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OL: Rudi Garcia décrypte la tactique qui lui a permis de battre Manchester City en 2020

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Le 15 août 2020, l'Olympique Lyonnais réalisait l'un des plus beaux exploits de son histoire. Les Gones de Rudi Garcia éliminaient en quart de finale de la Ligue des Champions le City de Guardiola, véritable rouleau compresseur. Rudi Garcia décrypte la tactique qui lui a permis de venir à bout de Manchester City.

Un quart de finale de Ligue des champions au beau milieu de l'été à cause du Covid 19. Des phases finales en un match sec, un "final 8". Une seule et même ville, Lisbonne. Cette édition 2020 de la Ligue des champions n'avaient décidément rien de normal. Alors pourquoi le modeste Olympique Lyonnais de Rudi Garcia ne pouvait-il pas rêver de faire tomber l'ogre City, coaché par le maître Guardiola ? L'OL a fait mieux. Il a transformé le rêve en réalité. Lyon a battu Manchester City (3-1), en quart de finale de la Ligue des champions, le 20 août 2020, à l'Estadio José Alvalade de Lisbonne. L'homme qui a joué un rôle central dans cet exploit, Rudi Garcia, a décrypté sa tactique pour The Coaches Voice.

La surprise tactique de Guardiola

Pour ce final 8 de la Ligue des champions, Rudi Garcia avait décidé d'évoluer en 3-5-2. Alors qu'il pensait affronter l'habituel 4-3-3 ou 4-2-3-1 de Manchester City, il a constaté que le technicien espagnol lui avait réservé une surprise. Fernandinho était aligné en défense centrale, à droite d'une défense à trois. Finalement une aubaine pour Rudi Garcia.

Il avait établi une tactique claire, en s'adaptant au système des skyblues. Avec une grosse densité au milieu de terrain, l'objectif était de "forcer" Manchester City à utiliser presque exclusivement les côtés, en surveillant la profondeur. Rodri devait toucher le moins de ballons possibles dans le confort.

"Nous savions que c'était mieux pour nous que les défenseurs aient la balle plutôt que les milieux qui sont des joueurs très créatifs", explique l'ancien entraîneur de l'OL.

A la récupération, la consigne était de jouer vite vers l'avant, de préférence en l'air. Le premier but vient d'ailleurs d'une phase de jeu de ce style.

Les compositions des équipes à l'époque:

Lyon en 3-5-2: Lopes - Denayer, Marcelo, Marçal - Dubois, Caqueret, Bruno, Aouar, Cornet - Memphis, Toko Ekambi.

City en 3-4-3: Ederson - Laporte, Garcia, Fernandinho - Walker, Gundogan, Rodri, Cancelo - De Bruyne, Gabriel Jesus, Sterling.

Trois buts aux schémas presques identiques

Les trois buts de l'OL sont des contres attaques rapides, rondement bien menées. Avant la demi-heure de jeu, sur une récupération, Marcelo envoyait le ballon loin dans la profondeur. Toko Ekambi combinait avec Maxwell Cornet qui finissait pas ouvrir le score. Les deux derniers buts de l'OL, inscrits par Dembélé qui était entré en jeu, viennent également de deux contre attaque. Une première où la défense de City s'est montrée très naïve, et une seconde, sur laquelle Houssem Aouar - auteur d'un délicieux final 8 - obligeait Ederson à repousser le ballon dans les pieds de l'attaquant lyonnais, qui le crucifiait.

Un coaching déterminant

Réussir une tactique de départ est une scrée mission, mais savoir s'adapter à celle de l'adversaire, y compris pendant le match, en est une autre. Cette rencontre s'est avérée être une grande bataille tactique, remportée par Rudi Garcia. Mené à la mi-temps, Pep Guardiola a réagi, en faisant entrer Mahrez à la place de Fernandinho, pour revenir à un système plus habituel.

A vingt minutes du terme, ce choix a semblé porter ses fruits. Kevin De Bruyne a égalisé sur une action typique du style du City de Guardiola. Une passe en profondeur sur le côté de la surface de réparation suivie d'un centre en retrait.

De son côté, Rudi Garcia a renforcé les postes les plus en difficulté. Léo Dubois, émoussé, a laissé sa place à Kenny Tete. Thiago Mendes a remplacé Bruno Guimaraes dans l'entre-jeu et Moussa Dembélé est entré pour apporter fraîcheur et vitesse à l'attaque des gones. Il a finalement inscrit un doublé. Un coup de maître.

Rudi Garcia n'est pas dupe. Il sait que d'autres facteurs sont entrés en ligne de compte. D'abord le facteur chance. A 2-1 pour l'OL, Raheem Sterling manquait une occasion invraisemblable seul face au but vide. Dans la foulée, Lyon faisait le break.

Sans l'affirmer avec certitude, l'ancien coach de l'OL évoque le facteur psychologique. L'énorme pression sur les épaules des Cityzens pour gagner, vite et bien.

Même si Lyon n'est pas allé au bout, tombé face au Bayern Munich en demi-finale, ce match restera historique dans l'histoire du club rhôdanien et de Rudi Garcia. Le maître tacticien, Pep Guardiola, a été battu ce jour-là dans le domaine qu'il affectionne le plus.

Praslin Bonnet