Comment Christophe Galtier, proche du PSG, est devenu une référence en France

Une longue vie d’adjoint après une carrière honorable
Après Antoine Kombouaré (déjà en place à l’arrivée de QSI en 2011) et Laurent Blanc, Christophe Galtier pourrait devenir le troisième entraîneur français du PSG, version qatarie. Le club a pris contact avec Nice pour attirer celui qui est devenu une référence du foot français après une longue et patiente marche. Avant d'obtenir cette renconnaissance quasi unanime sur le banc, "Galette" a mené une honorable carrière de défenseur débutée à Marseille, sa ville natale et son club formateur avec qui il a touché de plus près le titre (une deuxième place en D1 en 1987, deux défaites en finale de la Coupe de France en 1986 et 1987) qu’il n’a finalement jamais accroché en 14 ans de carrière. Il est revenu aider le club (1995-1997) pour le faire remonter en Ligue 1, après des aventures à Lille, Toulouse, Angers, Nîmes et avant de conclure par deux aventures à l’étranger (Monza en Italie, puis Lioaning en Chine).
Il n’a pas mis longtemps à sauter le pas du terrain au banc en devenant adjoint de Bernard Casoni à Marseille (encore) quelques semaines après avoir pris sa retraite de joueur en 1999. Un apprentissage dans un climat instable où il a alterné entre le poste d’adjoint avec Casoni, Abel Braga et Javier Clemente et celui de numéro un par intérim. Il a aussi essuyé les premiers plâtres d’un caractère bouillant (canalisé depuis) avec une suspension de six mois après avoir été suspecté d’avoir violemment agressé Marcelo Gallardo, meneur de Monaco dans le vestiaire du Vélodrome.
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Un épisode dont Galtier ne veut plus parler. Il s’était d’ailleurs vite éloigné de la France en rejoignant la Grèce comme adjoint de Richard Tardy à Salonique (décembre 2001-mai 2002), tout en passant ses diplômes d’entraîneur. Il a ensuite suivi Gérard Gili, son ancien entraîneur à Marseille, dans le staff de Bastia (2002-2004) avant de trouver en Alain Perrin une sorte de mentor. En 2004, ce dernier lui propose de le suivre à Al-Aïn (Abu Dhabi). Le début d’une collaboration de cinq ans à Portsmouth (avril-décembre 2005), Sochaux (2006-2007), Lyon (2007-2008) et Saint-Etienne (2008-2009). Privé de titre quand il était joueur, Galtier y goûte pour la première fois avec deux Coupes de France (Sochaux en 2007, Lyon en 2008) et un championnat de France (2008), le 7e consécutif et le dernier de Lyon.
D’intérimaire à meilleur entraîneur de Ligue 1
Le véritable envol de Galtier se produit en 2009 au moment de l’éviction d’Alain Perrin de Saint-Etienne. Les dirigeants nomment l’adjoint numéro un intérimaire. Ce dernier accepte après discussion avec son ancien binôme. "Il a quelques scrupules et me demande mon avis, rappelait Perrin dans La Voix du Nord en 2021. Je lui réponds que je n’y vois pas d’inconvénients car je ne sais pas combien de temps je serai indisponible et je n’ai pas de projet dans l’immédiat. C’était une opportunité." Que Galtier ne gâche pas. Il est conforté dans ses fonctions après avoir maintenu le club en Ligue 1. Le début d’une longue et riche aventure. Dans le Forez, Galtier brille, offre le premier titre au club depuis 1981 (Coupe de la Ligue en 2013) et qualifie l’équipe quatre fois de suite en Ligue Europa. Il est élu meilleur entraîneur de Ligue 1 en 2013 avec Carlo Ancelotti (PSG), récoltant la reconnaissance de ses pairs.
Il quitte finalement le club en 2017, un an avant la fin de son contrat, un peu lassé du contexte stéphanois avec ses deux présidents pas toujours en phase (Roland Romeyer et Bernard Caïazzo). Il y laissera une trace prégnante auprès de supporters, qui lui ont vite pardonné son passage à Lyon, ennemi honni, quelques mois avant son arrivée. "Christophe est un caméléon, image Perrin. Il arrive à prendre la température de l’endroit et à s’adapter très rapidement. Il est de nature à ne pas vouloir imposer une loi ou une philosophie. C’est un homme de mission. Il comprend les choses, il accepte les contextes dans lesquels on doit travailler."
La pause n’a pas duré très longtemps. Gérard Lopez lui confie le banc de Lille après le fiasco Bielsa en décembre 2017. Il sauve le club en Ligue 1 après une demi-saison exténuante à l’issue de laquelle il promet de changer les choses. Parole tenue! Avec l’aide de Luis Campos pour le recrutement - le Portugais en a fait sa priorité au PSG - il porte le Losc à la deuxième place de L1 derrière le PSG et obtient son deuxième trophée de meilleur entraîneur en 2018-2019. Frustré par l’arrêt de la saison 2019-2020, il signe un retour encore plus fracassant en 2020-2021 en offrant le quatrième titre de champion de France au Losc, devant Paris. Une consécration qui le pose encore comme le meilleur entraîneur de Ligue 1 (record partagé avec Laurent Blanc). Et lui offre de nombreuses opions sur le marché des transferts.
En froid avec Olivier Létang, président lillois qui a pris la succession de Gérard Lopez (qu'il appréciait), Galtier annonce son départ un an avant la fin de son contrat. Naples le courtise, Lyon fait le forcing mais Galtier choisit finalement Nice et ses moyens de nouveau riche. Il y retrouve aussi Julien Fournier, qu'il connait depuis longtemps. Mais la collaboration entre les deux hommes a viré à l’amertume. Sportivement, Galtier est critiqué pour le style de son équipe jugé trop restrictif mais porte tout de même le Gym en finale de Coupe de France (défaite face à Nantes) et en Europe (qualification en Conference League) après avoir longtemps lutté pour une place sur le podium. Pas de quoi entamer profondément son crédit. Sa connaissance parfaite de la Ligue 1, son pragmatisme et son relationnel loué en font le favori pour s’asseoir sur l’un des bancs les plus prestigieux du monde. Avec un objectif clair: remporter la Ligue des champions. Unanimement salué en Ligue 1, considéré par certains comme le meilleur entraîneur français du moment (derrière Didier Desschamps et Zinedine Zidane), il a désormais l’occasion de se faire un nom en Europe.