Mercato: pourquoi le PSG a intérêt à se faire prêter Mbappé?

Nasser Al Khelaifi - AFP
Kylian Mbappé est apparu pour la dernière fois en tant que joueur de l’AS Monaco ce dimanche, sur le banc des remplaçants, lors du carton des champions de France face à l’OM (6-1), en clôture de la 4e journée de Ligue 1. Le club monégasque et le PSG étaient auparavant tombés d’accord sur le transfert de l’international tricolore de 18 ans (4 sélections), autour d’un prêt avec option d’achat, non obligatoire, de l’ordre de 180 millions d’euros (bonus inclus).
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Le prêt, un détournement du fair-play financier
Une manière de détourner habilement le fair-play financier, édicté par l’UEFA. Depuis l’adoption de cette règle en mai 2010, laquelle interdit aux clubs de dépenser davantage qu’ils ne génèrent de revenus, et surtout depuis les premières sanctions tombées en 2014, ce type de prêt est une manière d’acheter des joueurs, que les clubs ont régulièrement utilisées. Cela a notamment été le cas pour Serge Aurier, mais pas seulement. En Angleterre, Manchester United s’en est également servi.
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Mbappé toujours "propriété" de Monaco
Il existe ainsi deux possibilités d’user de cette manœuvre. Les deux clubs concernés s’entendent sur un prêt d’un an. Le club a qui le joueur est prêté paye au club prêteur l’équivalent d’un an de salaire du joueur, charges et frais inclus (au centime près). Sachant que lors d’un prêt, le joueur reste "propriété" du club dans lequel il est sous contrat et donc à sa charge. Dans ce cas, c’est le club prêteur qui continue à payer le salaire. Peut-être intéressant pour le PSG, du point de vue de la situation fiscale à Monaco.
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Acheter Mbappé aurait été risqué
Deuxième option, les deux clubs s’entendent pour que le salaire soit payé par le club qui récupère le joueur. A l’intersaison suivante, le club paye l’option d’achat qui a été défini, le montant du transfert passant donc dans les comptes de l’année suivante. Dans le cas du transfert de Kylian Mbappé au PSG, il est peu probable que le prêt soit avec option d’achat obligatoire. Dans ce cas, le PSG aurait beaucoup de mal à faire passer la dépense sur l’exercice 2018-2019 au niveau du FPF, mais surtout au niveau de la DNCG.

La possibilité d’un contrat sous seing privé
En effet si le transfert est sûr, difficile de justifier auprès des instances un paiement différé. Ce n’est pas très "discret". Il est donc fort probable que le PSG ait conclu un prêt classique, avec option d’achat mais non obligatoire. Dans ce cas le contrat de prêt est envoyé et validé par la Ligue avec une date butoir (souvent le 30 juin). Parallèlement à cela les deux parties peuvent se mettre d’accord dans un contrat sous signature privé (ou sous seing privé) qui force le PSG à acheter le joueur, quoi qu’il arrive.
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Une bascule sur le plan comptable
Il faut cependant savoir que même si le contrat sous seing privé est fréquemment utilisé dans le football, il a peu de valeur en terme juridique, en cas de conflit entre les deux clubs à la fin du prêt. Grace à cette solution, le PSG ne contourne pas spécialement le FPF mais il gagne un an du point de vue comptable. Au lieu d’avoir quatre jours pour vendre, il pourra donc le faire plus tard, voir au prochain mercato estival. Il a aussi et surtout le temps de renégocier certains contrats de sponsoring durant l’année.
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