Hand, Montpellier: après avoir échappé au pire, Fabregas revient pour affronter son prochain club

Ludovic Fabregas - AFP
1er novembre 2017 - 1er mars 2018. Ces quatre mois, synonymes de repos complet, Ludovic Fabregas préfèrerait les oublier. Le plus souvent, un sportif de haut niveau accepte tant bien que mal une longue période d’inactivité liée à une blessure. Pour le pivot montpelliérain, les choses ont été bien plus difficiles à appréhender.
Fin octobre dernier, alors qu’il est en déplacement au Danemark avec les Bleus pour la première étape de la Golden League, le natif de Perpignan doit quitter l’équipe nationale. Son bras droit est gonflé depuis quelques jours mais personne ne trouve d’explication. Fabregas n’a pas de douleur mais une gêne. Et puis il est très essoufflé, d’où une inquiétude grandissante.
"Ça aurait pu être beaucoup plus dramatique"
De retour à Montpellier, il envisage de jouer avec son club contre Aix le 1er novembre en Championnat. Entre temps, il consulte. Et là, un collège de cinq médecins identifie le problème. Le verdict tombe. Thrombose veineuse traumatique. Autrement dit une phlébite, un caillot de sang qui bouche une artère et un risque d’embolie pulmonaire pouvant entraîner un très gros ennui de santé. "Je n’avais pas conscience de la gravité de ce problème-là", raconte aujourd’hui le jeune international du MHB.
Pour le corps médical, ce sont les chocs répétés qui ont pu provoquer le mal. Notamment au cours d’un match en particulier, celui disputé à Lisbonne en Coupe d’Europe, le 15 octobre, avec un retour rapide en avion après la rencontre. Le 2 novembre, Montpellier annonce la mise au repos immédiate de son joueur pour une durée de trois mois. Un an après le Mondial victorieux avec les Experts, le Catalan ne disputera pas l’Euro. Un gros coup dur.
"Là, j’ai pris conscience du truc. Au cours des deux semaines qui ont suivi, ça a été dur aussi car, à entendre les gens parler, ça aurait pu être beaucoup plus dramatique. Clairement, ça voulait dire peut-être y laisser la vie." Ces dernières années, Johann Pelé (actuel gardien n°2 à l’OM) et Serena Williams ont souffert d’une embolie pulmonaire (manque d’oxygénation du sang) et suscité quelques heures de grande inquiétude parmi leurs proches et leurs fans.
"Des périodes qui ont été un peu plus compliquées à gérer"
Aujourd’hui rétabli d’un mal qui ne nécessite aucune prévention particulière - "Il n’y a pas de raison d’aller chercher ce problème lorsqu’il n’y a pas de symptôme, c’est rarissime", expliquait Jean-Pierre Laroche, angiologue au CHU de Montpellier, récemment dans les colonnes de Midi-Libre - Ludovic Fabregas a fait son retour à la compétition le 1er mars dernier lors de la défaite de son club, leader de la D1, sur le terrain du PSG. Trois semaines plus tard, il va disputer dimanche, non sans plaisir, les 8emes de finale de la Ligue des champions.
"C’est beaucoup de plaisir, acquiesce le pivot héraultais. C’est vrai que j’ai eu beaucoup de moments qui ont été compliqués après l’annonce de cette blessure liée à un problème de santé. C’est vrai qu’il y a eu des périodes qui ont été un peu plus compliquées à gérer, mais j’ai pu compter sur ma famille, les amis, puis le club aussi qui a été là pour moi. Je suis revenu avec beaucoup d’envie et de motivation pour cette fin de saison." Une motivation décuplée par le fait d’affronter le FC Barcelone, son futur club à compter de la saison prochaine. Fabregas contre Barcelone, ou comment tourner définitivement la page de derniers mois difficiles à vivre pour se projeter vers le futur…