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Coupe du monde de handball: "Tenter d'aller chercher une médaille", les Egyptiens amoindris mais ambitieux face à la France

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La France défie l'Egypte ce mardi en quart de finale des championnats du monde de handball (21h). Face aux Bleus, les champions d'Afrique, devenus des candidats crédibles au dernier carré d'une grande compétition, s'avancent avec ambition.

Ce mardi soir, au centre de l'Arena Zagreb, à l’occasion du quart de finale du Mondial de hand (21h), ils seront quatre joueurs égyptiens à très bien connaître l'effectif français pour jouer en Starligue. "Ça fait trois ans que je joue en France", résume Seif El Deraa, le demi-centre de Limoges. "À chaque fois qu'on joue la France, je connais 80% de l'équipe. Mais de l'autre côté aussi, le gardien me connaît donc c'est plus compliqué. Même si souvent, quand tu joues contre des équipes que tu connais, tu fais de bonnes choses."

Régulièrement présent dans les phases finales des dernières compétitions internationales, le champion d'Afrique est devenu un candidat crédible pour atteindre un dernier carré qui le fuit depuis 2001, même si "deux fois de suite en quart de finale c'est rare", souligne Yahia Omar, l'arrière droit du PSG. "Etre dans le top 8 des grandes compétitions quasiment à chaque fois ces dernières années est une bonne chose”, assure Seif El Deraa.

Aux JO 2024, les Bleus ont arraché un nul in-extremis

Ce mardi soir, l'équipe de France aura certainement quelques rappels d'un affrontement aux Jeux 2024 de Paris, en phase de poule, où elle avait arraché le match nul pour prendre leur premier point de la compétition (26-26) sur un but de Ludovic Fabregas, incertain ce soir (grippe intestinale), servi par Elohim Prandi dans les dernières secondes. La route olympique s'était d'ailleurs arrêtée au même stade de la compétition, après prolongation en quart de finale contre l'Allemagne pour la France (29-30 a.p.), et face à l'Espagne pour les Pharaons (28-29 a.p.). "C'était une grosse déception aussi", se souvient Saif El Deraa. "On était à +5 à la pause, en prolongation, je manque le dernier tir..." Le demi-centre égyptien voit la France "plus complète que lors des Jeux", son coéquipier Yahia Omar, meilleur buteur égyptien du Mondial avec 30 buts (57%) aussi. "Tout le monde sait que la France n’était pas dans sa meilleure forme pendant les Jeux olympiques", affirme le Parisien. "Ce tournoi est différent, ils ont gagné facilement leurs premiers matchs mais dans une phase finale on ne sait jamais ce qu'il peut se passer. Aux Jeux, dans notre groupe, ils ne jouaient pas à leur niveau et en quart ils étaient à un but de battre l’Allemagne et derrière peut être qu’ils seraient aller en finale."

Les Égyptiens vainqueurs de la Croatie au tour préliminaire

Sans l'arrière gauche Yehia El-Deraa (Veszprem) et Hassan Kaddah (Kielce), l'Egypte, guidée par l'Espagnol Juan Carlos Pastor, champion du monde en 2005 avec la Roja, se sait affaiblie. Ajoutez à cela l'incertitude autour de l'arrière gauche de Montpellier, Ahmed Hesham, touché au genou lors du tour préliminaire. "On n'a peut-être pas la meilleure équipe qu'on pourrait avoir", assume Yahia Omar. "Mais on se bat et notre équipe est toujours là pour tenter d'aller chercher une médaille." Mohamed Sanad, l'ailier droit de Nîmes, abonde dans ce sens. "Les blessures nous impactent, mais on est encore plus motivés, plus collectif, avec l'envie de battre encore plus fort."

Huitième meilleure défense de ce championnat du monde (24,83 buts encaissés par match) juste derrière la France (24,67), l'Égypte sait aussi quand il faut s'en remettre à son gardien Mohamed Aly (Sporting) bien supplée par sa doublure Karim Hendawy aussi efficace que Rémi Desbonnet dans les statistiques (34%) depuis le début de la compétition. Son fait d'arme: avoir battu la Croatie, chez elle, dans cette même salle de Zagreb, lors du tour préliminaire (28-24). "Ce sera difficile pour nous car ils ont une équipe incroyable", estime l'arrière gauche Ali Zein, aujourd'hui au Dinamo Bucarest et passé par Aix (2016-2018). "Mais ce sera aussi compliqué pour eux car dans une phase finale, c'est un nouveau tournoi qui commence." Aux Bleus de prendre cette nouvelle étape du bon pied.

Clément Brossard, à Zagreb (Croatie)