Premier League: Chelsea pourra-t-il se relancer après un été chaotique?

L'été de Chelsea aurait pu se passer dans le calme. Mais c'est bien mal connaître les Blues. Vainqueur de la Premier League en 2017, le club londonien a vécu un exercice 2017-2018 des plus difficiles. Entre un mercato agité et un début de championnat raté, Chelsea ne s'en est pas remis. Malgré un sursaut, l'orgueil du champion dira-t-on, l'équipe a échoué dans la course à la Ligue des champions. Après une année de galères, les pensionnaires de Stamford Bridge envisagent de repartir sur le bon pied, et presque de zéro, pour la campagne 2018-2019 dans l'élite... mais ont échoué dans leur première quête de trophée, avec une défaite contre Manchester City dans le Community Shield (2-0).
Sans Antonio Conte, limogé, mais avec un Maurizio Sarri arrivé pour relancer la machine. Sauf que le retard accumulé pourrait être insurmontable et Chelsea s'est peut-être sabordé avant même la première journée de Premier League et un déplacement à Huddersfield le 11 août prochain (dès 16h en direct sur RMC Sport 1).
Abramovitch, un président en exil
La saison dernière, malgré les difficultés, Chelsea a remporté la FA Cup. Lors du triomphe à Wembley, un seul homme manque: Roman Abramovitch. Cela peut surprendre mais le propriétaire du club n'a plus le droit de mettre les pieds en Grande-Bretagne. Sur fond de tensions diplomatiques avec la Russie, les autorités britanniques ont ainsi refusé de renouveler la visa lui permettant de rester sur le territoire. Ensuite tout s'est précipité et Chelsea en paye le prix. Furieux de ne pouvoir revenir à Londres, Roman Abramovitch a suspendu les travaux de rénovation de Stamford Bridge. Pourquoi investir dans un pays qui ne veut pas lui?
Si plusieurs médias ont indiqué que l'omnipotent propriétaire s'est rendu en Italie pour y négocier certains transferts pendant l'été, les affaires courantes du club sont gérées par Marina Granovskaia, bras droit du propriétaire. Mais l'idée d'un possible retrait de Roman Abramovitch s'accentue et avec son patron, tout Chelsea se retrouve ébranlé.
Le vrai-faux-vrai départ de Conte
Champion pour sa première saison, viré pour la deuxième. Voilà comment résumer simplement le travail d'Antonio Conte à Chelsea. Comme attendu depuis plusieurs mois, l'entraineur italien a quitté les Blues mais cela a traîné. Le 9 juillet dernier, l'ancien sélectionneur transalpin a même dirigé la reprise. Le technicien en a aussi profité pour réaffirmé son leadership pendant quelques jours. Jusqu'au bout, il entendait rester le taulier.
Après avoir débuté la préparation avec Antonio Conte, les joueurs non-mondialistes ont pu la terminer avec Maurizio Sarri, nommé le 14 juillet. L'imbroglio autour de leur entraîneur a certainement fragilisé les Blues. L'ancien boss du Napoli n'a plus une minute à perdre avant le début de la saison.
Sarri, le tacticien de génie au grain de folie
L'arrivée de Maurizio Sarri, justement, voilà peut-être la bonne nouvelle de l'été pour Chelsea. Après deux années harassantes sous les ordres d'Antonio Conte, l'équipe première pourrait redécouvrir le plaisir de jouer. C'est en tout cas la philosophie du nouvel entraîneur des Londoniens. "Le football n’est pas un sport, c’est un jeu, explique l'Italien de 59 ans. Quiconque joue à un jeu a commencé à le faire enfant pour le plaisir. Et l’enfant en nous doit être entretenu parce que c’est souvent ce qui fait de nous le meilleur."
Le message est clair, Chelsea s'en sortira par le jeu. Choix étonnant compte tenu du passé récent du club, plus enclin à faire confiance aux pragmatiques Conte ou Mourinho. Certains joueurs pourraient se relancer sous les ordres de Maurizio Sarri comme l'éternel joker de luxe, Pedro, promis à du temps de jeu en début de saison. D'autres risquent de disparaître. Pion essentiel dans le groupe de Conte, Marcos Alonso pourrait perdre sa place de titulaire suite aux changements tactiques de Sarri.

L'autre risque pour les Blues repose sur la personnalité même de l'entraîneur. Capable de bouleversements tactiques innovants, l'Italien peut aussi se rendre coupable d'excès insensés comme des injures homophobes. Maurizio Sarri devra plus souvent montrer son talent que ses coups de sang. La très exigeante Premier League et la direction de Chelsea y veilleront.
Le mercato de tous les dangers
Chelsea ne sait pas où donner de la tête sur le marché des transferts. Mais à force de multiplier les objectifs, les Blues risquent bien d'en pâtir. Le club londonien doit éviter la fuite de ses cadres et se renforcer dans le même temps. Eden Hazard est annoncé comme le successeur de Cristiano Ronaldo au Real et le Belge sort d'une Coupe du monde éclatante. Difficile de le convaincre de rester pour jouer la Ligue Europa (à suivre en exclusivité sur RMC Sport) pourtant Chelsea s'y attèle.
Le dossier Thibaut Courtois parait encore plus complexe. Le gardien des Blues veut retourner à Madrid pour se rapprocher de ses enfants, installés dans la capitale espagnole. Encore une fois, le Real se porte candidat pour accueillir l'international belge. Ajoutez à cela un N'Golo Kanté courtisé par le Paris Saint-Germain et le FC Barcelone ou encore le feu follet Willian pisté un peu partout en Europe. Chelsea doit montrer les crocs pour éviter de se faire piller pendant l'été.
Jorginho, qui?
Au rayon des arrivées Chelsea ne fait pas beaucoup mieux. Deux joueurs se sont engagés avec l'équipe de Maurizio Sarri pendant l'été: Jorginho et Robert Green. Convoité par Manchester City, le milieu de terrain a finalement opté pour Londres. Plus qu'un choix de raison, c'est sa fidélité pour son ancien entraîneur à Naples qui a convaincu l'international italien. Une bonne pioche, même s'il sort d'une prestation assez catastrophique dans le Community Shield, pour son premier match officiel avec son nouveau club. Robert Green, lui, est arrivé libre mais le gardien anglais de 38 ans n'a pas vocation à s'installer dans le onze type des Blues.
Pour le reste, c'est le néant. Tous les joueurs ciblés par Chelsea ont refusé. Aleksandr Golovin a privilégié l'option menant à Monaco. Gonzalo Higuain a choisi l'AC Milan. "Chelsea? Le seul à me vouloir était Sarri. Ici, en revanche, tout le monde me voulait, c’est ce qui m’a décidé", a lâché le buteur argentin lors de sa présentation en Lombardie. A moins d'une semaine de la fin du mercato en Premier League, le temps presse pour Chelsea et Maurizio Sarri.
Malheur au retardataire
Avec un calendrier abordable lors des premières journées de la saison, Chelsea peut espérer combler une partie de son retard. Après un déplacement inaugural à Huddersfield (à suivre sur RMC Sport le 11 août dès 16h), les Blues accueilleront Arsenal pour le premier derby londonien de leur saison. Ensuite, il faudra prendre des points contre Newcastle, Bournemouth, Cardiff, West Ham.
Rien d'insurmontable en apparence. Mais, toujours en apparence, Chelsea ne semble pas au mieux de sa forme non plus. A Maurizio Sarri et son groupe de prouver le contraire et de lancer leur saison 2018-19 de la plus belle des manières.