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Transferts de l'hiver, vente de Cherki, départ de Lacazette... Pourquoi l'OL peut se montrer plus optimiste avant son passage devant la DNCG

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Alors que l'OL joue son avenir devant la DNCG le 24 juin, la vente de Rayan Cherki à Manchester City est une bonne nouvelle pour les finances du club rhodanien.

De la situation actuelle de l’OL, deux lectures se font face. Celle, extérieure, qui propose une forme de chaos économique et financier avec une rétrogradation en Ligue 2, sur fond de dettes colossales soulignées dans les décisions du gendarme financier du foot français à l’automne. Et celle, intérieure, qui dessine des lendemains sportifs moins noirs. Seule la date du 24 juin et le passage devant la DNCG validera la bonne et donnera une indication de la compétitivité du groupe de Paulo Fonseca en autorisant ou non les transferts. En attendant, la vente de Rayan Cherki pour 36,5 millions d'euros hors bonus, ajoutée à d’autres étapes qui meublent cette intersaison, rebat les cartes.

De tous les chiffres qui rythment la chronique lyonnaise depuis de nombreux mois, l’un des plus impactants aux yeux de la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion), est celui mentionné en novembre quand elle demandait à John Textor de trouver 175 millions d’euros avant le 30 juin 2025. Or, en janvier, le club a déjà vendu pour près de 60 millions d’euros (Caqueret à Côme, et Orban à Hoffenheim), dont cette entrée d’argent d’un transfert de Luiz Henrique opéré de Botafogo au Zénith Saint-Pétersbourg (33 millions d’euros) mais dont l’OL avait les droits sportifs. Sans oublier l’option levée (12 millions d'euros) par Neom, le club saoudien à qui l’OL avait prêté Said Benrahma après la montée en première division en avril.

Textor toujours positif

Ajoutez à cela les 83 millions d’euros injectés par les actionnaires, et on comprend mieux "l’optimisme" de John Textor au soir de la 33e journée à Monaco, à l’issue de la défaite qui condamnait son club à une nouvelle saison sans Ligue des Champions. "Ne t’inquiète pas, on a de l’argent. On le dépense. Arrête de lire la presse, tu n’as pas à t’inquiéter. On ne va pas être relégué, on a l’argent. Évidemment qu’on traverse un mauvais moment en France, mais j’ai mis 293 millions d’euros, et vous pensez que je vais laisser tomber car ils (la DNCG) m’en demandent 50? Nous allons bien", avait-il répondu à un supporter qui l'interpellait sur la santé financière du club.

L’OL peut se remettre du départ de tous ses joueurs ? – 10/06
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Peut-être savait-il déjà qu’il avait une fenêtre de vente – celle avant le début du Mondial des clubs – pour l’une des pièces "bankable" de son puzzle. Et que cette vente allait concerner Rayan Cherki, qui peut rapporter plus de 40 millions d’euros avec bonus, là où l’été dernier, les sommes proposées ne dépassaient pas 15 millions...

Est-ce qu’avec ce montant-là, la boucle est enfin bouclée et cette demande de la DNCG satisfaite? En interne, on espère en effet que la vente de Cherki cochera de nombreuses cases et fera planer une nouvelle petite musique: "Nous vendrons peut-être mais nous ne sommes plus obligés de faire des ventes à la casse !"

Des montants de transferts jugés "fantaisistes" (pour Lucas Perri qui peine avec l’entraîneur des gardiens de but venu avec Paulo Fonseca) ont déjà été repoussés et si des propositions arrivent, il faudra qu’elles soient "conséquentes" pour amener un transfert de l’autre joueur à valeur, Malick Fofana. Quant à Clinton Mata ou Ainsley Maitland-Niles, il faudrait là aussi mettre une somme conséquente pour faire bouger John Textor. Reste le cas de Thiago Almada, prêté par Botafogo jusqu’au 30 juin prochain.

L'OL peut jouer la Coupe d'Europe... en attendant la DNCG

Une autre exigence de la DNCG semble aussi se dessiner avec le départ de Rayan Cherki, la fin des contrats d’Alexandre Lacazette et d’Anthony Lopes (parti à Nantes cet hiver mais dont une partie du salaire était assurée par son club formateur): la baisse de la masse salariale. À terme, le départ de Nemanja Matic à un an de la fin de son bail à Lyon – juin 2026 – semble inéluctable, d'autant qu'il est en froid avec son coach après le quart de finale de Ligue Europa à Manchester. Il n’est pas exclu, dans ces conditions un peu moins "contraintes" financièrement, que Nicolas Tagliafico, en fin de contrat au 30 juin prochain, porte encore le maillot lyonnais la prochaine saison.

D’autant que la participation à une coupe d’Europe pour l’OL est sur la bonne voie: la FFF a accordé le 28 mai dernier la licence club et la presse outre-Manche rapporte que le succès de Cristal Palace en FA Cup pourrait arranger les affaires du propriétaire américain de l’OL. En effet, John Textor possédant 43 % du club londonien, cela en fait un "concurrent" à l’OL dans la participation à la Ligue Europa. Or, l’UEFA a tranché: le club lyonnais est prioritaire avec sa 6e place en Ligue 1.

Seule solution à l’instant T et en urgence pour que Crystal Palace soit engagé en coupe d’Europe en septembre: la vente des parts de Textor dans la formation britannique, ce qui lui enlèverait sa couleur "Eagle Foot". Un souhait exprimé par l’homme d’affaires américain depuis longtemps mais que les autres actionnaires n'ont guère considéré jusque-là. L’avenir européen de Palace dépendant de ce fait, peut-être changeront-ils leur fusil d’épaule. S’ils voulaient donc les racheter, ce serait autant de liquidités potentielles à venir pour les finances de l’OL.

Il reste donc beaucoup de "si" et de "conditionnel" dans la situation actuelle de l’OL à deux semaines de son passage devant la DNCG, seul juge de paix de l’avenir et de la compétitivité du septuple champion de France dans l’élite du foot français. Mais certains signaux perdent de leur rouge vif de l’automne. Et pour une fois, le vert, certes timide, qui apparait sur certains radars pourrait signifier, une fois n’est pas coutume à Lyon, un peu d’espoir pour voir l’OL en Ligue 1 au 15 août prochain.

Edward Jay