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Champion de la reconversion, Luc Alphand donne de précieux conseils à Florent Manaudou

Luc Alphand

Luc Alphand - AFP

Luc Alphand s’est fait connaître sur les skis, avant de se lancer dans le sport automobile, en passant par la voile et l’aviation. Le champion de 51 ans est donc le parfait interlocuteur pour évoquer la reconversion de Florent Manaudou, qui a mis entre parenthèses sa carrière de nageur pour se consacrer au handball. RMC Sport l’a contacté pour avoir ses conseils avisés.

Luc Alphand n’a que 51 ans. Mais il a déjà eu plusieurs vies. Et autant de carrières sportives de haut niveau. Après s’être fait connaître sur les pentes enneigées, le skieur, vainqueur du classement général de la Coupe du monde 1997, a laissé place au pilote automobile, lauréat du Dakar en 2006 et concurrent aux 24 Heures du Mans. Sans oublier son expérience de skipper sur la Transat Jacques Vabre et ses meetings d’aviation. Changer de discipline, il connait. Et il sait ce tout ce que cela induit. A l’heure où Florent Manaudou a rangé son bonnet de bain pour s’essayer au handball, RMC Sport a donc contacté Alphand pour recueillir ses souvenirs et ses précieux conseils. Histoire de mieux comprendre la tâche qui attend Manaudou, actuellement en préparation avec Aix-en-Provence.

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« Le vrai challenge au début, c’était un challenge personnel. Moi, je me suis dit : "ok, je commence un nouveau sport. Je ne connais rien. Il va falloir que j’apprenne quasiment tout". Je voulais voir jusqu’où je pouvais aller. Et une fois qu’on sent qu’on a un peu la fibre et que ça peut marcher, on met toute son énergie dedans. » Une énergie qui ne suffit pas forcément à flamber d’entrée. Loin de Là. « Quand on repart à zéro, on ne peut pas avoir le niveau tout de suite, assure Alphand. Donc on prend des claques, il y a des déceptions. Mais ça, en tant que sportif, on sait très bien le gérer. Le plus dur, c’est de garder ce feu sacré qui permet de continuer à bosser. Souvent, la progression se fait par paliers. Donc il y a forcément des moments où on va stagner et douter un peu. Mais quand on change, c’est aussi une volonté de voir de nouvelles personnes et de nouveaux horizons. Et ça c’est un vrai bol d’air psychologiquement. C’est difficile mais ça permet de couper avec son milieu, encore plus celui de la natation qui est très exigeant. »

Alphand : « Une complète remise en question »

En arrivant dans un milieu inconnu, il faut aussi se faire accepter. Avec sa personnalité et sa notoriété. « Au début, on est super bien accueilli parce qu’on est comme une sorte de people qui arrive, témoigne le médaille de bronze en descente aux Mondiaux 2006. Et quand ça commence à marcher un peu, les gens ont un autre regard. On devient un concurrent. Il faut le gérer. Ça sera pareil pour Florent Manaudou. Il va arriver dans une équipe où il a déjà un statut de star du sport français. Il peut y avoir de la jalousie parce qu’il sera là pour prendre la place de quelqu’un. Je ne suis pas trop inquiet pour la partie physique parce que la natation est un sport difficile en termes d’entraînement. Il sait serrer les dents. Après, la difficulté sera d’écouter les autres, apprendre et se dire qu’on recommence un sport où on est plus rien. C’est une complète remise en question. »

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Alors quel conseil l’ancien Alphand peut-il donner au jeune Manaudou ? « Il faut qu’il continue à s’amuser, à profiter et à vivre sa passion. Ce qu’il a fait, ça a été énorme, il a fait rêver pas mal de gens. Maintenant, il a un nouveau challenge. Et il faut qu’il en profite à 100% pour voir autre chose et vivre de nouvelles expériences. » Avec la même réussite que son prédécesseur ?

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport