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Handball : des crispations au sein du staff des Bleus

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Battue mercredi par la Norvège (29-24), l’équipe de France n’a pas réussi à se qualifier pour les demi-finales de l’Euro. Un échec qui a révélé des tensions au sein du staff tricolore, notamment entre Claude Onesta et son adjoint Didier Dinart.

Mercredi soir, après sa défaite contre la Norvège (29-24), l’équipe de France de handball a donc dit adieu aux demi-finales de l’Euro. Elle a pris ce matin le bus pour effectuer les 300km entre Cracovie et Wroclaw, où elle jouera un match de classement pour la 5ème place face au Danemark. Une rencontre sans enjeu puisque la France est déjà qualifiée pour les JO et les Danois ont leur billet pour le TQO.

Au moment de faire le bilan de cet Euro, Claude Onesta est revenu sur les « flottements » apparus au sein du staff de l’équipe de France, et plus particulièrement entre lui et son adjoint, Didier Dinart. Ce dernier a intégré le staff dès la fin de sa carrière, en 2013. Il a ensuite pris de plus en plus de responsabilités, sous l’impulsion d’Onesta qui se voyait plus comme le « manager » de cette équipe. A l’occasion de cet Euro et alors qu’Onesta ne cache plus qu’il devrait arrêter après le Mondial 2017 en France, Dinart avait vraiment pris les clés de l’équipe. Onesta s’occupait surtout des « relations humaines » au sein du groupe et des relations avec la presse, tout en restant le patron. Une organisation qu’il a lui-même voulue.

Onesta : « Des choses à corriger »

« Dans le fonctionnement du staff il y a aussi des choses à dire du fonctionnement et donc des choses à corriger, avoue Onesta. C’est lié à des changements dans la maîtrise et l’organisation des matchs. (…) Il y a un entraînement aussi à la gestion des matchs. Par moments, on ne s’est pas trouvé, on s’est cherché. »

Les choix tactiques de Dinart en question

Mais durant la compétition, Onesta n’a pas tout apprécié des choix tactiques de Didier Dinart, que ce soit avant ou pendant les matchs. Il n’est pas intervenu pour autant, afin de ne pas donner l’impression d’empêcher le Guadeloupéen de travailler. Mais ce n’est vraisemblablement pas l’envie qui lui en a manqué. Onesta a aussi voulu mettre Dinart face à ses responsabilités. Dans ses critiques à peine voilées, le sélectionneur est soutenu par une partie du staff, qui est d’ailleurs « son » staff.

« C’est compliqué parce que moi il faut que j’arrive à laisser un espace pour que Didier puisse prendre pleinement la situation en main, explique Onesta. Par moments il y a des choses que je voyais, que j’aurais aimé partager avec lui mais il était déjà engagé dans une option qui était forcément contraire. Mais c’est le propre des gens qui essaient. Il n'y a que ceux qui n’essaient rien qui ne se trompent jamais. On aura une analyse à faire sur ce fonctionnement et les limites actuelles. Mais si on veut que les gens prennent les rênes, il faut laisser. Si vous les tenez en même temps qu’eux, il y a un côté ridicule à la situation. » 

Une reprise en main d'Onesta ? 

Au retour de l’Euro, une réunion sera organisée pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné. L’équipe de France était diminuée et son parcours n’est pas mauvais vue la situation, mais la Fédération veut tout de même comprendre ce qu’il s’est passé. S’il y a eu des disfonctionnements, impossible de ne pas les identifier à six mois des JO, compétition bien plus importante que l’Euro. Onesta ne dit pas non à une reprise en main de l’équipe, quitte à reprendre des fonctions précédemment laissées à Dinart : « Cette compétition avait au moins cet intérêt-là. Si on a le sentiment que ça va mieux en faisant différemment, on n’hésitera pas à le faire. »

Antoine Arlot