Serie B: une enquête ouverte après les saluts fascistes du public pour l'arrière-petit-fils de Mussolini

Ça ne devrait pas en rester là. La Fédération italienne de football (FIGC) a décidé d'ouvrir une enquête sur le comportement de supporteurs de la Juve Stabia, un club de deuxième division, après leur célébration par des saluts fascistes du but inscrit par Romano Floriani Mussolini, arrière-petit-fils de Benito Mussolini, dimanche lors du match contre Cesena (1-0).
"Les employés du parquet fédéral (de la FIGC) enverront un rapport sur l'incident, accompagné de documents vidéo, au juge sportif de la Ligue Serie B pour qu'il se prononce", a indiqué la FIGC ce lundi auprès de l'AFP.
Lors de la rencontre comptant pour la 18e journée de Serie B, opposant la Juve Stabia à Cesena, Romano Floriani Mussolini a inscrit à la 21e minute l'unique but de la partie qui était aussi son premier dans les rangs professionnels et sous le maillot de la Juve Stabia
Des saluts fascistes et le nom "Mussolini" scandé
Pour fêter sa réalisation, des dizaines de supporteurs du club de la ville de Castellammare di Stabia, près de Naples, ont à l'appel du speaker du stade crié à plusieurs reprises "Mussolini" en faisant ce qui ressemble au salut romain ou au salut fasciste, le bras tendu vers l'horizon.
Le jeune défenseur âgé de 21 ans a, lui, célébré son but en mettant son index sur la bouche, geste souvent utilisé par les joueurs de football pour faire taire leurs détracteurs.
Formé à la Lazio Rome (dont une partie des supporteurs ultras est ouvertement d'extrême droite et régulièrement pointée du doigt pour des saluts fascistes ou nazis), le latéral droit a été prêté à la Juve Stabia après une saison 2023-2024 passée en troisième division. Depuis son arrivée, il a disputé tous les matchs de son équipe qui occupe provisoirement la quatrième place de la Serie B.
"Qu'est-ce que je peux y faire?"
Sa mère Alessandra, ancienne députée italienne et européenne, est la petite-fille de Benito Mussolini, fondateur du fascisme qui a dirigé l'Italie de 1922 à 1943. "Il n'y a rien à commenter. Je préfère me tenir loin de cela. Mon fils ne veut aucune forme d'ingérence dans sa vie ou ses affaires", faisait-elle valoir lors de son arrivée chez les professionnels à la Lazio.
Pourtant, s'il porte au quotidien le nom Floriani de son père, le joueur a décidé d'avoir un maillot floqué d'un F suivi de Mussolini.
"Qu'est-ce que je peux y faire? Ce qui compte, c'est ce que je fais sur les terrains", disait-il de son patronyme et de son ancêtre dans une interview à la Gazzetta dello Sport le mois dernier. "Il a été un personnage très important pour l'Italie, mais nous sommes maintenant en 2024 et le monde a changé", ajoutait-il, faisant également part de son ambition de jouer en Serie A et de porter le maillot de l'équipe d'Italie.