Pourquoi Henry a tort de stopper sa carrière maintenant

Thierry Henry avait toutes les raisons de prolonger le bail de six mois supplémentaires. - AFP
Parce qu’il aurait pu boucler la boucle en France
Après avoir quitté la France et son championnat en 1999, Thierry Henry a littéralement explosé hors de nos frontières. De Turin à New-York en passant par Londres et Barcelone, Titi le Francilien s’est mué en Titi le globe-trotter. Avec brio. Mais loin des yeux des Français, et loin de leur cœur. Une « circonstance aggravante » amplifiée par sa main face à l’Irlande en barrages de la Coupe du monde 2010, qui s’est retournée contre lui dans l’opinion publique. Avant que la brouille ne soit totale, en raison de son apathie dans l’épisode douloureux de Knysna. Et de son attitude jugée globalement « arrogante » et « flambeuse ». Du coup, terminer sa carrière en France aurait été un choix particulièrement judicieux. Non seulement Henry aurait symboliquement bouclé la boucle là où tout a commencé mais surtout, il aurait eu droit à n’en pas douter à un hommage appuyé tous les week-ends sur les pelouses de L1 qui aurait permis de gommer ce différend qui subsiste entre les Français et lui.
Parce qu’il en avait encore dans les jambes
Certes, il n’a plus 20 ans. Certes, le rythme en MLS n’a rien à voir avec celui de la « vieille » Europe. Certes, Henry se ferait aujourd’hui enrhumer par pas mal de défenseurs du Vieux-Continent. Mais à 37 ans, Thierry Henry a encore de beaux restes, comme l’ont encore prouvé certaines de ses fulgurances cette saison en Major League Soccer. Une certitude renforcée par son hygiène de vie irréprochable, sa rigueur, sa connaissance du foot et sa foi dans le jeu. Bref, l’ancien Gunner avait encore les jambes pour réaliser une ultime pige à Arsenal, au PSG ou ailleurs. Dans la peau du joker ou du « super sub » de luxe. Avec un bout de match par ci, un éclair de génie par là. Dommage car le coup était vraiment jouable.
Parce qu’il aurait pu tirer sa révérence après Monaco-Arsenal
Hier midi, les 8es de finale de la Ligue des champions ont accouché d’une affiche taillée sur mesure pour Thierry Henry : Monaco-Arsenal ou son club formateur contre son équipe de cœur (soit 14 ans de sa vie). Une opposition dans laquelle il aurait eu toute sa place et sa légitimité. Mieux, lui qui ne crache jamais sur les signes de reconnaissance ou autres formes d’hommage aurait été replacé au centre des débats. Et aurait été sacré « homme du match » avant même le dénouement de cette double confrontation. Et puis, quoi de plus beau que de pouvoir « jubiler » en live, dans la plus prestigieuse des coupes européennes qu’il a remportée en 2009 avec Barcelone, et de surcroit dans deux stades conquis. Une sortie par la grande porte, en somme.
Parce qu’il aurait pu se tirer la bourre avec Lampard
Le week-end dernier, Frank Lampard a mis le royaume à ses pieds en inscrivant son 175e but en Premier League. Une perf qui lui a permis d’égaler Thierry Arsenal, lui aussi auteur du même total. Désormais « seulement » 4e ex-aequo avec le Citizen, Titi le compétiteur aurait donc pu rempiler pour cinq-six mois supplémentaires avec Arsenal. Histoire de se tirer la bourre avec l’international anglais, si ce dernier repousse comme prévu de six mois son exil programmé en janvier pour la MLS. Et de lui griller la politesse. Question de caractère, d’orgueil et de standing.