Pays-Bas: avec la vidéo, l’arbitre annule un but et accorde un penalty à l’adversaire

Situation rocambolesque samedi lors de la Supercoupe des Pays-Bas entre le Feyenoord Rotterdam et Vitesse Arnhem (1-1, 4 tab à 2). Avec l’aide de la vidéo, l’arbitre a refusé le but du break du Feyenoord et a permis à Vitesse d’égaliser sur penalty. Une action un peu confuse qui remet aussi en question la façon de vivre les aléas d’un match avec l’apport de la vidéo.

Champion des Pays-Bas, le Feyenoord Rotterdam a affronté samedi Vitesse Arnhem, vainqueur de la Coupe nationale, pour la traditionnelle Supercoupe qui ouvre la nouvelle saison. Le Feyenoord l’a emporté (1-1, 4 tab à 2), mais la "star" du match, c’est l’arbitre Danny Makkelie.

Le Feyenoord pense mener 2-0, il se retrouve à 1-1 (et ce n’est que justice)

On joue la 55e minute, les champions mènent 1-0 et sont sous pression. Matavz, l’attaquant d’Arnhem, s’infiltre dans la surface et se fait tacler par El Ahmadi, qui ne touche pas le ballon. Matavz s’écroule et demande un penalty. Cependant, M. Makkelie n’est pas sûr de lui et préfère attendre le prochain arrêt de jeu pour juger, avec l’aide de la vidéo (testée cette saison en Eredivisie), s’il y a bien penalty ou pas.

Mais sur la contre-attaque, le Feyenoord fonce et Jorgensen inscrit le but du 2-0 ! Le stade du Kuip exulte... quelques secondes seulement. M. Makkelie respecte les consignes et met ce but en suspens, le temps de revoir l’action précédente sur un écran. Tout le monde attend sa décision avec anxiété. Quelques instants plus tard, l’officiel rend sa décision: but de Jorgensen annulé, penalty pour Vitesse Arnhem ! Et les vainqueurs de la Coupe passent en quelques instants de 0-2 à 1-1 grâce à la transformation de Buttner.

La vidéo se veut juste, mais elle bouscule les émotions

Pour le Feyenoord comme pour Vitesse Arnhem, l’ascenseur émotionnel est vertigineux. Mais d’un point de vue strictement légal, Danny Makkelie a respecté les consignes à la lettre en attendant l’arrêt de jeu pour juger l’action litigieuse. Se faisant, il a évité une terrible injustice à Vitesse : se voir refuser un penalty et encaisser un but sur le contre.

L’arbitrage vidéo a pour vocation de rendre le jeu plus juste, mais il modifie aussi la façon dont joueurs, entraîneurs et spectateurs vont vivre les matchs. Désormais, il y aura ce risque planant de voir son but être annulé a posteriori, la vidéo pouvant changer en un clin d’œil le scénario d’une rencontre. Et tant pis pour les émotions contradictoires.

L’équipe de France a déjà pu expérimenter cette sensation à deux reprises dans le même match, le 28 mars, en amical contre l’Espagne (0-2): la vidéo avait invalidé un but d’Antoine Griezmann, puis elle avait validé un but de Gerard Deulofeu que l’arbitre avait d’abord refusé pour un hors-jeu inexistant.

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Nicolas Bamba