Quand les "anciens" s'en prennent aux jeunes accros aux réseaux sociaux

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"Quand je vois les jeunes faire une vidéo sur Instagram dans le vestiaire, j’ai envie de leur défoncer les dents avec une batte de baseball." Le sanguin milieu de terrain de l’AS Roma Daniele De Rossi n’est pas particulièrement en phase avec la nouvelle génération. Instagram, Twitter, Snapchat, Facebook sont autant de mots qui lui donnent parfois envie de péter les plombs lorsqu’il en est question dans l’intimité du vestiaire romain.
Le petit tacle de Buffon à Pogba
L’international italien n’est pas le seul à critiquer ce déferlement de vidéos et autres selfies dans les vestiaires des clubs de foot à travers le monde. Si peu de joueurs encore en activité le clament publiquement, le contenu de certaines publications, leur timing ou leur quantité font grincer quelques dents. Paul Pogba qui a toujours été très actif sur les réseaux sociaux avait été gentiment taclé par son ex-partenaire à la Juventus, Gianluigi Buffon au sujet d’un pacte entre joueurs turinois après que le Français soit parti pour Manchester United. "Pour Paul, c'est clairement plus facile de le suivre sur les réseaux sociaux, comme ça nous savons ce qu'il devient", avait déclaré l’Italien à Sky Sport.
Ferdinand : "Pour qu'on s’amuse un peu mais pas quand on est 6e du championnat"
Paul Pogba, toujours lui, a aussi été critiqué très récemment par l’ancien défenseur de MU Rio Ferdinand pour avoir posté une vidéo de lui en train de danser dans le vestiaire avec Jesse Lingard. "Je suis pour qu’on s’amuse un peu sur les réseaux sociaux mais pas quand on est 6e du championnat", avait soufflé l’Anglais. Réponse de l'intéressé ? "Ce qui est sur le terrain est sur le terrain et ce qui est en dehors reste en dehors. Je suis capable de me concentrer une fois sur la pelouse. On s’est juste amusé avec Jesse Lingard. Ça ne me touche pas. Quand je suis sur le terrain, je suis concentré pour gagner. J’accepte les conseils. Je lui ai parlé et il m’a expliqué ce qu’il voulait me dire. C’est une génération différente, rien de grave."
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Le fatalisme de Mourinho
Un décalage relationnel contre lequel il est difficile de lutter. "Il y a dix ans, aucun joueur n’avait de portable dans le vestiaire, soupirait il y a peu José Mourinho dans France Football. Il faut s’y faire parce que si tu combats ça, tu engendres le conflit et tu te mures dans l’âge de pierre."
Blanc : "Un ouragan qui dévaste tout sur son passage"
Plus que les anciens joueurs, ce sont les entraîneurs qui tremblent avec les posts de leurs joueurs sur les réseaux sociaux. "C’est dangereux, très dangereux, a déclaré récemment au Parisien Magazine Laurent Blanc qui en sait quelque chose, lui qui a essuyé les insultes de son défenseur Serge Aurier sur Periscope. Les jeunes ne maîtrisent pas les conséquences que leurs « posts » peuvent avoir sur leur vie future. Les réseaux sociaux sont un ouragan qui dévaste tout sur son passage. "
Le souvenir de Paul Scholes
Mark Noble, capitaine de West Ham, est sur la même longueur d’onde et met en garde ses plus jeunes équipiers, leur conseillant d’ignorer tous les commentaires. "Ils peuvent leur faire très mal, assure-t-il. Dans le vestiaire, il faut être positif sur les réseaux sociaux." Sinon, on s’expose à des représailles qui ne vont pas forcément aussi loin que celles qu’imagine Daniele De Rossi. Paul Scholes : "Au cours de mes dernières années à United, nous avions un joueur, nouveau dans l’équipe et jeune, qui a posté une photo du vestiaire sur Instagram ou Twitter. Je ne le nommerai pas mais le manager est intervenu et ça ne s’est plus reproduit."
Deschamps et les selfies dans la piscine
Maître parmi les maîtres en matière de communication, Didier Deschamps doit aussi composer avec les portables en équipe de France. Le sélectionneur des Bleus exige de ses joueurs une extrême vigilance sur le contenu de ce qui est diffusé sur leurs comptes. Notamment durant une compétition. "Il faut savoir ce qu'on met en termes de photos et de commentaires. Je vais vous prendre un exemple: quand on était au Brésil (lors du Mondial 2014), dans notre camp de base, il y avait une ou deux piscines. Si les joueurs se prennent en selfie autour de la piscine, il n'y a rien de mal. Mais si en France ils se disent: 'Mais qu'est-ce qu'ils font là-bas, ils sont en train de faire du tourisme, ils bronzent ?'... Il faut faire attention à l'interprétation." Bref, mieux vaut prévenir…
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