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Premier League: Bournemouth est-il devenu trop petit pour Eddie Howe?

UN CLUB, UNE QUESTION. Après un Mondial de folie, la Premier League reprend ses droits le 10 août sur RMC Sport 1, avec un match entre Manchester United et Leicester pour ouvrir la saison (21h, en direct sur RMC Sport 1). Pour faire grimper la température, il est temps de se pencher sur les 20 pensionnaires de l’élite anglaise. Aujourd’hui, zoom sur Eddie Howe et Bournemouth. Promis à un grand avenir outre-Manche, l'entraineur des Cherries reste sur un échec en 2017-2018. Mais est-il le seul responsable?

Eddie Howe va-t-il nous faire une crise de la quarantaine cette année à Bournemouth? A la tête de l'équipe première depuis octobre 2012, l'entraineur des Cherries se trouve à un tournant de sa carrière. Un temps annoncé comme le successeur potentiel d'Arsène Wenger à Arsenal ou comme un sélectionneur des Three Lions en puissance, l'Anglais a connu une saison 2017-2018 assez chaotique. On l'attendait comme l'entraineur de l'année outre-Manche et on voyait même son équipe se battre pour la Ligue Europa. Malgré une honorable douzième place en championnat, le meilleure classement du club en Premier League, la déception l'emporte. Pire, un autre technicien britannique, Sean Dyche, s'est révélé aux yeux du grand public avec la surprise Burnley. Eddie Howe et Bournemouth doivent se reprendre.

Les limites du modèle "made in England"

Pour la nouvelle saison, Eddie Howe tente de changer les choses afin de poursuivre sa progression. Mais son expansion se trouvera peut-être freinée à cause de la forte identité anglo-saxonne de son effectif. Véritable force pendant plusieurs années, le modèle des Cherries semblent avoir montré ses limites. Bournemouth ne pourra pas franchir un cap sans s'ouvrir au reste de la planète football. Mais pour le moment, l'entraineur et ses dirigeants veulent conserver une forte assise nationale.

Lors de la saison 2017-2018, aucun club de Premier League n'a accordé autant de temps de jeu aux joueurs anglais (24.202 minutes au total) que celui dirigé par Eddie Howe. Une réalité qui confère de la fierté au staff mais l'entrave aussi dans son développement. "C'est plus facile de recruter des joueurs dans une région que l'on connait bien car on ne prend pas beaucoup de risques, a expliqué le technicien pendant l'intersaison. Nous évoluons dans le championnat anglais et nous ne voulons pas perdre cette identité."

A force de trop s'enfermer dans le recrutement de joueurs anglais, Bournemouth a aussi révélé un son faible goût du risque. Et si c'était bien ça qui empêchait Eddie Howe et les Cherries de franchir un nouveau palier dans l'élite?

Un manque d'ambition... et de moyens

En France, on a connu Guy Roux qui chaque année répétait qu'Auxerre visait le maintien et rien d'autre. En Premier League, Bournemouth connait un peu la même situation. Depuis leur accession à l'élite en 2015 les Cherries n'ont qu'un seul objectif: éviter la relégation. Mais à force de lutter pour survivre, le club semble s'être enfermé dans une sorte de train-train bien éloigné du reste du football anglais.

Certes cela colle parfaitement avec l'image de la ville, mais les supporters en attendent sûrement un peu plus. Eddie Howe également. Et ce ne sont pas les récentes évolutions qui devraient rassurer le technicien de 40 ans. Pendant l'été, la direction a décidé de limoger l'un de ses préparateurs historiques pour raisons économiques malgré 126 millions d'euros empochés pour une participation en Premier League.

Un mercato inexistant

Fort de l'explosion des droits télé, les supporters des Cherries espèrent voir débarquer plusieurs recrues pendant l'été et transformer un peu le modèle "so british" de l'équipe. Si les stars du foot semblent inaccessibles financièrement pour le club anglais, les bons coups restent possibles. Pourtant, Bournemouth ne s'est pas beaucoup activé depuis l'ouverture du marché des transferts.

Outre l'espoir anglais David Brooks, seul Diego Rico a rejoint le groupe pro. Eddie Howe n'a pas hésité à lâcher 12 millions d'euros pour l'arracher à Leganés. Encore une fois, le défenseur espagnol ne ressemble pas au type de joueur capable de faire franchir un cap à l'équipe.

Même l'entraineur des Cherries a souligné les difficultés rencontrées par son équipe pour dénicher de nouveaux joueurs. "Ce mercato se révèle compliqué, a indiqué le technicien auprès de Sky Sports début juillet. Le montant des transferts continue de grimper et encore plus avec la Coupe du monde et la date de clôture du marché des transferts."

Depuis rien n'a changé ou presque et Bournemouth s'apprête à débuter la saison 2018-19 avec un effectif similaire à celui de la campagne précédente. Les plus optimistes y verront un signe de stabilité, les autres s'inquiéteront.

Un groupe sans cadres?

Avec aussi peu de changements, le groupe des Cherries a donc gagné en expérience et sur le plan des automatismes. Encore faut-il que les cadres de l'effectif répondent présent. Voilà peut-être ce qui a fait défaut à l'équipe dirigée par Eddie Howe en 2017-18. Recruté à Chelsea l'été dernier, Asmir Begovic devait devenir le taulier de Bournemouth mais il a déçu. Dans son sillage, le reste de la défense a parfois pris l'eau.

Mais le gardien bosnien se veut confiant pour la saison à venir. "Je me sens mieux maintenant, a expliqué le portier au Daily Echo. J'ai d'abord du gérer la transition et cela demande une grosse prise d'information pour être performant. Il faut aussi comprendre ce qu'il se passe en coulisses et comment fonctionne le club."

Serial buteur de la Premier League, Jermain Defoe n'a pas connu la même réussite que les années précédentes. Le vétéran de 35 ans est resté bloqué à quatre réalisations en 24 apparitions en championnat et a donné l'impression d'avoir joué la saison de trop. Eddie Howe, lui, ne souhaite pas en arriver-là avec Bournemouth. Mais c'est peut-être déjà trop tard. A lui de prouver le contraire cette année avec les Cherries.

JGL