
Rythme effréné, adaptation dans un milieu masculin, projets pour le foot… Nathalie Boy de la Tour se confie

Nathalie Boy de la Tour - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Sa nomination à la tête de la LFP avait constitué "un événement" et une "opportunité", se rappelle Jérôme Belaygue, directeur de la communication de l'instance. Le 11 novembre 2016, Nathalie Boy de la Tour était la première femme de l'histoire élue présidente de la Ligue de football professionnel, après les quatorze années de mandat de Frédéric Thiriez (et six mois d’intérim assurés par Jean-Pierre Denis).
"Un sentiment de satisfaction"
Après deux années d'exercice, elle éprouve aujourd'hui un "sentiment de satisfaction et de responsabilité, comme elle le confie à RMC Sport. Car le travail accompli depuis deux ans est très positif, aussi bien d’un point de vue économique qu’en termes d’image et de travail interne", se félicite-t-elle.
Parmi les principaux points de satisfaction, la hausse drastique des droits TV de la Ligue 1, qui dépasse le milliard d'euros par saison pour la période 2020-2024, réjouit particulièrement l'instance.
"La compétence n'a pas de genre"
Mais pour parvenir à ce résultat, Nathalie Boy de la Tour a dû s'adapter, trouver sa place dans un environnement essentiellement masculin. Une étape particulièrement bien gérée par la principale intéressée. "Pour moi, la compétence n’a pas de genre. La question n’était pas qu’une femme soit ou pas à la tête de la Ligue. Je ne voyais pas l’importance que cela pouvait avoir. […] Le football est un milieu dur, qu’on soit un homme ou une femme. Cette dureté est la même pour moi que pour les hommes", estime-t-elle.
Elle a également dû apprendre à travailler en duo avec Didier Quillot, directeur général exécutif de la LFP. "Nous ne nous étions pas choisis", confie ce dernier. Ils ont finalement réussi à construire une relation apaisée, après plusieurs mois de travail: "Chacun a envie que la Ligue réussisse, chacun fait passer ses sentiments ou son ressenti derrière le premier objectif: faire grandir la Ligue et le football professionnel", explique-t-il.
Un travail "stimulant"
Désormais, Nathalie Boy de la Tour s'épanouit à la tête de la LFP. Même si elle explique avoir une vie effrénée. "On a du mal à imaginer à quel point le football n’arrête jamais. C'est un boulot sept jours sur sept, pratiquement H-24, sans week-end. Le rythme est effréné et n'est pas toujours facile à porter. Mais tout va très bien", tempère-t-elle. "C'est ce qui est stimulant, rien n'est comparable au football."
Et la dirigeante ne compte pas s'arrêter là. Elle partage à RMC Sport ses projets pour développer le football français à l'avenir. Son travail va s'orienter sur trois grands axes dans les mois à venir: les droits TV internationaux, pour lesquels la LFP accuse "beaucoup de retard", l’image du football, "qui s’améliore mais pas encore suffisamment", et la gouvernance, "point faible du foot français professionnel".
"Nous avons besoin de davantage de simplicité"
Sur ce dernier aspect, elle donne déjà quelques pistes: "On doit la faire évoluer. Nous avons besoin de davantage de simplicité, de bon sens dans cette gouvernance qui en manque. Des strates se sont accumulées. On est sur un conseil d’administration de vingt-cinq membres, un bureau de quinze membres, une assemblée générale, cinq syndicats, des collègues… C’est un espèce de mille-feuilles qu’on doit impérativement revoir", juge-t-elle. Il lui reste désormais deux années pour concrétiser tous ses projets.