. Ce qui est clair aussi, c’est que Monaco dégage pas mal de tranquillité. Grâce à un Evra toujours aussi peu présent défensivement, Dirar ouvre des brèches côté droit.

La Juve ne trouve pas la faille et Tevez se permet de rater une énorme occasion. Mais ça n’est qu’une réponse à celle de Ferreira Carrasco. Monaco fait une belle première période et propose une opposition au niveau de ce qu’on sait d’elle dans les gros matches. Sans plus de vitesse, sans emballer vraiment le match, sans agressivité supplémentaire, cette Juve ne semble pas pouvoir perturber cet ASM.

L’intensité attendue vient enfin. Dès le début de la seconde période, on sent un réel changement. La Juventus est prête à s’exposer davantage. La différence vient suite à un péno. Belle ouverture de Pirlo vers Morata. Au duel, Carvalho touche l’attaquant dans la surface. Curieux que sur un coup aussi prévisible, la défense monégasque puisse se faire avoir.

1-0, quel peut être le plan B de l’ASM ? Jardim venait juste de modifier son équipe en lançant Bernardo Silva à la place de Dirar. Le coach portugais avait-il senti que la Juve allait laisser plus d’espace et qu’il faudrait en profiter ? Juste avant le but, c’est justement le petit Portugais qui, à peine entré, s’était procuré une belle occasion…

Ce court avantage est bon pour la Juve. Elle est déjà en phase de gestion, presque d’attente. Elle doit savoir que Monaco souffre quand elle doit faire le jeu, avoir l’initiative.

C’est le problème des tactiques minimalistes : quand ça tourne mal, c’est compliqué de se remettre à l’endroit. Pour refaire le coup d’Arsenal, il aurait fallu que Carrasco ne se rate pas en première période, que Silva marque en début de deuxième… Il aurait fallu, en gros, être 100% efficace. Parce que le 0-0 n’aurait finalement pas été bon pour cet ASM…

1-0 en soi, ça pourrait rester jouable, mais Jardim sait que chez lui, il a encore plus de mal à faire le jeu. Son domicile, c’est l’extérieur. Alors, il tente le gros coup avec la sortie de Raggi pour Berbatov. C’est audacieux. C’est toujours un 4-3-3 mais avec une allure plus offensive.

Allegri, lui, semble être très satisfait de ce score. Barzagli remplace Pirlo. La Juve passe en 3-5-2.

Le match devient mou. La Juve impose ce rythme, gère son match. Monaco n’est alors pas capable d’inverser cette tendance. Et si Kondogbia a fait un bon match, Moutinho, Carrasco, Martial, se sont éteints.

La Juve a bien dû se rencarder sur Monaco car à aucun moment elle n’a semblé vouloir mettre un deuxième but. Elle sait que, 1-0, ça devrait suffire. Elle sait que Monaco a déjà beaucoup fait dans cette LDC et que son objectif est surtout désormais d’y revenir l’an prochain. Car sauf improbable coup de théâtre, c’est la Juve qui verra les demi-finales.

Daniel Riolo