
Premier League: comment l'Angleterre commence à croire au titre d'Arsenal
Le duel est lancé. Arsenal n'est plus le tube de l'été ni même celui de l'automne. En plein hiver, les Gunners sont bien installés en tête de Premier League, 19 ans après leur dernier sacre en championnat. Passée la surprise du début de saison, c'est tout un pays qui se met à considérer le club londonien comme un candidat au titre. Du côté de Manchester, notamment, on prend très au sérieux l'équipe de Mikel Arteta.
Pep Guardiola, qui a formé le coach espagnol avant de le laisser prendre son envol, connaît parfaitement son adversaire. "S'ils continuent sur ce rythme, ils vont marquer plus de 100 points, a glissé cette semaine l'entraîneur de Manchester City, avant un match crucial face à Chelsea ce jeudi soir. S'ils poursuivent comme ça, on ne les rattrapera pas." Pas sûr que Guardiola imagine vraiment les Gunners tenir un rythme aussi élevé, mais il a commencé à leur mettre la pression en tentant de leur donner le costume de favoris.
Haaland en chasseur, Henry en supporter
"On doit les chasser", avait expliqué quelques jours plus tôt Erling Haaland, mort de faim après avoir passé la Coupe du monde à s'entraîner. Kyle Walker, lui, veut tempérer l'enthousiasme autour d'Arsenal. "On n'a joué que 16 matchs, ce n'est même pas la moitié. Il y a encore beaucoup de rencontres à jouer, il va y avoir beaucoup de rebondissements, je crois."
Chez les Gunners, on tente de calmer le jeu. Mikel Arteta explique qu'il y a encore beaucoup de progrès à faire, le capitaine Martin Odegaard assure qu'il faut améliorer certains points pour "pouvoir se battre jusqu'au bout". Mais d'anciens acteurs du clubs ne se gênent pas pour tenir des discours bien plus ambitieux. "C'est à Manchester City de répondre. On est là pour rester", a lancé Thierry Henry à propos de la première place.
Arsène Wenger, revenu à l'Emirates Stadium lors du Boxing Day pour la première fois depuis son départ du club en 2018, ne cache pas non plus ses espoirs : "Arsenal devient de plus en plus fort. Je pense qu'ils ont les éléments nécessaires, tactiquement et mentalement. Ils peuvent aller au bout."
"C'est en avril ou mai qu'on commence à parler du titre"
Dans les discussions, le plus naturellement du monde, les entraîneurs ou consultants considèrent les Gunners comme prétendants. En conférence de presse, sans même y faire attention, Antonio Conte évoque Arsenal et Manchester City comme "les deux prétendants au titre". Jamie Carragher assure pour Sky Sports qu'il "aimerait voir Arsenal remporter la Premier League". Son collègue Gary Neville, pas toujours tendre avec les Gunners, assure qu'il préfèrerait ça aussi plutôt qu'un nouveau titre de Manchester City, rival de son club de toujours, United.
L'ancien joueur des Red Devils est d'ailleurs l'un des seuls à émettre un bémol. "On n'est pas encore en février ou mars, or c'est en avril ou mai qu'on commence à parler du titre. Je pense que pour le moment ils doivent juste se détendre." A Arsenal, on n'a d'ailleurs pas oublié ces nombreuses saisons, sous Wenger, où le titre s'est perdu à la fin de l'hiver, parfois au début du printemps. Mais il y a tellement longtemps que les rêves de titre avaient disparu qu'ils relèguent aujourd'hui la réalité au second plan. Tout le royaume, d'ailleurs, s'est laissé embarquer.