Pourquoi Pogba va devenir l'homme le plus cher du monde

Paul Pogba - AFP
125 millions d'euros. C'est, selon les dernières informations venues d'Italie et d’Angleterre, la somme que devra débourser Manchester United pour arracher Paul Pogba à la Juventus. C'est presque deux fois plus que ce que paya en 2000 le Real Madrid au Barça pour Luis Figo, « joueur le plus cher de l'histoire » à l’époque. Et c’est plus que les 100 millions d’euros versés par le Real à Tottenham en 2013 pour Gareth Bale. Les dirigeants de MU seraient prêts à effacer ce record pour Paul Pogba.
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Manchester United a largement les moyens
Avec presque 520 millions d'euros de revenus générés à l'issue de la saison 2014-2015 (étude du cabinet Deloitte), Manchester United n'est « que » le 3e club le plus riche du monde, derrière le Real Madrid et Barcelone. Il n'en demeure pas moins que les Red Devils, malgré trois saisons compliquées côté sportif, n'ont pas à trembler pour leur avenir.
Bien au contraire même, car d'après le magazine américain Forbes, Manchester United est le club le plus rentable du monde. La famille Glazer, propriétaire d'United, se frotte les mains; en 2014-2015, le club a réalisé 190 millions de dollars de bénéfices (environ 172 millions d'euros). Le merchandising et l'apport des droits TV de la Premier League assurent la bonne marche de l'entreprise.
Une nouvelle ère pour Manchester
Manchester United cherche son souffle depuis que sir Alex Ferguson a tiré sa révérence en 2013, après 26 années auréolées de 38 titres. Son successeur au poste de manager, David Moyes, n'aura tenu que 9 mois avant de prendre la porte, faute de résultats. Louis van Gaal, malgré près de 330 millions d'euros en transferts plus ou moins réussis (Di Maria, Shaw, Martial, Schweinsteiger, Depay...), n'a pas fait beaucoup mieux.
En mai dernier, MU a lancé sa révolution. José Mourinho, désigné depuis longtemps comme le meilleur successeur d'Alex Ferguson, a été nommé. Avec le Portugais, Manchester United mise sur la durée, avec pour premier objectif de retrouver les sommets. Pour y parvenir, les dirigeants accèdent à presque toutes les exigences du « Special One » : outre Zlatan Ibrahimovic (gratuit), Eric Bailly (40 millions d'euros) et Henrikh Mkhitaryan (42 millions d'euros) ont rejoint son escouade. En attendant Paul Pogba ?
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Un message à toute l’Europe
Le mercato n'a pas qu'une dimension sportive. Il s'agit aussi d'un outil stratégique permettant d'instaurer une hiérarchie sur l'échiquier européen. Depuis 1999, le Real Madrid, le club le plus riche du monde, s'attache à dominer le marché en s'offrant les meilleurs footballeurs et en établissant des records (Figo, Zidane, Ronaldo, Bale...). Pour Chelsea, le mercato a été un moyen d'entrer dans gotha européen : rachetés par Roman Abramovitch en 2003, les Blues ont dépensé sans compter les deux premières années pour se construire une équipe de qualité et une réputation.
Dans sa volonté de redevenir incontournable, Manchester United ne lésine pas. Le richissime club est prêt à faire sauter la banque pour attirer dans ses filets Paul Pogba, un joueur très courtisé, qu'il a perdu en 2012 et qui a depuis pris une telle envergure qu'on le présente comme le futur meilleur footballeur du monde. Recruter le « joueur le plus cher du monde » serait un signal fort de la part d’United.
Un potentiel gigantesque
Enfin, le prix de Paul Pogba découle de son potentiel, sportif et marketing. Le Français a toutes les qualités d’un Ballon d’or en puissance. Lui-même le clame : il veut marquer son époque en devenant le meilleur joueur du monde. Et ses entraîneurs s’accordent tous sur un point : Paul Pogba dispose d’une grosse marge de progression. C’est dire le niveau que ses fans espèrent le voir atteindre.
125 millions d’euros est sans doute une somme surévaluée au regard du niveau actuel de « La Pioche », mais un tel investissement est un pari sur l’avenir. C’est ainsi, par exemple, que Leonardo avait justifié les 42 millions d’euros déboursés par Paris en 2011 pour Javier Pastore. Enfin, Paul Pogba a tout du joueur bankable : Actif sur les réseaux sociaux, égérie publicitaire, populaire, initiateur de buzz comme avec sa danse du dab… Le Français pourrait rentabiliser très rapidement les sommes investies sur lui.