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Arsenal- Everton: Arteta ou Ancelotti, quel premier bilan?

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Carlo Ancelotti et Mikel Arteta sont arrivés la même semaine à la tête de leur nouvelle équipe: Everton pour le premier, Arsenal pour le second. Ils ont récupéré deux équipes au point mort, à tous les niveaux. Deux missions assez similaires pour les deux techniciens, qui n’ont pas attendu très longtemps avant d’imposer leurs idées dans les groupes. Deux mois après et avant la confrontation entre Arsenal et Everton (17h30, sur RMC Sport), laissons-place aux premières conclusions (hâtives?).

Un changement d’entraîneur est synonyme (dans la plupart des situations) de changements fondamentaux pour un effectif. Arsenal et Everton en avaient bien besoin: l’un pour essayer de retrouver le succès des années 2000, l’autre pour s’immiscer dans le haut du classement de Premier League et tenter de s’y installer. Commençons avec l’autre club de Liverpool. Pour mener à bien son ambition d’Europe, Farhad Moshiri (homme d’affaires iranien, propriétaire du club) a décidé de rompre avec les profils d’entraîneurs qui se sont succédé à Goodison Park depuis des années. Après quatre entraîneurs en quatre ans (M.Silva, Allardyce, R.Koeman, R.Martinez), qui de mieux que Carlo Ancelotti, double vainqueur de la Ligue des champions, pour guider cet effectif. Les débuts du coach italien sont encourageants: après 7 matchs de championnat, l’équipe est passée de la 15e à la 9e place (à 5 points de Chelsea 4e).

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Dès son arrivée chez les Toffees, Ancelotti a décidé de trancher avec les méthodes utilisées par son prédécesseur sur le banc. Fini les longues sessions d’entraînement et les changements de système de jeu régulier sous Marco Silva, le nouveau staff a choisi d'être plus souple dans sa manière de fonctionner. Séances raccourcies, plus de libertés laissées aux joueurs, le nouveau staff a séduit l’ensemble du groupe par ces mesures. “On peut discuter avec lui, sans problème. Il est très abordable.” Dominic Calvert-Levin est conquis par les méthodes de son nouveau coach. Avec 6 buts en 7 matchs, l’attaquant anglais de 22 ans semble confirmé son potentiel. Bien aidé par le court intérim de Duncan Ferguson (entraîneur adjoint depuis 2014), qui n’a pas connu la défaite en trois rencontres (victoire 3-1 contre Chelsea, deux nuls contre Arsenal et Manchester United), Ancelotti arrivait avec plus de certitudes que son homologue espagnol.

Sourire retrouvé à Arsenal 

Du côté des Gunners, la situation était plus délicate. Le paysage, avant l’arrivée de Mikel Arteta, n’augurait rien de positif pour les supporters: une 11e place, des cadres qui souhaiteraient quitter l’Emirates le plus vite possible. Nommé le 20 décembre, l’ancien adjoint de Pep Guardiola (à City, de juillet 2016 à décembre 2019) a tout de suite voulu poser les bases de son travail avec ce groupe. “Je veux faire les choses à ma façon en persuadant les joueurs qu’il s’agit de la meilleure façon de retrouver un équilibre.” L’ancien joueur du club (entre 2011 et 2017) s’est attaqué à l’un des problèmes récurrents dans le club londonien: la mentalité dans le vestiaire.

