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National: le statut professionnel du Mans FC en péril

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Le championnat de National débute ce vendredi et Le Mans fera partie des favoris pour l'accession à la Ligue 2. Rayé du monde professionnel en 2013 pour liquidation judiciaire, le club a retrouvé son statut professionnel en 2019 après trois montées successives. Rétrogradé depuis, l'actuel club de National pourrait à nouveau perdre son statut professionnel en fin de saison.

Le Mans FC aurait dû perdre son statut professionnel à l'issue de la saison dernière, terminée à la 10e place de troisième division, selon le règlement de la Fédération Française de Football. Mais en juin, le club reçoit une bonne nouvelle. Compte tenu de la bonne gestion du club et considérant que la descente en National est intervenue après le gel des championnats suite au Covid, le statut avait été maintenu pour une troisième saison consécutive, comme pour Orléans et le Red Star (une quatrième fois concernant le club francilien). 

L'an prochain en revanche, en cas de non-montée en Ligue 2, il devrait être perdu. "Cela fait sept ans que je suis au club, explique le président Thierry Gomez, nous avons beaucoup investi dans les infrastructures ou la formation. Nous avons une équipe féminine en D2, des U17 ou U19 en National... Tout ce travail-là pourrait s'arrêter."

En cas de perte de statut, Le Mans devra se séparer de ses contrats professionnels "alors que nous venons de faire signer cinq jeunes de notre centre", rappelle le président. Le club devra également se délester de son centre de formation.

Comme le Président de la FFF Noël Le Graët, Thierry Gomez, ex-patron de Troyes, était favorable à une Ligue 3 totalement professionnelle. "Je suis déçu que cette réforme ait été oubliée. Dans deux ans, avec le nouveau système de montées-descentes, huit clubs de Ligue 2 seront en National et je suis prêt à parier que parmi eux, il y aura un gros club français." Thierry Gomez en appelle donc au "bon sens" à "se fier à l'avis de la DNCG" afin que les clubs sains puissent conserver le statut et, entre autres, la recette des droits TV.

"Quel intérêt (d'en parler)? Jouer tous nos matchs avec le couteau sous la gorge?"

Cette situation délicate ne semble pas pour autant affecter le vestiaire manceau, concentré sur sa première de championnat, vendredi, à Dunkerque. "L'objectif n'est pas de monter mais de trouver des automatismes et créer une équipe compétitive, a expliqué à RMC Sport l'ex-défenseur lyonnais Cris, qui s'apprête à entamer sa deuxième saison sur le banc sarthois. On a discuté (avec le président concernant l'éventuelle perte du statut) mais cette année, il a été validé donc nous pensons à l’instant présent."

"On ne sait pas ce qui se passera ensuite, il y a encore des choses à travailler mais aujourd’hui on pense comme un club pro", conclut Cris. "On le sait mais rien ne sert d'en parler en début de saison, assure un joueur de l'effectif. Quel intérêt? Jouer tous nos matchs avec le couteau sous la gorge?"

Le MMArena devient le stade Marie-Marvingt

Sondée sur la pression que pourrait avoir Le Mans FC à l'heure de débuter son championnat, la mairie a quant à elle tenue à se montrer rassurante. "Notre engagement est total, répond fermement le maire Stéphane Le Foll avant d'être fataliste. De toute façon, on ne maîtrise pas les résultats sportifs." Cette saison, Le Mans évoluera non plus au MMArena (le contrat n'a pas été reconduit) mais au Stade Marie-Marvingt, un nom qui fait grincer les dents des supporters manceaux, frustrés de ne pas avoir été consultés.

Une pétition a même été lancée, réunissant plus de 1500 signataires. "J'entends les critiques de ceux qui estiment qu'il n'y a pas de lien avec la ville mais Marie Marvingt a une histoire extraordinaire. Elle est la sportive la plus médaillée de France qui, par l'aviation, a aussi un lien avec les Hunaudières ou Auvours, des lieux symboliques de la ville", se défend Stéphane Le Foll.

"Nous voulons donner une notoriété à ce stade et pas uniquement au club, il y avait aussi la volonté et le besoin de se tourner vers le sport féminin, ajoute-t-il. Nous avons été les premiers à avoir un stade avec naming, nous sommes le premier à avoir un stade de plus de 20 000 personne qui porte le nom d'une femme." Il suffira d'une montée en Ligue 2 en fin de saison et les critiques seront oubliées. Quant au club, il sera rassuré.

Clement Brossard Journaliste RMC Sport