Barça: nouvelles révélations sur les commissions douteuses du transfert de Griezmann

Englué dans une crise financière sans précédent, le Barça a livré au début du mois les résultats d’un audit financier sur la situation du club, réalisé par le cabinet Kroll à la demande du président Joan Laporta. Le rapport en question a mis en lumière des "conduites délictuelles gravissimes", Laporta évoquant "des paiements sans objet", "des paiements avec un objet fallacieux", ainsi que "des paiements disproportionnés".
A ce sujet, le directeur général du club Ferran Reverter avait de son côté évoqué une gestion néfaste, en estimant que les anciens dirigeants du Barça avaient "acheté des joueurs en étant déconnectés de la réalité".
Il a notamment été question de commissions douteuses dans le transfert de Griezmann, particulièrement élevées et peu habituelles pour des intermédiaires. Selon les dernières révélations du journal El Mundo, qui a eu accès aux travaux du cabinet Kroll, le Barça aurait mené des négociations parallèles avec l’Atlético bien en amont du transfert du joueur français.
Le rôle trouble d'un intermédiaire
Dans l'un des premiers courriels divulgués, qui date de 2017, le FC Barcelone entame des négociations pour tenter de conclure plus rapidement la signature de Griezmann avec le soutien de l'avocat pénaliste José Ángel González Franco.
Selon El Mundo, la plainte déposée par Laporta auprès du parquet de Barcelone suggère que le rôle de González Franco reste flou dans cette affaire, le Barça ne sachant pas au nom de quel intérêt et de quel parti González Franco est finalement intervenu dans ce deal.
Avant de signer au Barça, Antoine Griezmann a consulté González Franco qui lui a fait signer un document lui garantissant une commission de 5% sur la clause de résiliation du joueur (120 millions d'euros), plus 2,5 millions de bonus.
Parmi les différents courriels dévoilés par El Mundo apparaissent des dissensions entre l'avocat pénaliste, l’entourage du joueur (composé de sa sœur, Maud Griezmann, et de Sevan Karian, son avocat), le Barça, alors représenté par Óscar Grau, son ex-directeur général, et l’Atlético. On y trouve une série de disputes sur d'éventuelles commissions.
À cela s'ajoute un courriel avec la sœur du joueur et sa proposition d'un bonus de 40 millions d’euros pour accélérer le processus de signature du joueur au Barça, ainsi que des réunions avec elle pour conclure l'affaire.
Tout cela a conduit à un mécontentement justifié de la part de l'Atlético de Madrid une fois que l'information des négociations parallèles a été divulguée, dès 2019 par El Mundo. Le journal explique que l’Atlético est allé jusqu'à demander 80 millions supplémentaires au Barça pour ses manœuvres cachées (la différence entre la clause que le joueur avait au moment des contacts, 200 millions, et les 120 millions que le Barça a fini par payer après la réduction que l'Atlético a accordé au joueur pour partir).