Dès son troisième match, et la réception de United à domicile (victoire 2-0, le 1er janvier), les joueurs ont semblé reprendre goût à l’effort, collectivement surtout. En deux semaines, après sa nomination, les joueurs n’avaient pas eu un seul jour de repos. Son insistance sur les petits détails a conquis ses joueurs: plus d’intensité, plus de courses, attention portée au positionnement sur le terrain. Au-delà de l’aspect sportif, le Basque a su redonner vie à un groupe fatigué, lassé par les mauvaises performances des dernières années. “On retrouve du plaisir dans le jeu. On le lit sur nos visages, ça fait du bien”, Sokratis le concède: les choses vont mieux à Arsenal. Pas de grandes innovations dans la tactique, la satisfaction se porte sur le changement de mentalité de l’équipe. Mais, il persiste toutefois plusieurs zones d’ombre à éclaircir pour Mikel Arteta. S’il est parvenu à remettre Ozil, Xhaka dans le onze de départ, les errances de la défense ont coûté quelques points ces dernières semaines (comme depuis plusieurs saisons). Cet hiver, le board s’est attaché à respecter l’une des demandes du nouvel entraîneur: renforcer l’arrière-garde. En ce sens, Cédric Soares (arrière droit, Southampton, 28 ans) et Pablo Mari (défenseur central, Flamengo, 26 ans) ont été recrutés. Sur le plan comptable, Arsenal s’améliore tout doucement. La Ligue des champions n’est pas (encore?) inaccessible (10e avec 34 points, à 7 points de Chelsea).

Un axe de travail commun: retrouver un équilibre dans l’effectif 

“J’ai la réputation d’être un entraîneur qui arrive quand une équipe est déjà prête pour gagner, c’est faux”. Lors de ses précédents jobs, que ce soit à Milan, au PSG ou au Bayern, l’Italien récupérait des effectifs taillaient pour la Ligue des champions. Ici, il va devoir trouver un équilibre dans un groupe qui connaît chaque année une vingtaine de changements. Pour preuve, l’été dernier, le club a enregistré 21 arrivées (joueurs achetés, retour de prêt) et 20 départs (cédés définitivement, prêtés). “Je n’étais pas un magicien...Jusqu’à présent.” Et pour s’installer dans le haut du tableau, il a ciblé plusieurs postes-clés à renforcer. A commencer par le gardien, Ancelotti n’est pas entièrement convaincu par les performances et le potentiel de Jordan Pickford. Autre secteur, autre chantier, la défense. Même si les performances de Yerri Mina et Michael Keane sont jugés plutôt satisfaisantes par le staff, des arrivées sur ces postes permettraient aux Toffees d’être plus régulier derrière. Offensivement, Everton serait à la recherche d’au moins trois joueurs: un milieu créateur, un ailier et un finisseur. Mais avant de se plonger dans le mercato prochain, l’objectif Europe doit être réussi. C’est bien parti car le club du bord de la Mersey a quasiment doublé son nombre de points (19 en 18 rencontres et 36 points 7 rencontres plus tard). Le match contre Arsenal (17h30 sur RMC Sport 1) est l’occasion d’affirmer un peu plus son ambition et de prendre un peu de distance sur un concurrent pour les places européennes.

Mikel Arteta, comme son confrère italien, doit composer avec un groupe qui change très souvent. Une trentaine de mouvements enregistrés lors de la période estivale, avec des départs importants pour le vestiaire comme Laurent Koscielny ou encore Aaron Ramsey. Le technicien espagnol a pris le temps pour déterminer les manques dans son effectif. Les demandes pour le mercato estival seront très proches de celles d’Everton, exceptions faites des postes de latéraux pour les Gunners. Pour incarner ses idées de jeu, Arteta a besoin de joueurs avec un volume de jeu conséquent, capables de répéter les efforts à haute intensité régulièrement. “Il nous demande beaucoup de choses. Il sait ce qu’il veut, explique Alexandre Lacazette après la victoire 4-0 contre Newcastle (le 16 février dernier), je ne dirais pas qu’il est strict mais il sait ce qu’il veut. C’est un très bon coach.” Il reste du chemin encore pour cette équipe d’Arsenal avant de retrouver l’une des quatre places qualificatives pour la Ligue des champions. Mais, les changements apportés par l’arrivée du nouvel entraîneur et sa vision à moyen terme (contrat jusqu’en 2023), redonnent de l'espoir aux supporteurs du club. A confirmer ce dimanche.

Quentin Valognes