"Pour 100 euros, j’y vais": le voyage (presque) tous frais payés de certains supporters du PSG à Doha pour le Trophée des champions

Samedi matin, Maxime va quitter la fraîcheur de Rouen pour le soleil et la douceur du Qatar où le mercure avoisine actuellement les 20 degrés. Et ce voyage, il n’avait pas vraiment prévu de le faire. Supporter du PSG depuis ses 9 ans, ce responsable logistique de 35 ans va bénéficier de l’offre très attractive mise en place par le club pour permettre à quelques centaines d'abonnés parmi les plus fidèles d’assister au Trophée des champions contre Monaco (17h30) à Doha. Pour 100 euros, il prendra l’avion de Roissy-Charles de Gaulle à 7h samedi, bénéficiera d’un dîner le soir, d’un logement pour une nuit, du petit-déjeuner, de visites touristiques, de la place pour le match, puis du vol retour dimanche soir.
"On ne comprend même pas pourquoi le match est là-bas"
Un prix défiant toute concurrence qui l’a convaincu de suivre son équipe fétiche à plus de 6000 kilomètres de la capitale. "J’ai un peu hésité avec ma femme qui travaille et mes enfants, puis le temps que ça se mette en place dans ma tête, j’ai dit: ‘oui, pour 100 euros, j’y vais’." Mais il a fallu se décider rapidement, l’offre ayant été proposée il y a seulement une semaine. Abonné à Auteuil, lui a pu en bénéficier par le biais du fan-club de Normandie dont il est membre. Il fera donc partie des 365 fans parisiens attendus au stade 974 et sa capacité de 45.000 places (dont 90% devraient être occupées).
Sans l’offre, ils auraient été beaucoup moins à venir de France. "Financièrement, c’est impossible", fait remarquer Maxime. "On ne comprend même pas pourquoi le match est là-bas. J’avais juste regardé les prix par curiosité. L’aller pour se rendre au Qatar coûtait déjà 1000 euros, pareil pour le retour, sans la place de foot et sans l’hôtel… Je n’imagine même pas." Mais le geste commercial n’a pas convaincu tout le monde.
Selon les informations de RMC Sport, aucun groupe du Collectif Ultras Paris ne participera à ce déplacement. Une décision prise par soucis "de cohérence avec le mouvement ultra qui ne peut cautionner cette compétition qui se jouera à l'autre bout du monde alors que plusieurs villes françaises auraient pu accueillir cet évènement". Des indépendants du virage Auteuil, comme Maxime par le biais de son fan-club, y seront en revanche. "C’était l’opportunité parce que je ne sais pas si je retournerai à Doha un jour", confie-t-il.
Ce cadeau de Noël tombe de manière inattendue pour un trophée qui ne suscite plus vraiment de frissons particuliers chez les supporters parisiens. "Il y a une petite attente mais pas à ce moment-là de l’année. On ne le joue pas à cette période normalement", fait remarquer Maxime. Initialement programmé le 8 août, le Trophée des champions va finalement se jouer avec cinq mois de retard. Après un gros fiasco dans l’organisation. Après une candidature de la République démocratique du Congo, puis le choix de délocaliser la rencontre à Pékin (Chine) le 8 août, les plans avaient finalement changé en juillet avec le report et la relocalisation à Monaco le 28 août. Une option encore abandonnée.
Une solution a finalement été trouvée en novembre pour la date et le lieu de l’affiche, le 5 janvier à Doha, avant que l’horaire (19h30, heures locales, 17h30 en France) ne soit acté en décembre pour la caler en plein milieu de la 16e journée de L1. Cela a provoqué la colère du CUP mais aussi des ultras monégasques, auteurs de plusieurs banderoles assassines contre la LFP ou le Qatar ces dernières semaines.
Au milieu de cette grogne, Maxime veut profiter de la générosité de son club. "On sait leur taper dessus quand ils nous assassinent au niveau des prix, il faut aussi dire quand c’est bien", fait-il remarquer. "Je ne sais pas s’ils ont eu peur qu’aucun Français n’aille là-bas. Mais on ne s’y attendait pas. Tu m’aurais dit ça il y a dix jours, connaissant le club, j’aurais dit que c’était impossible. Ils nous surprennent des fois." Il conclura ces vacances de Noël par ce séjour à moindres frais avant de reprendre la direction du travail lundi après-midi du côté de Rouen, où il vit. Quelques heures seulement après avoir atterri à Roissy et s’être offert cette virée au Qatar de mois de deux jours. Décriée par beaucoup mais très économique pour quelques chanceux.